LA
VIERGE DE NUREMBERG
d’Antonio
Margheriti
1963
Italie
avec
Rossana Podesta, Georges Rivière,
Christopher Lee, Jim Dolen, Lucile Saint-Simon
Film
fantastique gothique
83
minutes
DVD
édité dans la collection Mad Movies
Musique
de Riz Ortolani
aka
La vergine di Norimberga
Synopsis :
Une
ville d’Allemagne au début des années soixante…
Max
Hunter est un riche châtelain qui est souvent en déplacements, il vient
d’emménager dans une demeure à la périphérie de la ville et sa femme, Mary, s’installe
dans le château, il y a une gouvernante et le domestique Erich, un homme
serviable mais effrayant car il a une balafre sur le visage…
Un
soir, Mary se couche dans le lit à baldaquins de sa chambre ; elle est
réveillée en plein milieu de la nuit et se rend compte que son mari a disparu
du lit conjugal ; Mary entend des cris de femmes, elle devient terrorisée
et décide de sortir de sa chambre…
Elle
descend des escaliers et ouvre la trappe d’un passage secret, Mary remarque
d’étranges instruments, il semblerait que ce passage secret donne sur une
chambre des tortures, comme sous l’Inquisition ; Mary voit alors une
« vierge de fer », un sarcophage à taille humaine d’où coule du sang,
elle parvient à ouvrir le sarcophage et découvre un corps avec les yeux blessés !
Le
lendemain, Mary fait part de sa découverte à son mari mais ce dernier pense que
Mary a des délires et qu’elle est psychotique !
Max
fait venir un médecin qui prescrit un calmant à Mary, celle-ci dort
profondément jusqu’au soir…
Lorsqu’elle
se réveille, elle s’aperçoit une nouvelle fois que Max a quitté le
château !
Sortant
du château, Mary se promène dans l’enceinte du jardin, elle tombe sur un homme
étrange qui semble être un policier !
Plus
tard, d’horribles meurtres ont lieu, le plus souvent sur des femmes…
A l’aide
d’une servante en qui elle a confiance, Mary lui indique l’endroit du caveau
des tortures, les deux jeunes femmes s’y rendent…
Il y
a une corrélation entre les meurtres et la chambre des tortures, un lourd
secret familial en est la cause !
De
retour au château, Max est enfermé par un homme malveillant dans un endroit du
caveau, puis Max est sur le point d’être noyé !
Quant
à Mary, elle est séquestrée, aucune porte de sortie ne peut s’ouvrir, comme si
quelqu’un avait bloqué les accès vers l’extérieur !
C’est
la panique et la révélation sur l’identité du monstre tueur va se dévoiler, la
police arrivant in extremis !
Mon
avis :
« La
vierge de Nuremberg » est un vrai régal et Antonio Margheriti s’y connaît dans
le genre, c’est un spécialiste du film gothique, il a réalisé des bombes du
même style comme « Les fantômes de Hurlevent », « Danse macabre »
ou « La sorcière sanglante », ici il applique avec un grand sens de
la méthode le gimmick des instruments de tortures de l’Inquisition mais
développe avec une grande rigueur une histoire très originale ; le film se
passe de nos jours dans les années soixante et il est question d’un homme qui
fut torturé lors d’expérimentations nazies pendant la seconde guerre mondiale…
Margheriti
mixe tous ces éléments pour notre plus grand bonheur mais n’oublie pas de
diriger ses acteurs et de doter son film d’une grande ambiance grâce à des
décors soignés et un rythme extatique, le résultat final fonctionne
parfaitement jusqu’à l’épilogue surprenant !
Christopher
Lee joue un rôle à contre- emploi, il n’est pas vampire mais un valet balafré
et l’acteur a toujours autant de charisme ; quant à la belle Rossana
Podesta, elle dote le film d’une grande capacité érotique lorsqu’elle se balade
en nuisette avec ses chandelles à la main, on est clairement dans les codes
absolus du gothique italien avec « La vierge de Nuremberg » et la
mise en scène est particulièrement efficace !
Très
réussi, « La vierge de Nuremberg » évite les lumières trop criardes
et on voit bien que Margheriti ne cherche pas à être un Mario Bava bis, mais c’est
tout à son honneur et finalement, même si la technique du film est nickel, cela
ne gêne pas trop le spectateur, Margheriti garde son style et même si c’est en
deça de Bava, le film est honnête st se suit avec appréciation, il faudrait
vraiment être fine bouche pour ne pas adhérer à « La vierge de Nuremberg »,
le genre est si rare que chaque film gothique italien doit s’appréhender comme
du pain béni pour tout cinéphile !
Le
DVD édité par Mad Movies est tout à fait correct et bénéficie d’une image plein
cadre et nette, ajoutez la belle musique de Riz Ortolani et un monstre croquignolet
qui ressemble un peu au docteur Freudstein de « La maison près du
cimetière » de Fulci, des scènes à suspense (Georges Rivière qui lutte
pour éviter la noyade) et des passages nocturnes de toute beauté et vous
obtenez un des meilleurs films du genre…
« La
vierge de Nuremberg » se voit et se revoit avec toujours le même plaisir
et on aurait tort de s’en priver, c’est un exemple de ce qui se faisait de
mieux dans le gothique italien, donc foncez !
Note :
8.5/10
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