PEUR
PRIMALE
de Gregory
Hoblit
1996
Etats-Unis
Aka Primal
fear
avec Richard Gere, Frances Mac
Dormand, Maura Tierney, Edward Norton, Steven Bauer, Laura Linney, John Mahoney
125
minutes
Thriller
Oscar
du meilleur second rôle pour Edward Norton
Synopsis :
Chicago
et Los Angeles, milieu des années quatre vingt dix…
Martin
Vail, un avocat riche et célèbre, a pour mission de défendre des gens
indéfendables, il se place en médiateur lors de procès surmédiatisés, Naomi
Chance et le détective Tommy Goodman sont ses assistants au sein du cabinet et
doivent trouver des « billes » pour Vail afin qu’il n’échoue pas dans
sa tâche…
Aaron
Stampler, un jeune homme de dix neuf ans, est accusé et suspecté d’avoir tué
sauvagement l’archevêque Rushman, retrouvé mutilé et énucléé…
Martin
Vail est chargé de défendre Stampler, lui-même ancien enfant de chœur sous la
houlette de Rushman…
Janet
Venable, une jeune femme blonde ex conquête de Vail, est nommée procureure lors
du procès, par vengeance et cause personnelle, elle va tout faire pour casser l’argumentation
de Vail...
Une
pièce à conviction de taille va tout faire basculer !
Mon
avis :
A la
mise en scène académique mais hyper captivante dans l’histoire, « Peur
primale » est un film d’investigation gratifié par des séquences de procès
récurrentes qui semblent être le point d’orgue et le fil conducteur d’une
intrigue où l’on se plonge dès les premières secondes…
Habilement
réalisé par Gregory Hoblit dont c’est le premier film, « Peur primale »
témoigne d’une très grande rigueur, aussi bien dans les traits de caractères
des personnages (l’ambivalence entre Martin et Janet, tordue à souhait dans un
jeu d’amitié amoureuse) et la pathologie d’Aaron (extraordinaire Edward Norton !)…
L’ensemble
est intéressant et Gere en roue libre totale, l’atrocité du crime fait vraiment
peur et le dénouement laisse pantois (un peu comme dans « Usual suspects »
sorti un an plus tôt), il aurait juste fallu une musique plus oppressante, plus
angoissante pour appuyer le subterfuge et amplifier la sensation de malaise
tant attendue…
Au
niveau technique, ça atteint la perfection (beaucoup de plans aériens et/ou
obliques), on a droit à des cadrages dézoomés avec très peu de gros plans, l’espace
est ainsi défini dans un microcosme réduit, presque étouffant…
Le
charme des nombreuses actrices féminines opère de manière irréfutable, à la
fois vénéneuses et attachantes et Richard Gere a bien du fil à retordre dans
cette enquête labyrinthique, pourvue de coups de théâtre et de rebondissements
(la cassette vidéo retrouvée, la schizophrénie avérée de Stampler, mais qui va
bien plus loin que ce que l’on aurait pu imaginer !)…
« Peur
primale » est empreint d’une perversité feutrée qui offusque les jurés (on
s’attaque à l’église, soi-disant irréprochable et l’analyse de cette
culpabilité démasquée est traitée intelligemment lors de la découverte qui va
relancer le procès)…
Un
régal de voir un film qui utilise cette thématique peu employée pour faire
rebondir le suspense servi par d’excellents seconds rôles (le politique
crapule, le détective et le trafiquant qui joue dans des plans véreux avec
Martin)…
Gere
use de tout ce qui lui semble bon pour rallier sa cause et son enquête, au prix
de briser des carrières (celle de Janet) on dirait presque qu’il y trouve un
certain plaisir…
Sémantiquement
parlant, les dialogues sont affinés de façon remarquable, il y a juste ce qu’il
faut…
Globalement,
un film très réussi, aux comédiens impliqués et appliqués, et qui rénove et
revigore le genre assez rare du film de procès…
A
voir…
Note :
8/10
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