LA
VAMPIRE NUE
de Jean
Rollin
1970
France
avec
Caroline Cartier, Marie-Pierre Castel, Maurice Lemaitre, Catherine Castel,
Bernard Musson, Olivier Martin
Film
fantastique vampirique
85
minutes
Blu
ray édité chez Redemption vidéo
aka The
nude vampire
aka La
vampira nuda
Synopsis :
France,
dans les Yvelines, au début des années soixante-dix…
Une
nuit, Pierre Radamante, un jeune homme tombe nez à nez avec une jeune femme qui
est poursuivie par des hommes étranges cagoulés et masqués, la jeune femme
semble être victime d’une agression, ses assaillants lui tirent dessus et
Pierre parvient à s’échapper en escaladant une passerelle…
Le
lendemain, il se rend compte que son père, Georges, est au centre de l’agression
et qu’il organise des séances au sein d’une confrérie, en fait comme dans une
secte…
Il
semble que la fille kidnappée ne soit pas décédée et qu’elle possède un rhésus
sanguin qui la fasse devenir immortelle !
Georges
Radamante et les autres membres de la secte ont pour mission de trouver un
homme du même rhésus sanguin que la fille pour les faire s’accoupler et créer
ainsi une nouvelle « race » immortelle…
Solange,
une superbe femme, est l’intendante de Georges et deux jumelles sont ses
servantes, totalement dévouées et soumises à ses ordres…
Georges
décide d’emmener sa secte au sein d’un château immense pour pratiquer une
cérémonie…
Pierre
a suivi son père et s’introduit au château, voulant sauver la fille vampire des
griffes de son père et de la secte…
S’engage
alors un long combat qui se clôturera sur une plage avec un gourou complètement
possédé !
Georges
parviendra t-il à trouver le chainon manquant pour appliquer sa théorie ?
Pierre
sauvera t-il la jeune femme ?
Mon
avis :
« La
vampire nue » est certainement le film le plus délirant de Rollin mais
également son film le plus attractif ; l’histoire d’immortalité par le
rhésus sanguin est en parfaite adéquation avec le vampirisme et renouvelle
efficacement le genre ; les actrices sont toutes des bombes sexuelles
(mention aux jumelles Castel) et Rollin pimente son film de nombreux passages
très érotiques (les danses tribales), « La vampire nue » est très osé
pour son époque (le tout début des années soixante-dix), les costumes et les
masques utilisés par les membres de la confrérie accentuent encore plus l’aspect
insolite et Rollin s’est lâché à la fin du film avec ce décor de plage qu’il
affectionne tant et qui revient souvent dans ses films…
Les
acteurs principaux ne sont pas trop mal dirigés, un effort incontestable a été
fait et toutes les actrices semblent soumises aux moindres délires et désirs du
père Rollin qui leur fait faire absolument tout ce qu’il veut, les cinéphiles
érotomanes seront donc aux anges, les corps des actrices sont sublimés avec des
tenues ultra courtes qui raviront le public masculin…
Les
décors du château sont splendides et le rythme du film est assez dynamique,
notamment ce plan séquence assez impressionnant du couloir de l’étude où la
caméra suit en continu chaque bureau, chaque pièce pendant cinq bonnes minutes
pour revenir à l’endroit initial, Rollin connaît son travail au niveau de la
technique et il nous le prouve une nouvelle fois…
L’introduction
et les scènes nocturnes tiennent bien en haleine et, même si ce n’est pas le
meilleur film de Jean Rollin, « La vampire nue » est peut être son
film le plus original, il a su dévier le style vampirique de ses débuts et
alimenter le folklore qu’il a créé par des trouvailles scénaristiques qui lui font
honneur…
L’idée
de la transfusion sanguine, par exemple, n’est pas sans rappeler le film d’Henry
Cass « Le sang du vampire » tourné en 1959 et on n’est pas loin des
premiers films organiques de David Cronenberg tournés bien plus tard, cette extrapolation
tient la route pour ce seul exemple de la transfusion, le côté « immortalité »
servant de levier pour donner un sens à l’histoire et aux motivations de la secte…
« La
vampire nue » est un des films les plus réussis de Jean Rollin et il
convient de le visionner pour se faire une idée de l’étendue de son talent et
surtout de sa volonté farouche de ne pas reproduire la même chose à chacun de
ses films…
Contrairement
à ce qu’on pourrait penser, chaque Rollin est UNIQUE en son genre, à chaque
fois, ce cinéaste se casse la tête pour réaliser une œuvre qui sort des
sentiers battus, et c’est justement cela qui rend son cinéma particulièrement
intéressant…
Les
cinéphiles fans du maitre se régaleront et les autres, n’ayez pas peur, « La
vampire nue » est l’occasion de découvrir le style Rollinien, c’est un de
ses films les plus accessibles et il prouve qu’il est déjà très doué pour
mettre en scène des films vampiriques bien de chez nous…
Un
film à encourager et assez rare qui mérite toute votre attention !
Note :
8/10
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