BLANCHES
COLOMBES ET VILAINS MESSIEURS
de Joseph
L. Mankiewicz
1955
aka Guys and dolls
Avec Marlon Brando, Frank Sinatra,
Jean Simmons, Vivian Blaine, Stubby Kaye, Robert Keith
Comédie
musicale
152
minutes
Synopsis :
Etats-Unis,
milieu des années cinquante…
Sky
Masterson et Nathan Detroit sont deux hommes qui parient sans arrêt, ils empochent
souvent de grosses sommes d’argent lors de jeux de dés et font une « compétition »
à qui gagnera le plus souvent les mises qu’il aura mis sur la table…
Une
missionnaire de l’armée du salut, Sarah Brown, tape dans l’œil de Sky, qui lui
fait rapidement des avances, alors que Miss Adelaïde, une danseuse meneuse de
revue souhaite épouser Nathan, du fait que leur relation a débuté depuis
quatorze ans…
Sky parie
avec Nathan qu’il va mettre Sarah sous son emprise, il fait un voyage avec
celle-ci à la Havane, dans un bar, il lui fait boire plusieurs verres de lait
Bacardi, Sarah, ivre, provoque une rixe…
De
retour aux Etats-Unis, Sky et Sarah sont accusés par le lieutenant Brannigan d’avoir
laissé la mission des bénévoles exsangue, ils nient s’être absentés…
Lors
d’un final en grande pompe, les deux couples se marient, tout est bien qui
finit bien !
Mon
avis :
« Blanches
colombes et vilains messieurs » (quel titre !) est un témoignage
authentique de ce qui faisait de mieux dans le genre de la comédie musicale aux
Etats-Unis dans les années cinquante…
Doté
de moyens financiers colossaux, le film décline une histoire axée sur les
thématiques de l’amour et du jeu, de l’amour du jeu et des jeux amoureux…
Brando,
ici dans une composition inhabituelle, chante et même danse, il s’en sort à
merveille dans un rôle à contre- emploi, mais parvient même à voler la vedette
à Sinatra, les deux hommes ne pouvant s’encadrer pendant le tournage, cette
dualité se ressent dans le film mais ils restent parfaitement professionnels et
celui qui n’avait pas cette information n’y verra que du feu, Mankiewicz soignant
énormément sa direction d’acteurs…
Jean
Simmons et Vivian Blaine incarnent réellement la féminité sexuée de l’Amérique des années cinquante et cette
sensualité s’exacerbe pleinement lors de ballets avec des femmes aux corps
superbes lors de chorégraphies impeccables d’une tonicité qui fait bien plaisir
à voir (les femmes chats qui crient « miaou », summum de l’érotisme
mais classe et pas grivois)…
L’escapade
à la Havane sert de levier pour redynamiser l’intrigue, on regrettera la bagarre
ridicule où tous les décors valsent, qui s’avère potache et qui n’a pas sa
place dans l’histoire…
Les
dialogues sont ciselés et très intelligents, Brando use de métaphores pour
séduire Jean Simmons et, son talent aidant, apporte un côté magique à son
personnage, presque mystique, il illumine le film, aussi bien physiquement que
moralement, intégrant un renouveau aux archétypes des comédies musicales de
cette époque…
Mené
tambour battant, « Blanches colombes et vilains messieurs » est un
métrage flamboyant qui impressionne par les moyens artistiques qu’il déploie et
tous les acteurs, y compris les seconds rôles ou même les figurants, s’en
donnent à cœur joie lors de danses ou de chants très habiles et certes formatés
à leur époque, mais, au demeurant, touchants par leur gentillesse…
Tous
les fans de films comme « West side story » ou « Chantons sous
la pluie » se régaleront sans difficultés en regardant « Blanches
colombes et vilains messieurs », quant aux cinéphiles non aguerris à ce
genre (dont je fais partie), ils seront touchés par l’enthousiasme convaincant
de cette œuvre et ne pourront qu’être subjugués par la qualité (décors,
musique, interprétation) du film et sa bonne humeur communicative…
Les
curieux doivent se ruer sur « Blanches colombes et vilains messieurs »
rien que pour le fait de voir Marlon Brando dans la peau d’un personnage que l’on
n’aurait jamais imaginé qu’il endosserait un jour et puis pour le tour de force
que représente la mise en scène d’une telle gageure, on peut dire que
Mankiewicz a atteint des sommets…
Note :
9.5/10
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