ORLOFF
ET L’HOMME INVISIBLE
de Pierre
Chevalier
1971
France/Espagne
Aka la
vie amoureuse de l’homme invisible
Avec
Howard Vernon, Brigitte Carva, Fernando Sancho, Paco Valladares, Isabel del
Rio, Evane Hanska
Nanar
fantastique gothique
Produit
par la firme Eurociné
71
minutes
Synopsis :
Un
village d’Europe, vers la fin du dix-neuvième siècle…
Le
docteur Garondet, un solide gaillard, est appelé par un mystérieux garçonnet
qui lui demande de se rendre fissa au château d’Orloff, prétextant qu’un membre
de sa famille est gravement malade…
Pétri
de bonne volonté, Garondet parvient à s’y rendre, non sans mal et après avoir
dû marcher dans une forêt remplie de branchages…
L’atmosphère
au château est incertaine et Orloff raconte au toubib que sa fille, Cécile, a
été poignardée il y a cinq ans et enfermée dans la crypte d’un cimetière
adjacent…
Orloff
fait part à Garondet de ses travaux scientifiques qui lui ont permis de créer
une créature hybride mi-homme mi-singe pourvue d’invisibilité…
Cécile
réapparait !
Le
monstre invisible s’avère être très libidineux et s’en prend à des jeunes
femmes, les dénudant et essayant d’abuser d’elles…
Lorsque
le monstre s’acharne sur Cécile, Garondet fait tout pour la sauver et met hors
d’état de nuire le gorille invisible !
Mon
avis :
Dans
la plus pure tradition nanardesque des productions « Eurociné » du
début des années soixante- dix, « Orloff et l’homme invisible » est
un monument de « non cinéma », au même titre que « Zombie Lake »
ou « Oasis of the zombies », il fait partie de cette race de films
inoubliables et complètement à l’ouest, ce métrage atteint des sommets dans l’incongruité,
bourré de faux raccords, de dialogues théâtraux délirants et de sauts des
images…
Paco
Valladares est constipé comme pas possible et se plante raide comme un piquet,
Howard Vernon est fidèle à sa légende et Brigitte Carva (Dame Cécile) rentre en
un film dans le panthéon ultra fermé des starlettes de nanars grâce à des
passages mythiques où la belle exhibe sans le moindre complexe sa pilosité dans
des séquences lubriques et hilarantes…
Mais
que s’est-il passé dans la tête du scénariste ? On pense qu’il avait abusé
de substances illicites ou qu’il était ivre mort lorsqu’il a enfourché son
stylo…
Tout
tourne bizarrement, les plans se répètent (il y a huit plans où l’on voit une
cheminée !), le décor du domicile du docteur Garondet est le même que
celui du salon d’Orloff (moyens faméliques niveau budget), les deux tiers du
film se concentrent dans le château et pourtant on se régale de trouvailles intéressantes !
Un plan quasi Bavaien vient illuminer le métrage avec des coloris bariolés lors
de la scène où Vernon emmène le valet dans les sous-sols du château…
D’une
déviance totalement assumée, « Orloff et l’homme invisible » se
crédite d’une ambiance hyper gothique avec tous les codes que cela comporte, on
a droit à tout (couloirs, crypte, cimetière extérieur, forêt dense et lugubre…)
et au final, c’est un REGAL…
L’incendie
lors de l’épilogue est très réaliste et on est quasi sûr que les flammes et la
fumée qui sortent des fenêtres ont été réalisées sans trucages !
Pierre
Chevalier ne parvient pas à provoquer un seul effroi mais plutôt (et c’est
involontaire) l’hilarité, « Orloff et l’homme invisible » est une œuvre
à appréhender en prenant impérativement beaucoup de recul, la condition pour
savourer un tel film est de se laisser porter dans l’histoire et dans les
décors, un peu comme dans un rêve éveillé, on le suit de façon touchante et
enthousiaste, un verre et une cigarette à la main…
Un
vrai bonheur de cinéphile qui figure dans le haut du panier des productions
Eurociné, déviant, iconoclaste et croustillant, un MUST total à découvrir pour
se faire une idée juste des nanars de l’époque…
Dédicacé
à Phil Flint Chouvel
Note :
9/10
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire