ZATOICHI
de Takeshi
Kitano
2003
Japon
Aka The
blind swordsman
avec
Takeshi Kitano, Tadanobu Asano, Yui Natsukawa, Daigoro Tachibana, Yuko Daike,
Ittoku Kishibe, Saburo Ishikura, Akira Emoto
Film
de sabres
118
minutes
Edité
en DVD chez Wild side
Prix
du meilleur film et du meilleur réalisateur Festival de Venise 2003
Recettes
mondiales : 32 285 593 dollars
Synopsis :
Une
ville de la province du Japon, au dix-neuvième siècle…
Zatoichi
est un guerrier aveugle qui vit chichement en tant que masseur, il s’adonne au
jeu de dés et a un flair bien particulier se repérant aux sons des dés lorsqu’ils
sont jetés…
Ginzo,
un tyran qui régit la contrée, est aidé dans sa tâche par le ronin Hattori,
tous deux répandent la terreur et déciment tous les villageois qui refusent de
se soumettre à leur diktat… Le responsable d’un massacre, Kuchinawa, est
recherché par les deux jeunes geishas, O-Sei et O-Kinu, seules survivantes
lorsque celui-ci a tué toute leur famille…
Zatoichi
rencontre les deux jeunes femmes et reste bien décidé à les aider pour
retrouver le responsable de la mort de leur fratrie…
Zatoichi
est pris dans un guet- apens et Hattori le blesse lors d’une rixe dantesque…
Survivant
à ses blessures, Zatoichi n’a plus qu’une idée en tête, armé de sa canne épée,
il se rend chez Ginzo afin de rendre la justice…
Mon
avis :
Zatoichi
est un personnage culte bien connu du peuple japonais, ses aventures ont été
déclinées sur une quinzaine de films au pays du soleil levant, cette version de
Kitano est donc une relecture moderne du mythe de Zatoichi et Kitano est resté
fidèle à l’esprit populaire de ce guerrier aveugle sachant combattre et manier
le sabre comme nul autre…
Les
combats sont très impressionnants et Kitano gratifie de plans très gore le film
qui comporte environ une quinzaine de scènes de sabre, chorégraphiés et
millimétrés pour donner de la vigueur et de l’action au métrage, c’est très
réussi…
Les
personnages secondaires servent de levier à Zatoichi pour qu’il parvienne à
asseoir et démontrer sa puissance et la dextérité qu’il déploie rend l’histoire
encore plus efficace…
Kitano
se sert de beaucoup de flash backs, surtout avec le massacre commis par
Kuchinawa, qui n’est pas sans rappeler la trame de certains westerns italiens
(on compare Kitano à Sergio Leone, ce transfert est juste et justifié), la
thématique de la vengeance via une tierce personne est bien établi et récurrent
dans les films d’actions de cette époque…
Mais
cela n’empêche pas à Kitano de garder son propre style et de créer une ambiance
dont lui seul a le secret, regorgeant de séquences d’attaques qui se mutent en
hécatombes stylisées magnifiées par des décors naturels ou par une pluie
battante…
La
surprise scénaristique qui arrive un quart d’heure avant la fin est de taille
et permet de relancer l’intrigue de façon subtile, certains positionnements ou
mouvements de caméras prouvent une nouvelle fois que Kitano est un très grand
metteur en scène, toujours à l’aise dans les thématiques qu’il explore à chacun
de ses films (le polar dans « Violent cop », la chronique sociale
dans « Kids return », le film sentimental dans « Hana-bi »)…
Perpétuellement
en recherche de la plus- value à son cinéma, Kitano dote « Zatoichi »
d’un grand sens de l’humour (le voisin iconoclaste qui se prend pour un
samouraï en vociférant qui court le long de la maison) et la séquence finale
rassérène et fait exulter le spectateur de manière jubilatoire (la chorégraphie
avec claquettes, phénoménale et insensée !)…
Le
public ne s’y est pas trompé puisque « Zatoichi » reste, à ce jour,
le plus grand succès de Kitano, preuve qu’il est aussi capable d’apporter un
cinéma populaire et qui plait, pas forcément en mettant en exergue des films
personnels ou trop hermétiques, comme il fit auparavant…
« Zatoichi »
c’est quasiment deux heures de bonheur, qui ravira les fans de chambaras et les
cinéphiles sensibles et réceptifs au cinéma japonais contemporain…
Une
très grande réussite !
Note :
10/10
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