KAGEMUSHA
aka L'ombre du guerrier
d'Akira Kurosawa
Japon/Etats Unis
1980
avec Tatsuya Nakadai, Tsutomu Yamazaki,
Kenichi Hagiwara, Jinpachi Nezu
153 minutes
Palme d'or Festival de Cannes 1980, César du
meilleur film étranger 1980
Produit par George Lucas et Francis Ford
Coppola
Drame/Guerre
Synopsis :
Province du Japon, 1572...
Les conflits et batailles armées font rage et
le roi meurt lors d'un tir de mousquet..
Shingen Takeda, son sosie, est désigné comme
Kagemusha, c'est à dire le "guerrier de l'ombre" pour faire croire
que le roi vit toujours et ce pour une durée de trois années !
Il est mandaté par les comparses du roi dont son
frère, Nobukado, et quelques autres, qui doivent garder le secret et surtout
veiller à ce que le clan ne découvre pas la supercherie, sans quoi ce serait
une catastrophe stratégique !
Les batailles s'enchaînent à un rythme épique
et effréné faisant des milliers de morts !
Lors de la prise du château de Noda, le clan
Takeda gagne la bataille dans un déluge d'hémoglobine !
Le petit fils du roi se prend d'affection
pour le Kagemusha mais, au terme de la mascarade, il devra accepter que celui
ci n'est pas son grand père...
L'issue du film sera tragique et ne laissera
aucun compromis aux âmes guerrières, pris dans une spirale de violence et de
mort, malgré une volonté et une force de gagner la bataille à tout prix !
Mon avis :
Illustre metteur en scène, Kurosawa prouve
une nouvelle fois qu'il est LE maître du cinéma japonais avec ce
"Kagemusha" qui glanera moult récompenses amplement méritées autour
du globe...
Appuyée par une production occidentale de
George Lucas et Francis Ford Coppola, l'oeuvre se suit de façon linéaire,
énormément axée sur l'aspect graphique et pictural (certaines séquences jou(iss)ant
de couleurs multiples rappellent des peintures) et l'interprétation est
absolument remarquable du côté des comédiens, tous plus impliqués dans le
cinéma de Kurosawa les uns que les autres, déchaînant et détachant la simple
direction d'acteurs pour "habiter" leurs personnages, s'introduire
dans la peau de ceux ci comme rarement vu au septième art...
Avec "Kagemusha", il est impossible
d'occulter ces combats totalement hors du temps où des rangées entières de
soldats se tuent dans des armadas
identifiées par des drapeaux de couleurs différentes, symbolisant l'identité de
ces castes ennemies lors d'assauts aussi frénétiques que désespérés...
De nombreuses thématiques, comme
l'instrumentalisation (le personnage du Kagemusha) ou les codes de l'honneur,
chères à Kurosawa se voient exploitées mais aussi une volonté de toucher sans
arrêt la perfection, d'atteindre des sommets se trouve transfigurée dans
"Kagemusha" avec des morceaux de bravoure se savourant via une
finesse de traitement commune au cinéma japonais, loin des exubérances
hollywoodiennes...
Toute la génèse du cinéma japonais des années
80 vient de ce film magistral à avoir visionné absolument pour se rendre compte
d'une culture et d'un mouvement cinématographique à part entière, le cinéma de
Kurosawa, qui se distingue de tous les autres !
Note : 10/10
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