lundi 27 avril 2020

La vierge de Nuremberg d'Antonio Margheriti, 1963


LA VIERGE DE NUREMBERG
d’Antonio Margheriti
1963
Italie
avec Rossana Podesta, Georges  Rivière, Christopher Lee, Jim Dolen, Lucile Saint-Simon
Film fantastique gothique
83 minutes
DVD édité dans la collection Mad Movies
Musique de Riz Ortolani
aka La vergine di Norimberga
Synopsis :
Une ville d’Allemagne au début des années soixante…
Max Hunter est un riche châtelain qui est souvent en déplacements, il vient d’emménager dans une demeure à la périphérie de la ville et sa femme, Mary, s’installe dans le château, il y a une gouvernante et le domestique Erich, un homme serviable mais effrayant car il a une balafre sur le visage…
Un soir, Mary se couche dans le lit à baldaquins de sa chambre ; elle est réveillée en plein milieu de la nuit et se rend compte que son mari a disparu du lit conjugal ; Mary entend des cris de femmes, elle devient terrorisée et décide de sortir de sa chambre…
Elle descend des escaliers et ouvre la trappe d’un passage secret, Mary remarque d’étranges instruments, il semblerait que ce passage secret donne sur une chambre des tortures, comme sous l’Inquisition ; Mary voit alors une « vierge de fer », un sarcophage à taille humaine d’où coule du sang, elle parvient à ouvrir le sarcophage et découvre un corps avec les yeux blessés !
Le lendemain, Mary fait part de sa découverte à son mari mais ce dernier pense que Mary a des délires et qu’elle est psychotique !
Max fait venir un médecin qui prescrit un calmant à Mary, celle-ci dort profondément jusqu’au soir…
Lorsqu’elle se réveille, elle s’aperçoit une nouvelle fois que Max a quitté le château !
Sortant du château, Mary se promène dans l’enceinte du jardin, elle tombe sur un homme étrange qui semble être un policier !
Plus tard, d’horribles meurtres ont lieu, le plus souvent sur des femmes…
A l’aide d’une servante en qui elle a confiance, Mary lui indique l’endroit du caveau des tortures, les deux jeunes femmes s’y rendent…
Il y a une corrélation entre les meurtres et la chambre des tortures, un lourd secret familial en est la cause !
De retour au château, Max est enfermé par un homme malveillant dans un endroit du caveau, puis Max est sur le point d’être noyé !
Quant à Mary, elle est séquestrée, aucune porte de sortie ne peut s’ouvrir, comme si quelqu’un avait bloqué les accès vers l’extérieur !
C’est la panique et la révélation sur l’identité du monstre tueur va se dévoiler, la police arrivant in extremis !
Mon avis :
« La vierge de Nuremberg » est un vrai régal et Antonio Margheriti s’y connaît dans le genre, c’est un spécialiste du film gothique, il a réalisé des bombes du même style comme « Les fantômes de Hurlevent », « Danse macabre » ou « La sorcière sanglante », ici il applique avec un grand sens de la méthode le gimmick des instruments de tortures de l’Inquisition mais développe avec une grande rigueur une histoire très originale ; le film se passe de nos jours dans les années soixante et il est question d’un homme qui fut torturé lors d’expérimentations nazies pendant la seconde guerre mondiale…
Margheriti mixe tous ces éléments pour notre plus grand bonheur mais n’oublie pas de diriger ses acteurs et de doter son film d’une grande ambiance grâce à des décors soignés et un rythme extatique, le résultat final fonctionne parfaitement jusqu’à l’épilogue surprenant !
Christopher Lee joue un rôle à contre- emploi, il n’est pas vampire mais un valet balafré et l’acteur a toujours autant de charisme ; quant à la belle Rossana Podesta, elle dote le film d’une grande capacité érotique lorsqu’elle se balade en nuisette avec ses chandelles à la main, on est clairement dans les codes absolus du gothique italien avec « La vierge de Nuremberg » et la mise en scène est particulièrement efficace !
Très réussi, « La vierge de Nuremberg » évite les lumières trop criardes et on voit bien que Margheriti ne cherche pas à être un Mario Bava bis, mais c’est tout à son honneur et finalement, même si la technique du film est nickel, cela ne gêne pas trop le spectateur, Margheriti garde son style et même si c’est en deça de Bava, le film est honnête st se suit avec appréciation, il faudrait vraiment être fine bouche pour ne pas adhérer à « La vierge de Nuremberg », le genre est si rare que chaque film gothique italien doit s’appréhender comme du pain béni pour tout cinéphile !
Le DVD édité par Mad Movies est tout à fait correct et bénéficie d’une image plein cadre et nette, ajoutez la belle musique de Riz Ortolani et un monstre croquignolet qui ressemble un peu au docteur Freudstein de « La maison près du cimetière » de Fulci, des scènes à suspense (Georges Rivière qui lutte pour éviter la noyade) et des passages nocturnes de toute beauté et vous obtenez un des meilleurs films du genre…
« La vierge de Nuremberg » se voit et se revoit avec toujours le même plaisir et on aurait tort de s’en priver, c’est un exemple de ce qui se faisait de mieux dans le gothique italien, donc foncez !
Note : 8.5/10









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