PAROLE
DE FLIC
de
José Pinheiro
1985
France
avec
Alain Delon, Vincent Lindon, Jacques Perrin, Fiona Gélin, Stéphane Ferrara, Eva
Darlan
98
minutes
Polar
Scénario
d’Alain Delon et Philippe Setbon
Synopsis :
Afrique,
un village du Congo, ville de Lyon en France, au milieu des années quatre
-vingts…
Daniel
Pratt, un ancien policier, coule des jours heureux dans un village côtier du
Congo, il joue aux cartes et s’est fait des amis avec qui il blague en faisant
des bagarres, tout va pour le mieux pour lui mais un jour il reçoit un
télégramme lui apprenant le décès de sa fille, tuée accidentellement lors d’une
fusillade, Pratt est fou de douleur !
Sa
fille était connue des habitants congolais et tout le monde est retourné d’apprendre
sa mort !
Ni
une ni deux, Daniel Pratt prend le premier avion et décide d’aller sur Lyon et
sa banlieue afin de percer le mystère de la mort de sa fille et retrouver les
commanditaires de cette fusillade :
il n’a qu’une obsession, venger sa fille !
Pratt
rencontre Sabine Clément, une jeune inspectrice de 23 ans et Stéphane Reiner,
le chef de la police lyonnaise, il ne cache pas son objectif…
Très
vite, Daniel Pratt obtient des indices par le biais d’un centre de tir où s’entrainent
les policiers, il subtilise les fichiers des adhérents et retrouve les adresses
de ceux-ci…
Un
certain Abel Salem serait le chef d’une milice de flics ou de personnes
effectuant des raids punitifs sur la population vulnérable ; des jeunes
homosexuels, des personnes issues de l’immigration et des jeunes qui effectuaient
un cambriolage (où se trouvait la fille de Pratt) tombent sous les rafales de
mitrailleuses de cette milice !
Alors
que Pratt séduit très vite Sabine, il loge chez elle ; un soir les membres
du commando pénètrent chez elle et la fusille, puis cassent tout dans l’appartement,
ils étaient à la recherche de Pratt pour le liquider !
Attaqué
de toutes parts, Daniel Pratt échappe à la mort plusieurs fois et parvient
également à mettre hors d’état de nuire les membres de la milice…
Lorsque
Pratt comprend que Stéphane Reiner est au centre de cette machination et qu’il
dirige la milice, il lui tend un piège et se déguise en clown alors que Reiner
est avec son fils pour assister à la représentation d’un cirque de la ville…
Mon
avis :
« Parole
de flic » est avant tout un festival pour mettre en valeur Delon et c’est
un film particulièrement gratiné, on dirait que Delon a mis le paquet et se
prend pour Stallone, exhibant sa musculature à moult reprises et cette histoire
basique de vendetta tient cependant très bien la route et nous vaut des
séquences désopilantes, « Parole de flic » peut être considéré comme
un nanar pour certains, d’ailleurs il a sa fiche sur le site nanarland.com !
Mais
Delon croit dur comme fer à son personnage et se donne à fond les gamelles dans
l’histoire, assez bien troussée il faut le reconnaître ; on se croirait
dans un film de la Cannon avec Chuck Norris, sauf que là c’est Alain Delon le
personnage principal et il a toujours sa classe habituelle !
La
jeune inspectrice (Fiona Gélin, honnête dans son rôle) tombe bien sûr sous son
charme ; les « méchants » sont les pires salopards et sont
châtiés comme il se doit !
« Parole
de flic » est même très violent et les maquillages ne lésinent pas sur l’hémoglobine,
le personnage joué par Jacques Perrin donne un rebondissement à l’intrigue et,
malgré la sympathie qu’avait Delon pour lui initialement, ça ne plaisante pas !
avec une issue inattendue et un épilogue post-générique peu crédible (que je
vous laisse découvrir)…
« Parole
de flic » avec sa milice de fascistes adeptes de la gâchette, c’est fin
comme un kilo de gros sel, mais les cinéphiles fans de nanars, apprécieront
sans doute le spectacle, avec un acteur de choix au centre de tout ça :
Alain Delon, quand même et ce n’est pas rien !
On
dirait qu’il a fait un challenge avec Belmondo car les deux acteurs enfilent
tous les deux un costume de clown (Bébél dans « Hold up » d’Alexandre
Arcady sorti la même année -1985-), peut être que Delon voulait une compétition
avec son rival au box-office, quoiqu’il en soit « Parole de flic »
fut un immense succès en salles et battit même le « James Bond » de l’époque
(« Dangereusement vôtre »)…
« Parole
de flic » est quand même un film très sympa et qui se voit avec intérêt,
la scène de la grenade dans la discothèque et l’échappée de Delon avec le bâton
de dynamite prêt à exploser sur Vincent Lindon (ici, dans un de ses premiers
rôles), tout ceci retient l’attention et rappelle parfaitement les polars des
années 80…
« Parole
de flic » est réalisé honnêtement mais on lui préfèrera d’autres films de
Delon comme « Trois hommes à abattre » ou « Pour la peau d’un
flic », plus étoffés et plus sérieux…
Malgré
les quelques réserves sur la violence du film, « Parole de flic » est
hautement recommandable et c’est l’occasion de découvrir une des multiples
facettes de Delon, qui a joué dans quasiment tous les registres possibles au
niveau polar !
Respect
total à Delon !
Note :
7/10