LA
DERNIERE MAISON SUR LA GAUCHE
de Wes
Craven
1972
Etats-Unis
avec
David Hess, Sandra Cassel, Lucy Grantham, Fred J. Lincoln, Jeramie Rain
Slasher/rape and revenge
91
minutes
aka The last house on the left
Budget : 90 000 dollars
Recettes
au box-office : 3 100 000 dollars
Synopsis :
Une
ville des Etats unis, au début des années soixante-dix…
Mari
Collingwood, une adolescente, dont le père John est médecin, fête son
anniversaire, elle a dix –sept ans…
La
jeune femme projette d’aller à un concert des Bloodsuckers (littéralement les « suceurs
de sang ») en ville avec sa meilleure copine, Phyllis Stone ; les
parents leur donnent donc l’autorisation, afin de ne pas contrarier Mari…
Krug
Stillo, Fred Weasel Podowski, Sadie et Junior Stillo, le fils de Krug, sont de
très dangereux malfaiteurs recherchés par la police et qui ont tué leurs
assaillants, ils se sont réfugiés dans une chambre miteuse et délabrée de la
ville…
Mari
Collingwood et Phyllis Stone, arrivées en
ville le soir du concert, cherchent à se procurer de la marijuana, alors
qu’elles marchent dans la rue, elles alpaguent un homme et lui demandent si ce
dernier pourrait leur donner de la marijuana…
L’homme
en question n’est autre que Junior Stillo !
Tout
va partir en live !
Fred
Weasel Podowski, Sadie, Junior Stillo et Krug vont d’abord séquestrer Mari et
Phyllis, puis les emmener les yeux bandés en pleine forêt, limitrophe de la
ville !
Avec
une barbarie irréelle et sauvage, les deux jeunes femmes vont subir les pires actes !
John
et Estelle, les parents de Mari, s’inquiètent de ne pas avoir leur fille
revenir à la maison…
La
police semble inefficace et incompétente pour retrouver Mari et Phyllis…
Jusqu’au
moment où tout va basculer et les bourreaux vont payer leurs crimes par le plus
grand des hasards et la manière la plus fortuite qui soit !
Mon
avis :
Remake
moderne du chef d’œuvre de Bergman « La source » et tout premier film
du légendaire Wes Craven, cette « Dernière maison sur la gauche » est
sans doute un des films les plus sévères de tout le septième art ; slasher
déjanté aux personnages ultra sadiques, « Last house on the left »
barde à 500 à l’heure et seuls les cinéphiles les plus aguerris en la matière
pourront tenir le choc, les autres arrêteront surement le visionnage en cours,
tant la cadence est rude à tenir !
Galerie
de psychopathes violeurs, les rôles interprétés par David Hess et ses acolytes
sont répugnants et l’empathie vient vite pour les deux adolescentes, d’abord
maltraitées puis, qui vont subir un calvaire !
Craven
a mis le paquet dans l’ignoble et l’ignominie et n’a rien occulté, ni la nudité
ni le gore, « La dernière maison sur la gauche » est un film BARBARE
et il faut bien une journée pour se remettre du visionnage ; Bergman a créé le rape and revenge en 1960, Wes
Craven l’a amplifié douze années plus tard, ouvrant la porte à des dizaines d’autres
réalisateurs qui n’en demandaient pas tant et qui ont compris que le filon
rapporterait, eu égard au côté voyeuriste du spectateur qui en veut toujours
plus dans la violence !
La
police est ridiculisée dans ce film et parait complètement à l’ouest et à
contre-courant dans l’intrigue, les deux adolescentes symbolisent la pureté, l’innocence
et ce qui va leur arriver, ce qu’elles vont subir rappelle la défloraison, l’hymen
déchiré mais ici dans les pires conditions par des êtres crapuleux et immondes
(Craven ne prend pas de gants et montre TOUT –comme Lustig dans « Maniac »
avec Joe Spinell, tourné huit années plus tard-), autant vous dire que rien ne nous
est épargné et qu’il faut avoir le cœur solidement accroché lors du visionnage…
Mon
ami Pierre Bertrand m’a expliqué les motivations de Craven pour qu’il réalise
ce film, un jour, avec son fils, ils regardaient les informations télévisées et
un reportage sur la guerre du Vietnam les traumatisa, le fils de Craven demanda
à son père « pourquoi tant d’horreurs à la télévision ? » et
bien « La dernière maison sur la gauche » est un peu la réponse de
Wes Craven à tout cet establishment, à toutes ces corporations des médias ! Voilà un bien joli pied de nez en quelque
sorte, un exutoire pour Craven !
La
violence est montrée à l’état brut, sans distance, sans compromis, c’est cela qui
fait que le film fait innover le cinéma et les déroulés scénaristiques ;
avec un budget dérisoire, Craven fait plonger le spectateur dans une horreur
viscérale et outrancière (il n’est pas exclu de s’évanouir, comme indiqué dans
la bande annonce) et le film fut interdit totalement de diffusion pendant
trente ans au Royaume uni, ce qui lui fit une sacrée publicité dans les autres pays
et assura son succès et sa rentabilité (trois millions de dollars de recettes
au box-office et un statut immédiat de film-culte !)…
Quoiqu’il
en soit, « La dernière maison sur la gauche », outre son aspect
ragoûtant et rébarbatif, est une œuvre essentielle du cinéma extrême qui marqua
d’une pierre blanche le genre et qui mit en selle Wes Craven, pour qui la
carrière démarra sur les chapeaux de roues…
La
prestation de David Hess (qui signe également la musique du film sous le nom de
David Alexander Hess) lui collera à la peau dans nombreux de ses autres films (« La
maison au fond du parc » de Ruggero Deodato, où l’acteur reprendra un rôle
similaire à celui de Krug)…
La
brutalité de « La dernière maison sur la gauche » ne doit en aucun
cas altérer la qualité de la mise en scène de Craven ni le culot absolu dont il
fit preuve à l’époque !
Une
bombe !
Note :
10/10
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