LA
BETE TUE DE SANG FROID
d’Aldo
Lado
1975
Italie
avec Macha
Méril, Flavio Bucci, Irene Miracle, Gianfranco de Grassi, Laura d’Angelo
94
minutes
Blu
ray édité chez Le chat qui fume
aka Le
dernier train de la nuit
aka
Night train murders
aka L’ultimo treno della notte
musique
de Ennio Morricone
chanson
de Demis Roussos
Rape and revenge
Synopsis :
Autriche,
Allemagne et Italie, au milieu des années soixante-dix…
Margaret
Offenbach et Lisa Stradi,deux jeunes filles, doivent prendre le train pour
passer les fêtes de Noël dans la famille de Margaret ; le père de Margaret
est un éminent chirurgien…
Deux
voyous de la pire espèce, Blackie et Curly, violentent un père Noël et lui
volent son argent, puis les deux malfrats déchirent, à l’aide d’un couteau, le
manteau de fourrure d’une passante ; un policier les pourchasse, mais
Blackie et Curly ont le temps de monter in extremis dans le train qui quittait
la gare !
Manque
de chance, Blackie et Curly sont dans le même train que Lisa et Margaret !
Les
deux voyous sont pervers et l’un d’entre eux aguiche une femme d’une
quarantaine d’années, puis la viole dans les toilettes du train ; d’abord
outrée et réticente, la femme finit par accepter voire encourager le voyou lors
du viol consenti in fine…
Les
voyous sont sans titre de transport mais le contrôleur ne décèle pas le danger
potentiel vis à vis des jeunes lycéennes !
C’est
alors qu’une alerte à la bombe a lieu et oblige les passagers à prendre un
autre train !
Margaret
et Lisa, qui avaient été importunées par les délinquants, se croient tirées d’affaire ;
il fait nuit et le train redémarre…
Quelle
n’est pas la surprise et la frayeur lorsque les lycéennes se retrouvent face à face
avec Blackie et Curly et, de surcroit, avec la femme étrange que Curly a violé !
Les
deux adolescentes vont subir un long calvaire, l’un des voyous est toxicomane,
se shoote, et massacre Lisa !
Margaret
tente de s’enfuir du compartiment, elle saute du train et se tue en se
fracassant dans les décors !
Lisa,
un couteau planté dans les parties génitales, décède elle aussi !
Blackie
et Curly ne trouvent rien de mieux que de la balancer du train, alors que la
femme (jouée par Macha Méril) cautionne toutes ces horreurs !
Alors
que le lendemain matin, les parents de Margaret partent à la gare retrouver
leur fille et Lisa, ils ont la surprise que le train dépose les voyageurs mais
pas les deux jeunes femmes…
Dans
la gare, la femme est blessée, elle est accompagnée des deux voyous !
Elle
demande au docteur si cela est possible qu’il la soigne ; ce dernier
accepte mais l’invite à venir à son domicile !
Les corps
de Margaret et Lisa sont retrouvés, entre temps, ainsi que le passeport de
Margaret !
Alors
que Curly et Blackie sont chez le chirurgien, le père de Margaret met la radio !
Il
comprend que sa fille a été tuée et, à cause d’une cravate portée par un des
voyous (celle que Margaret devait offrir à son père, avec un motif bien
particulier), le père devient fou de rage !
Il
décide d’appliquer lui-même sa justice pour venger la mort de sa fille !
Mon
avis :
« La
bête tue de sang froid » (aussi connu sous le titre « Le dernier
train de la nuit ») est LE film de rape and revenge ultime du cinéma
italien, Aldo Lado est un génial metteur sn scène et ici, il décline le genre
instauré par Wes Craven en 1972 avec « La dernière maison sur la gauche »
dans sa version latine, « La bête tue de sang froid » est plus riche
et plus dense que son homologue américain et Lado va encore plus loin dans l’horreur
perturbante ; on retrouve les « tortures mentales » propres au
genre mais la quasi-totalité du film se déroule dans un train, accentuant le sentiment
d’étouffement et de non échappatoire, comme si la seule issue était la mort !
Lado
tape très fort dans la violence graphique et attention ! certaines scènes
sont insoutenables, le film est à proscrire aux personnes fragiles et au public
féminin, il faut s’armer de la plus grande tolérance à la violence car le film
fait preuve d’une barbarie sans nom, très cruel « La bête tue de sang
froid » est un film sans concession et politiquement incorrect !
Macha
Méril joue le rôle d’une femme désaxée, quant à Flavio Bucci il est
impressionnant dans son rôle de fou toxicomane, il faut s’accrocher sur
certains passages comme la piqûre à l’héroïne ; Aldo Lado y met les
coudées franches et s’autorise toutes les transgressions (les pauvres victimes
balancées du train, on les voit se fracassant au sol dans les décors, le père
chirurgien qui tue à bout portant les meurtriers de sa fille -on fait un
parallèle avec le Max Von Sydow de « La source » de Bergman-)…
Le
gimmick du film n’est plus un pendentif mais une cravate, la trame scénaristique
entre les trois films que je viens de citer a toujours un petit quelque chose
pour justifier la raison des parents lorsqu’ils découvrent le pot aux roses et
que cela déclenche ces éclairs de violences !
Dans
le genre « La bête tue de sang froid » barde à fond et le blu ray du « Chat
qui fume » nous offre une image sublime et une version intégrale (certains
passages sont sous titrés), le tout sur un packaging magnifique, très beau
travail de cet éditeur !
A
réserver à des cinéphiles aguerris et immunisés face à la violence (certaines
séquences sont à la limite du soutenable), « La bête tue de sang froid »
demeure une référence du rape and revenge à avoir visionné absolument, c’est
une œuvre phare du genre et on peut dire qu’Aldo Lado s’est surpassé, il a
signé un film brut de décoffrage d’une sévérité hors normes, les fans de
violence au cinéma seront comblés !
Note :
10/10
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