dimanche 10 janvier 2016

La forêt d'émeraude de John Boorman, 1985

LA FORET D’EMERAUDE
de John Boorman
1985
Grande Bretagne
aka The emerald forest
avec Powers Boothe, Meg Foster, Charley Boorman, Dira Paes, Yara Vaneau
Aventures
109 minutes
Synopsis :
Une ville à côté de la forêt amazonienne en Amérique du sud, entre les années soixante- quinze et quatre- vingt- cinq…
Bill Markham est un ingénieur, il est chargé d’établir un gigantesque barrage hydraulique, ce qui a pour conséquence une énorme déforestation…
Alors qu’il l’accompagne sur le chantier, son fils Tommy, âgé de sept ans, est enlevé par une tribu d’indigènes, les Invisibles…
Bill, bouleversé, le recherche pendant plusieurs années, en vain…
Dix années se sont écoulées et le barrage est installé, Tommy a définitivement intégré la tribu, cette dernière est persécutée par une horde d’indigènes supposés cannibales, les Féroces…
Accompagné par un journaliste qui connaît parfaitement le terrain, Bill va tomber nez à nez avec son fils lors d’une attaque des Féroces, blessé, il est soigné et sauvé in extremis par le sorcier Wanadi…
Contraint de repartir, Bill laisse son fils au sein des Invisibles…
Kachiri, la promise de Tommy, ainsi que plusieurs dizaines de jeunes femmes de la tribu, sont enlevées par les féroces, qui, en échange d’armes avec des trafiquants, les revendent pour un réseau local de prostitution…
Tommy parvient à retrouver le domicile de son père, une traque s’organise pour sauver les jeunes filles…
Mon avis :
Film injustement oublié dans la carrière de l’immense John Boorman et à réhabiliter, « La forêt d’émeraude » fut un beau succès au box office et doit se voir ou s’appréhender comme un film d’aventures écolo qui dévie vers l’action pure sur sa fin…
De nombreux repérages ont dû être nécessaires si l’on en juge par les décors (tous naturels) et cela n’a pas dû être aisé à tourner (la gageure est telle qu’on pense à des films comme « Aguirre, la colère de dieu » de Herzog), véritable tour de force technique, « La forêt d’émeraude » est également une solide aventure humaine et une leçon de vie sur les tribus primitives encore en activité peuplant certaines contrées d’Amérique du sud…
Il y a une grâce dans le film avec de longs plans aériens assez fascinants et cette récurrence de l’aigle dans le ciel, symbole de conquête et de quête vers la plénitude, vers l’absolu et la force de la nature…
Charley Boorman (le propre fils du metteur en scène) est sidérant de crédibilité dans son jeu et endosse avec perfection la peau de son personnage, il a dû payer de sa personne lors de séquences assez dures (le passage avec les fourmis sur le visage, les combats), hyper réaliste et conçu avec un travail d’orfèvre, « La forêt d’émeraude » est bien plus qu’un simple film d’aventures mais, outre sa qualité narrative, projette le spectateur vers des thématiques comme la prise de conscience, le danger que l’humain met à la nature et la toute puissance de celle-ci, bien plus importante que l’homme, qui n’est rien en face d’elle et de ses déchainements (les pluies diluviennes qui balayent tout sur leur passage)…
Le prétexte de la prostitution relance ainsi le postulat du métrage et permet ainsi à Boorman de clôturer son film de façon remarquable et habile avec le rapprochement père/fils et cette décision de faire sauter le barrage…
Maitrisé de bout en bout, « La forêt d’émeraude » est tout à fait ancré dans la lignée des films de Boorman, digne héritier de « Délivrance » avec toujours cette exploitation des décors naturels qui font partie intégrante du film, qui en sont l’élément principal…
Tentative réussie et intéressante à visionner, « La forêt d’émeraude » a le double intérêt de faire passer un bon moment au spectateur cinéphile et de revigorer le film d’aventures des années quatre- vingt par un côté exotique affirmé et pourvu de la plus grande humanité…
Boorman a une nouvelle fois pondu un chef d’œuvre à voir impérativement…

Note : 10/10





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