LISA
ET LE DIABLE
de Mario
Bava
1973
Italie/Allemagne/Espagne
avec Elke
Sommer, Telly Savalas, Alida Valli, Gabriele Tinti, Sylva Koscina, Alessio
Orano
96
minutes
Film fantastique
gothique
Blu ray
édité chez ESC
aka Lisa
e il diavolo
aka Lisa and the devil
Synopsis :
Ville
de Tolède, en Espagne au début des années soixante-dix…
Lisa
Reiner, une très belle jeune femme, visite la ville avec un groupe de
touristes, lorsqu’elle a la vision d’une fresque sur un mur avec la
représentation d’un diable, la jeune femme est prise du syndrome de Stendhal et
devient fascinée et possédée, elle quitte les touristes et part dans un endroit
éloigné de son lieu de départ…
Elle
pénètre chez un antiquaire et, curieuse pour acheter un bibelot, elle demande
son prix ; c’est alors que Leandro,un homme chauve présent dans la
boutique, se retourne ; Lisa voit en lui le diable de la fresque !
Affolée,
Lisa s’échappe de l’endroit, et un homme qui l’appelle Helena, l’interpelle,
prétendant qu’il est son mari !
Lisa
se perd et cherche son chemin, la nuit tombe…
Un
couple de personnes riches voit Lisa et lui propose de la prendre dans leur
voiture, Lisa cherche un hôtel où dormir…
La
voiture tombe en panne et Georges, le chauffeur, n’arrive pas à la redémarrer !
Lisa
et le couple sont hébergés par Max, le fils d’une comtesse, qui vit dans un
luxueux manoir…
Sophia
Lehar,la femme du riche notable, a une liaison avec Georges, son mari s’en
doute depuis longtemps…
Le
majordome de la comtesse est en fait Leandro, l’homme que Lisa a vu chez l’antiquaire !
Max
tombe amoureux de Lisa et elle ne résiste pas à son charme !
C’est
alors que les cadavres se comptent à la pelle, Lisa semble prisonnière d’un
cauchemar…
Lisa a
des visions et se voit dans un jardin d’Eden, elle se fait appeler Helena, puis
elle revoit l’homme du début, qui se prétend son mari…
Georges,
le chauffeur, parvient à réparer la voiture ; Sophia démarre et roule
plusieurs fois sur son époux, le tuant sur le coup…
Puis c’est
au tour de Georges d’être tué !
Lisa
devient folle et au petit matin, elle parvient à partir du manoir…
Elle
rejoint l’aéroport et prend un avion…
Tout
ce qu’elle a vécu n’était qu’un rêve !
Mon
avis :
« Lisa
et le diable » est le film que Mario Bava affectionne le plus, c’est aussi
son film le plus personnel et le moins facile d’accès, en effet, le film est
entièrement basé sur un rêve et il faut le savoir pour le visionner…
Hyper
borderline, « Lisa et le diable » n’a vu la faveur d’aucun
distributeur eu égard à son hermétisme et c’est à cause de ça qu’Alfredo Leone,
le producteur, a fait remonter le film initial pour donner « La maison de
l’exorcisme », voulant surfer sur le succès phénoménal de « L’exorciste »
de Friedkin, mais il faut dire que « Lisa et le diable » est un Bava
très intéressant car on y retrouve toutes les obsessions graphiques du maitre, « Lisa
et le diable » est mille fois mieux que « La maison de l’exorcisme »,
plus poétique, plus dense, plus onirique et plus envoûtant…
La
belle Elke Sommer (une ex de notre Johnny Hallyday national) est baladée
pendant tout le film et le spectateur aussi ; la présence de Telly Savalas
donne une énorme plus- value au film, au découpage scénaristique proche de « Opération
peur » (une villa hantée, des couloirs interminables, une ambiance
mystérieuse) ; le film est ponctué de multiples fulgurances (le jardin d’Eden,
le meurtre avec la voiture, les mannequins, les scènes d’amour), « Lisa et
le diable » est le film le plus singulier et le plus original de Bava et c’est
indéniablement ce qui fait son charme !
Tout
est permis : on est dans un rêve ! donc le final dans l’avion est
justifié même si complètement improbable et délirant !
Pour
tout cinéphile fan du maitre, il est évident qu’il sera fasciné par la beauté
formelle de la mise en scène ; pour les moins ouverts, ils auront un mal
fou à comprendre la démarche de Bava…
Quoiqu’il
en soit, « Lisa et le diable » est une œuvre charnière dans la filmographie
de Mario Bava et peut-être son film le plus important avec « Les trois
visages de la peur », Bava distille tous ses codes avec le génie qu’on lui
connaît et se « lâche » complètement, même si, à l’époque, les
distributeurs n’étaient pas réceptifs et refusèrent de sortir ce film qui,
cinquante années plus tard, nous est proposé dans l’édition somptueuse de ESC….
On a
grand plaisir à retrouver l’immense Bruno Terrier dans le bonus du blu ray qui
nous apprend une mine d’or d’informations sur Bava, notamment l’explication de
la création de « La maison de l’exorcisme » et les indications sur la
carrière de Mario Bava, très intéressant et c’est toujours un plaisir d’entendre
parler un spécialiste ; le
packaging est complet puisque ESC nous propose en bonus « La maison de l’exorcisme »,
comme cela les cinéphiles pourront parfaitement se faire une idée et mettre en
corrélation les deux films (personnellement je suis plus fan de « Lisa et
le diable »)…
Il va
s’en dire que cette édition est à posséder impérativement…
J’ai
vu le film la première fois vers 1992 lors de son passage dans « Cinéma de
quartier » sur Canal plus avec Jean-Pierre Dionnet et le revoir dans des
conditions optimales quasiment trente ans après est un pur bonheur !
« Lisa
et le diable » reste un pilier du gothique bavaien, un film indispensable
à visionner pour cerner les bases de son cinéma, je vous recommande chaudement
de vous le procurer !
Note :
10/10
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