MOSQUITO COAST
de Peter Weir
1986
Etats
unis
avec Harrison Ford, Helen Mirren,
River Phoenix, Martha Plimpton, Andre Gregory
Conte
naturaliste/film d’aventures
117
minutes
Musique
de Maurice Jarre
Budget
estimé : 25 000 000 dollars
Synopsis :
Etats-Unis
et Honduras, milieu des années quatre- vingts…
Allie
Fox est un père de famille, il est un inventeur de génie mais complètement
fantasque, il a quatre enfants et vit avec sa femme dans une maison à la
périphérie d’une ville américaine ; souvent, lorsqu’il sort pour faire ses
courses et acheter des articles de quincaillerie pour ses travaux, il fait des
esclandres dans le magasin, refusant finalement de prendre le matériel en
prétextant que l’origine vient de Chine ; en fait Allie Fox ne supporte
plus le consumérisme et la société, il est acariâtre et irascible et rêve de
construire un monde, SON monde où l’on se contente de peu, quitte à vivre
chichement ; son fils Charlie, d’une douzaine d’années est réceptif au
discours de son père et Allie essaye de lui enseigner et de lui inculquer ses
préceptes…
Un
jour, Allie en a tellement marre que, pris d’un coup de tête, il décide de
prendre un bateau avec toute sa famille et de tout plaquer pour aller au
Honduras…
Par
amour, sa femme le suit et les enfants, n’ayant pas trop le choix, partent
aussi et sont de l’aventure…
Sur
le trajet, Charlie rencontre Emily, une adolescente qui est la fille du
révérend Spellgood, celle-ci semble amoureuse de Charlie…
Arrivés
en pleine forêt, la famille Fox, Allie en tête, se met en construction d’un
refuge et de nombreuses péripéties attendent Allie !
Par
ses inventions qu’il avait élaborées sur la terre ferme, aux Etats-Unis, Allie
joue d’ingéniosité et recréée un chez –soi pour lui et sa famille…
Tout
semblerait à peu près aller jusqu’à ce que trois guerrilleros arrivent et
demandent l’hospitalité à Fox et s’installent pour dormir chez lui, fusils dans
les mains…
Petit
à petit, Allie Fox perd ses repères et devient à moitié fou ; ses enfants
commencent à le détester et l’issue de tout cela semble vouée à l’échec total !
Mon
avis :
On
sort du visionnage de « Mosquito coast » avec une impression un peu
en demie teinte, certes c’est un très beau film avec des paysages somptueux et
une interprétation solide, Harrison Ford croit à fond dans son rôle et tout le
film porte sur ses épaules, mais il y a vraiment un gros bémol (et il faut bien
le dire !) c’est la crédibilité du film !
Bourré
d’invraisemblances, « Mosquito coast » aligne les incohérences (ça
commence avec la tronçonneuse lorsque Fox coupe un arbre, le summum est atteint
lorsque la maison est construite en quatre plans et aussi lors de la scène de
Thanks giving, vue la situation et l’environnement décrit au début et à l’arrivée
de la famille Fox, on se demande bien comment tout le matériel a pu atterrir ici !)…
Ces
faux raccords sont indignes d’un film de Peter Weir et si l’on compare « Mosquito
coast » avec ses précédents chefs d’œuvre (« Witness », « La
dernière vague »), on dirait même que « Mosquito coast » est un
de ses plus mauvais films (ça fait peine de le dire !) ; échec
critique et public à sa sortie, « Mosquito coast » a tout de même de
grandes qualités et il fait beaucoup penser à « Fitzcarraldo », un
peu un mini « Fitzcarraldo » avec Harrison Ford à la place de Klaus
Kinski, mais toujours ce personnage illuminé et qui veut réussir un pari fou !
On se
laisse volontiers aller au jeu et charmer par « Mosquito coast » à
condition de faire abstraction de ces incohérences car, effectivement, le film
a tout de même un énorme potentiel et la machine du « conte naturaliste »
fonctionne à plein régime, vraiment grâce à l’énorme conviction d’Harrison Ford
(Peter Weir peut le remercier !), Ford est dans un rôle complètement
atypique à ceux qu’il incarnait auparavant et démontre une pugnacité, une
volonté qui fait illusion, de gros moyens financiers aidants (vingt- cinq
millions de dollars, ce n’est pas rien et le film est réellement tourné sur
place !)…
Pouvant
paraître fou, le personnage de Fox vacille entre bienveillance (au début) puis
pétage de plombs (à la fin), je vous laisse découvrir le final (très beau) qui
est, de plus, magnifié par la très belle musique de Maurice Jarre…
Certains
passages lorgnent presque vers le fantastique (les incendies, les guerrilleros
piégés), les jeunes acteurs se débrouillent bien et Helen Mirren semble
hypnotisée par le jeu d’Harrison Ford, que l’on n’a vraiment pas l’habitude de
voir dans la peau de personnages pareils (et finalement c’est peut- être pour
un plus pour le film, les cinéphiles curieux auront un intérêt amplifié pour le
film)…
Par
son originalité et la grande distance prise si on le compare aux autres œuvres d’aventures
sorties à cette période (entre le début et le milieu des années quatre-vingts),
« Mosquito coast » tire radicalement son épingle du jeu et cette
tentative très courageuse est à son honneur et mérite la plus grande attention…
Histoire
basée sur la nature et le combat de l’homme à s’en rapprocher, « Mosquito
coast » souffre de quelques défauts énumérés plus haut, mais il ne faut
pas s’arrêter à tout ça, cela serait une erreur, c’est un film sincère et même
poignant, qu’il faut réhabiliter absolument (il est quelque peu oublié trente-
trois années plus tard et c’est un tort)…
Même
si imparfait, le film de Peter Weir a le mérite d’y croire à fond dans son
histoire et contentera largement le cinéphile grâce à de nombreux atouts…
Bref,
« Mosquito coast » est à visionner au moins une fois et laisse un
souvenir ancré à jamais, il m’a beaucoup fait penser aux films de Herzog et
surtout à « Fitzcarraldo », je pense que le lien et la filiation
entre les deux films n’est pas anodine et s’avère justifiée…
Vous
aimez les décors naturels, les personnages un peu disjonctés, les aventures
humaines ?
Foncez !
Note :
8/10
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