lundi 2 avril 2018

La planète des vampires de Mario Bava, 1965


LA PLANETE DES VAMPIRES
de Mario Bava
1965
Italie/Espagne/Etats unis
avec Ivan Rassimov, Norma Bengell, Barry Sullivan, Angel Aranda, Evi Marandi, Stelio Candelli
Science-fiction
89 minutes
Blu ray sorti chez La rabbia
Budget : 100 000 dollars
aka Terrore nelle spazio
aka Space mutants
Synopsis :
Un futur proche, aux confins de l’espace, dans une lointaine galaxie, les vaisseaux spatiaux, Argos et Galliot se dirigent vers la planète Aura ; le capitaine Mark Markary dirige l’opération, il est assisté d’un équipage composé de Sanya, Wess, Tiona et Brad ; l’Argos reçoit un appel de détresse du Galliot et, après des turbulences très violentes, le vaisseau se pose en catastrophe…
Les membres de l’équipage se battent sans raison, manquant de s’entretuer ; Mark sera le premier à reprendre ses esprits avant que les autres en fassent de même !
Aura semble être une planète hostile, cependant, Mark, Sanya et deux autres spationautes se rendent sur la surface de cette planète…
De fil en aiguille, ils découvrent une navette spatiale échouée depuis très longtemps et personne à son bord, puis deux cadavres aux visages brûlés et mutilés…
De leurs côtés, Wess et Brad sont tués alors qu’ils faisaient le guet, proches de l’Argos !
Leurs corps sont enterrés et l’atmosphère devient de plus en plus éprouvante !
Alors que les défunts reviennent à la vie et sortent de leurs sarcophages, Mark et Sanya comprennent qu’ils ne sont pas seuls sur Aura, une force invisible s’empare des membres de l’équipage et semble « vampiriser » ses victimes…
Le but de ces zombies est de prendre possession des corps des spationautes afin de contrôler les vaisseaux spatiaux pour fuir Aura et se rendre sur… la Terre !
Mon avis :
Unique incursion de Mario Bava dans le genre de la science-fiction (même s’il coréalisa « Caltiki, le monstre immortel » avec Freda, qui peut un peu s’apparenter à de la science-fiction) ou du moins dans le space- opéra, « La planète des vampires » est un pur chef d’œuvre, tourné avec un budget très minime (cent mille dollars !), Bava a su exploiter comme à l’accoutumée les décors pour créer une ambiance vite étouffante et les acteurs, tous pas très connus du grand public, sont impliqués totalement, dans des costumes en cuir noir, qui rappelle l’aspect fétichiste du cinéma de Mario Bava…
Ici pas de meurtres giallesques, pas de wurdalaks mais pourtant Bava inaugure un nouveau style : le gothique de science –fiction, et même si ce n’est pas clairement nommé (sauf dans le titre du film) nous sommes en présence de vampires, de zombies qui prennent possession des spationautes avec pour but de dominer la terre (splendide final !)…
Au niveau des couleurs, c’est un festival bavaien, il s’est surpassé avec des fumées, des ciels ou des ténèbres complètement baroques, quant aux décors des tableaux de bords des vaisseaux, tout est crédible par rapport aux dialogues, il y a une application à rendre possible l’impossible, on peut dire que Mario Bava a exploité tout ce qu’il avait en sa possession pour un rendu magique et absolument exceptionnel !
La musique du film est presqu’en sourdine et n’altère pas le pouvoir attractif des images, il y a un triple impact dans « La planète des vampires », visuel/sonique et narratif, car le cheminement du scénario est sans la moindre faille et exemplaire, d’abord on expose les personnages, puis on perturbe le spectateur avec l’atterrissage en catastrophe sur Aura, pour déboucher sur une nouvelle problématique ; Bava fait, comme toujours, preuve d’une rigueur absolue dans ses plans séquences, sa réalisation est franche et, surtout, sans temps mort, ce qui n’est pas à la portée de tout le monde, nombre d’autres metteurs en scène se seraient plantés et auraient fait tomber le film dans l’ennui, avec Bava non !
Le génie de Mario Bava réside dans sa facilité à captiver le spectateur, sa réalisation est si fluide que l’on est attiré dès les premières secondes de chacun de ses films, il ponctue son histoire de fulgurances mais ne dévie jamais de son propos premier : donner du plaisir au cinéphile et là, avec « La planète des vampires » on se régale totalement, tout est accessible, tout est homogène et on se prend un pied monumental à suivre les pérégrinations des héros spationautes empêtrés dans une sombre affaire de vampirisme, non seulement c’est une trame très originale mais qui reste dans une trajectoire cinématographique parfaite et simple à comprendre…
Et, cerise sur le gâteau, les éditeurs La rabbia l’ont sorti en blu ray 4K, autant vous dire que l’image est d’une netteté absolue, que l’on distingue TOUT et que les couleurs multiples élaborées par Bava sont retranscrites avec une minutie proche de la perfection…
Tout le monde dit que c’est « La planète des vampires » qui a inspiré le « Alien » de Ridley Scott, c’est vrai, maintenant il faut redonner ses lettres de noblesse à « Terrore nelle spazio » et foncer se procurer ce blu ray, il est essentiel pour apprécier à sa juste valeur la diversité du cinéma de Mario Bava et aussi sa qualité de metteur en scène, c’est dans des conditions optimales avec ce blu ray que l’on peut lui rendre honneur…
Touche à tout génial, Mario Bava signe avec « La planète des vampires » un de ses meilleurs films, à la tonalité juste, à la direction d’acteurs remarquable et à la terreur latente…
Un monument de la science-fiction italienne des années soixante, qui fut interdit aux mineurs lors de sa sortie en salles, peut- être à cause du climat éprouvant et d’une histoire qui fait très peur, aujourd’hui, « La planète des vampires » paraitra inoffensif, il n’en reste pas moins un pur chef d’œuvre à visionner toutes affaires cessantes…
Note :9.5/10
















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