ROMPER
STOMPER
de
Geoffrey Wright
1992
Australie
avec
Russell Crowe, Jacqueline Mac Kenzie, Dan Wyllie, John Brumpton, Daniel Pollock
Chronique
sociale
94
minutes
Synopsis :
Melbourne,
au début des années quatre vingt-dix…
Hando
dirige une bande de skinheads, ce sont de purs voyous qui saccagent et cassent
des vitrines, ils vivent dans une précarité et sombrent souvent dans l’alcool…
Magoo,
Davey et Hando apprennent que des immigrés asiatiques ont investi un quartier
de la ville dans le but d’ouvrir un restaurant ; une gigantesque bagarre a
alors lieu, mais des dizaines d’asiatiques viennent prêter renfort à leurs amis ;
la rixe tourne au massacre !
Davey
fait la connaissance de Gabrielle au comptoir d’un bar sordide, Gabrielle est
une jeune toxicomane qui fait souvent des crises d’épilepsie, mais sa beauté
subjugue Davey…
Gabrielle
a vécu un inceste avec son père, Martin, un riche acteur de théâtre, qui vit
dans un manoir…
Gabrielle
monte le bourrichon à ses amis skinheads pour aller casser la figure à son
père, elle leur indique l’endroit où vit ce dernier…
Après
avoir été tabassé, Martin parvient à prendre une arme et chasse les skinheads
de chez lui…
Gabrielle
alerte la police par téléphone et une descente de flics a lieu dans la repaire
de Hando !
Davey,
Hando et Gabrielle prennent la fuite en voiture et partent au bord de la mer…
C’est
alors que Gabrielle avoue à Hando que c’est elle qui a prévenu la police…
Hando
est fou de rage et cherche à tuer Gabrielle en la noyant !
Davey
vient au secours de Gabrielle et
poignarde Hando dans le dos…
Mon
avis :
« Romper
stomper » est indéniablement le meilleur et le plus ultime film sur le quotidien
des skinheads, Geoffrey Wright a opté pour le choix d’être le plus réaliste possible
et son métrage est un uppercut total en pleine face dont on se remet difficilement ;
le film est particulièrement violent et certains passages sont apocalyptiques,
la direction des acteurs est prodigieuse et Russell Crowe a une carrure
imposante, c’est lui qui domine, aussi bien pour le spectateur que pour ses
acolytes skinheads, jusqu’au jour où l’arrivée d’une fille (Gabrielle,
magnifique Jacqueline Mac Kenzie) va tout faire basculer et faire plonger le
gang de skinheads soit dans la mort soit en prison (mais pouvait-il y avoir d’autre
issue ?)…
Les
crises d’épilepsie de la jeune femme sont particulièrement impressionnantes, sa
relation supposée incestueuse avec son père et le côté « paumée » de
Gabrielle rappellent d’autres films comme « Moi, Christiane F. », la
scène du clochard et l’arrivée chez Martin, le père de Gabrielle, font beaucoup
penser à « Orange mécanique », la référence est manifeste !
La
rixe gigantesque avec les asiatiques est un modèle de mise en scène, tournée
presque caméra sur l’épaule et en temps réel continu, les plans sont serrés et
les coups portés par les protagonistes ont l’air réels (c’est à se demander s’ils
le sont vraiment ?)…
Geoffrey
Wright a frappé très fort et appuie là où ça fait mal, il n’a peur de rien et
ne recule sur rien pour mettre en lumière cette chronique sociale sur le
quotidien de ces skinheads, délinquants, alcooliques et ultra-violents…
Avec
« This is England », « Trevor skinhead” et “American History X”,
“Romper stomper” est l’un des rares films qui abordent ce thème, le metteur en
scène sait garder ses distances et ne prend aucun parti ni pour un camp ni pour
l’autre, il montre le quotidien et la réalité de ces délinquants, point barre…
« Romper
stomper » est donc un chef d’œuvre du genre et un film d’une grande
intelligence, tous les comédiens se sont investis comme personne pour donner
une étoffe au film et l’impact que celui-ci apporte est bouleversant, la fin sur
la plage nous laisse assommés, sur les rotules !
« Romper
stomper » devrait même être montré dans les lycées afin que les jeunes se
rendent compte de tout ce qu’il ne faut pas faire dans une vie, à l’instar de « Ma
6-t va crack-er » de Jean-François Richet…
C’est
un film sur la délinquance, sans la moindre fioriture, mais finalement
nécessaire pour comprendre une certaine société, désoeuvrée et désincarnée…
Le
film s’adresse à un public averti !
Note :
9/10
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