WHITE
GOD
de
Kornel Mundruczo
2014
Hongrie/Allemagne/Suède
avec
Kornel Mundruczo, Zsofia Psotta, Sandor Zsoter, Lili Horvath, Szabolcs Turoczy
Fable
animalière
Grand
prix Festival de Cannes catégorie « Un certain regard » en 2014
119
minutes
Edité
en DVD chez Pyramide films
Synopsis :
Budapest,
années deux mille dix…
Lili,
une adolescente, vit avec son chien Hagen, un gentil animal croisé et donc « bâtard »,
elle fait partie d’un orchestre symphonique, et son père l’a en garde pour
quelques mois…
Une
loi gouvernementale impose le rassemblement des chiens qui ne sont pas de race
dans des fourrières…
Balancé
par une voisine délatrice, le père de Lili reçoit la visite d’un officier de
police qui le somme de restituer l’animal aux services vétérinaires en vue d’une
probable euthanasie, il a quelques heures pour obtempérer !
Le
père embarque le chien et Lili et prend la route, il abandonne Hagen sur une
voie rapide…
Lili,
folle de douleur, fugue à plusieurs reprises du domicile de son père et part
chercher Hagen…
L’animal
est pris sous la houlette d’un SDF puis vendu pour des trafics de combats de
chien…
Formé
et forcé par un homme sans scrupules, il devient vite une machine de guerre…
Bientôt,
les animaux d’un chenil s’évadent de leurs enclos et se déploient en pleine
ville, semant un foutoir indescriptible…
Lili
va retrouver son Hagen et semblera être l’ultime issue pour contrôler la folie
furieuse des chiens…
Mon
avis :
Film
qui démarre sur les chapeaux de roues, « White god » nous met
directement dans une ambiance fantasmagorique via une entame fracassante, on
sait que l’on va assister à un film viscéral et sincère, par le biais de tous
ces chiens qui envahissent les rues d’une métropole quasi déserte avec comme
unique repère la fillette Lili sur sa bicyclette, semblant être le vecteur de
tout ce magnifique spectacle…
Mundruczo
peut dès lors nous conter son histoire, sa fable, celle d’un humain devenu sans
cœur face à ces innocents animaux damnés et condamnés à une mort certaine, l’originalité
du scénario est d’autant plus bluffante qu’à aucun moment on ne prend de parti
pris pour les hommes mais où l’on a plus d’empathie et de sympathie pour tous
ces chiens, alors que paradoxalement ils sont montrés comme un « danger »…
Magnifiquement
réalisé, « White god » est un film uppercut qui saisit le cœur du
spectateur et où l’on ne retombe qu’au final, plaqué au sol, exactement comme Lili et
les chiens…
Le
jeu des acteurs est sidérant et authentique et la petite Zsofia Psotta prend à
bras le corps son personnage, elle raisonne avec justesse, comme une adulte et fait
preuve d’une opiniâtreté et d’un courage hors normes, elle est une RESISTANTE
face à l’oppression délirante imposée contre ses chiens qui ne demandent rien d’autre
que de donner de l’amour à leurs maitres ou maitresses…
La
cruauté des combats est toutefois montrée de façon relativement pudique afin de
ne pas trop choquer (Mundruczo a eu l’idée de faire « White god » en
étant témoin de la souffrance d’un chien reclus dans une cage), la technique
des séquences de masses de chiens qui déferlent est réaliste et sans le moindre
CGI, chapeau aux dresseurs et à l’organisation mise en œuvre !
« White
god » est une œuvre électrisante, d’une originalité inouïe, on est
scotchés et il faut plusieurs bonnes minutes pour s’en remettre, le pari est
réussi au-delà de toutes les espérances…
Cadré
à merveille (la scène du pont sur le Danube, les plans nocturnes, Hagen qui
traverse la route au beau milieu des véhicules), « White god » est
une gifle aussi bien graphique (la forme) que dans le discours qu’elle propose
(le fond)…
Rarement
un film animalier n’a dégagé autant d’intensité sur le plan de l’action et de l’articulation
homme/animal…
On
est presqu’à la frontière du film fantastique !
Film
d’auteur mais accessible à tous les publics, « White god » est un
chef d’œuvre, sublime et majestueux et si vous avez un animal de compagnie, le
côté dramatique et lacrymal sera encore plus amplifié, vous serez imprégné par
le regard de ces chiens…
Bouleversant…
Note :
10/10
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