jeudi 29 avril 2021

Les dents de la mer 4, la revanche de Joseph Sargent, 1987

 

LES DENTS DE LA MER 4 LA REVANCHE

de Joseph Sargent

1987

Etats-Unis

avec Lorraine Gary, Michael Caine, Mario Van Peebles, Lance Guest, Judith Barsi

Film d’aventures/animal attack/nanar

89 minutes

aka Jaws the revenge

Synopsis :

Les années ont passé depuis que deux grands requins blancs ont semé la terreur sur les plages de la station balnéaire d'Amity.

Pour Ellen, la veuve de l'ancien chef de police Martin Brody, la vie suit son cours jusqu'au jour où Sean, son fils cadet, est dévoré par un squale.

Bouleversée, Ellen se rend aux Bahamas où réside son fils aîné Michael.

Mais peu de temps après l'arrivée de sa mère, celui-ci échappe de peu à une nouvelle attaque du monstre.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Après le catastrophique troisième opus tourné quatre ans plus tôt, on était en droit d’attendre un sursaut en espérant que le suivant soit meilleur (ce qui n’aurait pas été difficile !) et bien il n’en est rien, il est même pire que son prédécesseur !

Bourré de scènes inutiles, de faux raccords à la pelle et d’un pathos incroyable inapproprié, ce « Dents de la mer 4 » est un calvaire au visionnage !

L’histoire d’amour nunuche entre Michael Caine et Lorraine Gary on se croirait dans une pub pour Meetic pour les vieux, et on se demande encore ce qu’un acteur comme Michael Caine est venu faire là (surement des factures ou ses frais d’Ehpad à payer !), Lorraine Gary est insupportable et n’arrête pas de chialer, la gamine Judith Barsi est elle aussi insupportable et la scène où elle imite les gestes de son père (comme le fils de Roy Scheider dans le premier) est inutile et déplacée !

En plus, le comble on voit très peu de fois le « requin » et certaines séquences sont d’énormes foutages de gueule (l’avion de Michael Caine qui se « pose » en pleine mer, le fils Brody qui hurle en décalé de quinze secondes quand il se fait bouffer son bras, Mario Van Peebles qui réapparait à la fin alors que le squale l’avait dévoré !) non là tout est catastrophique, on se demande encore comment les mecs au montage ont accepté ça et ont laissé faire des couleuvres pareilles !

C’est tellement nul que ça devient même plus drôle, et en plus, la migration de Lorraine Brody vers les Bahamas (à plusieurs centaines de kilomètres) on se demande comment elle parvient à retrouver le même requin blanc (il l’a suivie ou quoi ?)…

« Les dents de la mer 4 », pour le voir faut vraiment le vouloir, peut être pour avoir vu impérativement l’intégrale de la saga, mais c’est bourré de maladresses et on se demande encore où le script du film a été recruté !

Le premier était clairement un chef d’œuvre, le deuxième restait honnête mais les deux derniers sont (et c’est pénible de le dire) à zapper !

On aurait aimé frissonner, s’intéresser à l’intrigue et aux personnages, mais là la déception est nette et immense !

Il faut s’armer du plus grand courage face à cette purge qui, heureusement, ne dure pas très longtemps (à peine une heure et demie), mais sincèrement elle est indigne de la filiation avec le film de Spielberg !

Un ratage total !

Note : 3/10









dimanche 25 avril 2021

Les dents de la mer 3 de Joe Alves, 1983

 

LES DENTS DE LA MER 3

de Joe Alves

1983

Etats-Unis

avec Dennis Quaid, Louis Gossett Jr., Simon Mac Corkindale, Lea Thompson, Bess Armstrong

Film d’épouvante/film catastrophe/animal attack

aka Jaws 3D

91 minutes

Budget : 18 000 000 dollars

Recettes au box-office : 88 000 000 dollars

Synopsis :

SeaWorld est un nouveau parc d'attractions sous-marines qui a coûté 35 millions de dollars avec en particulier des galeries en plexiglas, un laboratoire immergé d'où l'on peut voir évoluer des dauphins, des phoques et même des requins.

L'un d’eux, de taille gigantesque, s'échappe le jour de l'inauguration.

(source :Google)

Mon avis :

Houlala le bon gros nanar !!!!!!!!

On se demande quel requin a piqué le réalisateur pour sortir un troisième opus de cette saga qui aurait dû s’arrêter à la fin du deuxième ! l’argent, toujours l’argent ! et en plus sortir le film en 3 D, on était sûrs que ça ferait mouche et ça n’a pas loupé, le film a été un succès au box-office rapportant 88 millions de dollars alors qu’il coûta 8 fois moins !

Alors ce n’est pas compliqué, les personnages ont l’air vraiment paumés, seul Louis Gossett Jr. s’en sort bien mais dieu que c’est cucul la praline !

Je ne vous parle même pas du requin, fait en carton, seule une scène reste mémorable, celle où Simon Mac Corkindale se fait avaler par le squale, les techniciens ont osé nous le montrer à l’intérieur de la gueule du requin (mazette !), autrement tout est à l’ouest dans ce troisième « Dents de la mer », on ne retrouve plus du tout l’âme du premier et les effets techniques qui animaient l’esprit de Spielberg, tout est filmé platement et les apparitions du requin sonnent faux !

Les actrices ont toutes le feu aux fesses et certains passages sont juste ridicules (les bouées « tamponneuses », la scène sous- marine avec les mouvements de panique, Dennis Quaid avec le jet ski, la nana qui pète un câble au bar), malheureusement, on ne retient pas grand-chose de positif dans ce film…

Les séquences de ski nautique sont très correctement réalisées mais on n’y croit pas une seconde que le requin suive les nageuses !

Les effets spéciaux sont, pour la plupart, tous foirés et le véhicule bathyscaphe  amphibie jaune sous l’eau, c’est un collage grossier, indigne d’un film avec un si gros budget, l’argent de la production on se demande où il est parti !  dans la poche des acteurs peut être mais pour les effets spéciaux, faudra tout revoir ! même « L’homme Puma » à côté c’est « Rencontres du troisième type » !

Il conviendra de s’arrêter aux deux premiers et d’oublier au plus vite ce troisième catastrophique à tous les niveaux…

Piteux et désastreux !

Note : 3/10








Les cent cavaliers de Vittorio Cottafavi, 1964

 

LES CENT CAVALIERS

de Vittorio Cottafavi

1964

Italie/Espagne/Allemagne

avec Mark Damon, Antonella Lualdi, Gastone Moschin, Wolfgang Preiss, Rafael Alonso, Arnoldo Foa

Film d’aventures historiques

115 minutes

aka I cento cavalieri

Le fils du Cid

Blu ray édité chez Artus films

Synopsis :

En l'an 1000, dans son paisible village de Castille, Sancha, la jolie et impétueuse fille de l'alcade local, est courtisée par Don Jaime et Fernando, un jeune marchand. L'arrivée d'une bande de pillards maures, menée par le cruel cheik Abdelgalbon, met fin à cette tranquillité.

Après avoir contraint les Espagnols à signer une trêve, les envahisseurs sèment la terreur.

Suite à une rébellion, l'alcade est pendu haut et court.

(source : Google)

Mon avis :

Véritable bide à sa sortie en salles, « Les cent cavaliers » est pourtant un excellent film historique mené de main de maitre par Vittorio Cottafavi, en fait c’est un film « multi genres » puisqu’on passe de séquences tragiques (la mise à mort par sacrifice) mais aussi à des scènes très cocasses qui lorgnent vers la comédie pure…

Le film est parfaitement structuré, on démarre avec le peintre d’une fresque en cours de réalisation, qu’on retrouvera à la fin, entièrement peinte…

« Les cent cavaliers » est un film incompris par le public mais défendu bec et ongles par la critique, il s’agit d’une œuvre très rigoureuse et d’une grande modernité, peut être même en avance sur son temps, c’est sans doute ce qui a fait se décontenancer le public à sa vision…

L’actrice qui joue Sancha est très belle et on retrouve Mark Damon (l’acteur des « Trois visages de la peur » de Bava) et surtout Gastone Moschin, inoubliable dans « Milano calibro 9 » de Fernando di Leo, ici dans un rôle inhabituel, on est là dans du pur cinéma populaire italien et c’est incroyable que le public n’ait pas suivi !

Les décors sont magnifiques et les plans avec des centaines de figurants sont parfaitement coordonnés, la mise en scène est exemplaire ; peut être est ce cette hésitation entre plusieurs tons qui a intrigué les spectateurs, il faut dire à la décharge de Cottafavi qu’on passe parfois du coq à l’âne, mais les cinéphiles ouverts passeront outre ce patchwork scénaristique, le plaisir est pourtant bien réel au visionnage des « Cent cavaliers »…

Maintenant qu’on a une édition magnifique de la part d’Artus films, c’est l’occasion pour se replonger dans ce film d’aventures historiques de haute volée et avec une version intégrale d’un rajout de trente minutes, une véritable pièce de collection, en somme…

Les fans de films italiens des années 60 et les cinéphiles curieux seront aux anges avec ce blu ray des « Cent cavaliers » et même si au début ce n’est pas évident (je vous avouerai que j’ai eu du mal à rentrer dans le film) passée la moitié du film on rentre finalement dans l’intrigue et c’est un pur plaisir…

« Les cent cavaliers » est une œuvre élitiste mais loin d’être opaque ou fermée, à nous de percer les qualités du film, et elles sont nombreuses…

Du grand cinéma, atypique et très intelligent, et le bonus du blu ray explique bien en détails le contexte de l’époque où a été tourné le film, qui fut le dernier de Cottafavi pour le cinéma, ce qui est fort dommage !

Intéressant et témoignage d’un genre assez rare, « Les cent cavaliers » est un chef d’œuvre à visionner si on est curieux et exempt de tout à priori…

Note : 8/10










mercredi 21 avril 2021

Bandes et contrebandes de Victor Vicas, 1976

 

BANDES ET CONTREBANDES

de Victor Vicas

1976

France

Episode des Brigades du tigre

avec Jean-Claude Bouillon, Pierre Maguelon, Jean-Paul Tribout, François Maistre, Nita Klein, Michel Herbault, Alain Halle Halle, Victor Vicas, Jean-Louis Broust, Yves Peneau

55 minutes

Série policière

Musique de Claude Bolling

Scénario et dialogues de Claude Desailly

Synopsis :

1912, Louis Thellier, qui était incarcéré, parvient à se faire la belle en ayant fabriqué un faux revolver…

Il retrouve sa femme, Clara, qui est très heureuse ; après une étreinte, Louis avoue à Clara qu’il meurt de faim, Clara part au village pour lui acheter à manger, lorsqu’elle revient, Louis a disparu !

Plus tard, le commissaire Valentin retrouve le cadavre de Thellier sous les débris d’un attentat !

Après des expertises balistiques, Valentin constate que Louis Thellier a été abattu avant d’être placé dans les décombres de l’attaque à la bombe !

Alphonse Lerimeux et Carpaccio, deux condamnés à de la prison ferme mais relâchés pour bonne conduite ou grâce à des remises de peine, sont exécutés, eux aussi, dans des conditions étranges… Pujol fait son enquête et découvre que les trois hommes (Thellier, Lerimeux et Carpaccio) ont été tués avec la même arme !

Cette arme appartient à un tueur qui fait partie d’une organisation secrète qui fonctionne comme une milice et qui applique sa loi elle-même, manu militari !

Clara Thellier veut absolument venger la mort de Louis et, même si son ami Julien Travers l’en dissuade fortement, Clara s’introduit à la fondation de Xavier Hoeffler (un des membres de l’organisation secrète) afin d’espionner et de trouver des informations sur ce groupuscule, elle donne un faux nom et se fait appeler Adèle Lafon ; finalement, Hoeffler engage Clara/Adèle comme secrétaire pour des travaux de classements d’archives…

Lorsqu’un soir, Hoeffler reçoit les membres de l’organisation, Clara se fait surprendre à écouter derrière la porte !

Mais ce qui est très grave, c’est qu’elle est formellement reconnue par un des membres présents et qu’il voit qu’il s’agit de Clara Thellier !

La situation bascule très vite et Xavier Hoeffler et Clara sont convoqués à un « tribunal » pour haute trahison !

Pendant ce temps, Valentin rencontre Julien Travers, ami de Clara, et comprend que la vie de la jeune femme est en danger…

Clara avait noté que sur l’agenda de Hoeffler était indiqué le mot « Trauer » et que l’endroit où se rendait Hoeffler était éloigné de 17 kilomètres !

Une course contre la montre a alors lieu pour retrouver et sauver Clara…

Mon avis :

« Bandes et contrebandes » est certainement un des plus grands épisodes des « Brigades du tigre », il est remarquable à tous les niveaux et c’est aussi l’épisode le plus « noir », le plus dur et le plus nihiliste de tous (avec « Le défi ») ; la fin est très triste et glauque, et c’est l’un des rares épisodes où Valentin et ses hommes échouent dans leur tâche…

La direction des acteurs est excellente, avec l’actrice Nita Klein, remarquable dans le rôle de Clara, elle joue avec ses tripes, explose en larmes, on n’a pas souvent eu une actrice aussi impliquée dans son rôle, on sent que c’est viscéral, Nita Klein s’est donnée à fond et elle est bouleversante !

Michel Herbault en Xavier Hoeffler est lui aussi fabuleux et on sent bien qu’il éprouve une passion pour Clara, leur relation est finement amenée dans l’histoire, Desailly a fait un travail fabuleux…

Et puis, incroyable ! Victor Vicas effectue un caméo dans cet épisode, dans le rôle d’un médecin exécuté par l’organisation, parce qu’il avait pratiqué un avortement !

« Bandes et contrebandes », tout est impeccable comme d’habitude dans cet épisode des « Brigades » qui s’avère passionnant, le timing des scènes est au cordeau, le suspense est énorme et le côté empathique vis-à-vis des personnages est réel…

C’est un épisode que tous ceux qui l’ont vu se souviennent parfaitement, c’est un régal pur mais à la fin très amère et il n’est pas exclu de verser une larme…

J’éprouve beaucoup d’affection pour cet épisode, il se différencie de tous les autres par sa noirceur et son pessimisme et reste inoubliable pour tout brigadophile…

Une perle parmi les autres épisodes et il faut quelques minutes pour s’en remettre après visionnage, ça reste un épisode exceptionnel et à part dans toute la série…

On ne peut pas passer à côté !

Note : 10/10








lundi 19 avril 2021

Battle royale 2 Requiem de Kinji Fukasaku et Kenta Fukasaku, 2003

 BATTLE ROYALE 2, REQUIEM

de Kinji Fukasaku et Kenta Fukasaku

2003

Japon

avec Beat Takeshi Kitano, Tatsuya Fujiwara, Aki Maeda, Ai Maeda

Film de guerre/Science fiction

133 minutes

Synopsis :

Shuya Nanahara, le survivant de la dernière édition du BR (Battle Royale), a déclaré la guerre aux adultes et créé un groupe qui s’est nommé l’armée des Wildseven(ワイルドセブン.

Sa stratégie : le terrorisme.

Le gouvernement japonais kidnappe alors une nouvelle classe de jeunes à problèmes afin de l’envoyer combattre l’armée de Shûya qui est à ce moment repliée sur une île éloignée.

Tout comme dans les précédents BR, ces jeunes ont autour du cou un collier qui explosera dans 72 heures s’ils n’ont pas vaincu avant, mais avec la nouveauté qu’ils sont tous associés par paires — la mort de l’un déclenchant automatiquement l’explosion du collier du partenaire.

Ils ne combattent donc que sous la contrainte et la force, d’autant plus que peu d’entre eux sont motivés à venger les crimes des Wildseven.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Cette suite du très honorable « Battle royale » est malheureusement un échec global, toutes les qualités présentes dans son prédécesseur ont disparu au détriment d’un film ultra répétitif et même insupportable !

On voit une scène de combat à l’arme automatique puis deux, puis trois puis on a l’impression que les séquences se dupliquent à l’infini !

Le spectateur a très peu de visibilité et les nombreux effets en CGI n’arrangent rien ! Et que dire de la musique, pompage sur du classique au violon, insupportable et qui se décline en permanence, même dans les passages inappropriés, c’est hyper pesant et très lourd à digérer, cela dessert le film plus que cela amplifie l’émotion, on n’a qu’une envie : que le film se termine ! (et en plus il dure plus de deux heures !)…

Et que dire de la prestation de Takeshi Kitano ? dans le 1 il avait un rôle prépondérant, ici on se demande ce qu’il fait là ! il apparaît au bout d’une heure et dans deux petites scènes, décloisonnées de l’action, un comble !

« Battle royale 2 » aurait pu être une version boostée et apocalyptique du premier, l’idée de « guerre totale » était pas si mal mais là c’est balourd, mal branlé et chiant comme la mort !

« Battle royale 2 » est à oublier au plus vite et autant même se refaire le premier, mais on se demande comment un tel gâchis a pu avoir lieu ?

Les gamins ont l’air d’être beaucoup trop sûrs d’eux, les plans se ressemblent tous, il y a très peu d’inventivité par rapport au précédent, et la mise en scène avec ses cadrages épileptiques n’arrangent rien au naufrage…

Ça partait avec beaucoup d’espérances et plus le film avance, plus on comprend que tout a foiré !

Rien à repêcher dans cette suite, une des pires jamais réalisées !

A fuir comme la peste, ou à voir si vous êtes curieux mais vous risquez d’être sacrément déçus, personnellement je ne m’attendais pas à ça et je pense que le film ne se réhabilitera pas, c’est un échec complet !

Note : 3/10






Battle royale de Kinji Fukasaku, 2000

BATTLE ROYALE

de Kinji Fukasaku

2000

Japon

avec Beat Takeshi Kitano, Tatsuya Fujiwara, Aki Maeda, Chiaki Kuriyama, Taro Yamamoto

Film d’anticipation

114 minutes

DVD édité chez M6 vidéo

Synopsis :

Les élèves de la classe B de 3ème année du collège Shiroiwa ont été transportés sur une île déserte par une armée mystérieuse !

Un adulte surgit tout à coup devant eux : leur ex-professeur Kitano, qui leur présente deux nouveaux élèves très inquiétants.

Des coups de feu retentissent pour convaincre les incrédules.

Selon la loi de réforme de l'éducation pour le nouveau siècle, ce sacrifice permettra de former des adultes sains.

(source : Orange)

Mon avis :

Etonnant à plus d’un titre, ce « Battle royale » premier du nom (il n’en sera pas de même de la suite, désastreuse) est une grande réussite ; l’originalité du scénario est indéniable et les effets gore nombreux sont bien amenés et donnent une grande plus- value au côté anxiogène de l’histoire…

Mélange des « Chasses du Comte Zaroff » et d’un survival movie moderne, « Battle royale » se dote d’une dynamique qui tient la route jusqu’à la fin, les jeunes comédiens sont tous très bien impliqués dans leurs rôles et le piège se referme sur eux, tout comme sur le spectateur, qui assiste à un jeu de massacre à la fois bestial et raffiné…

Le sens du code de l’honneur propre aux Japonais se dévoile bien dans « Battle royale » tout comme le sens du sacrifice et Kinji Fukasaku n’y va pas avec le dos de la cuillère, il n’épargne rien au niveau des morts violentes…

Très intéressant, le film se décline méthodiquement et reste parfaitement structuré, à contrario du deuxième où c’est un pur foutoir ; l’idée des colliers explosifs est une menace permanente et leur déclenchement est autant inattendu que redouté (les têtes explosent !)…

Beat Takeshi Kitano, illustre metteur en scène, tient un rôle clef dans le film et son autorité n’est plus à démontrer et ça se voit dès l’entame du film…

Les cinéphiles voyeurs prendront même un certain plaisir (coupable) à la vision de « Battle royale » en voyant ces adolescents se faire dézinguer (il y en a parfois qui sont de sacrées têtes à claques !)…

Les vainqueurs sont les derniers à survivre et le film est une course haletante pour sauver sa peau, parfaitement bien filmée et à la technique ultra rodée…

Particulièrement inventif et atypique, « Battle royale » est un excellent métrage qui mêle action, flippe, drame et scènes gore ; le spectateur est attentif tout le long et ne s’ennuie jamais…

On est loin des codes propres aux films américains et européens, car le cinéma japonais applique des préceptes bien à lui et dont il a le secret, mais après tout c’est loin d’être inintéressant…

Très bon film avant la catastrophe de sa suite, « Battle royale » est un petit bijou du cinéma japonais et acquit le rang de film culte très vite, à sa sortie en 2000…

C’est un film d’une grande modernité et qui renouvelle le genre du survival avec habileté et c’est du bon cinéma spectacle qui ravira les cinéphiles friands de films violents…

On aurait tort de se dispenser de le voir, c’est du tout bon !

Note : 8/10






 

jeudi 15 avril 2021

Passeport pour deux tueurs de Fernando di Leo, 1972

 

PASSEPORT POUR DEUX TUEURS

de Fernando di Leo

1972

Italie/Allemagne

avec Mario Adorf, Henry Silva, Woody Strode, Femi Benussi, Adolfo Celi, Luciana Paluzzi, Ulli Lommel

Polar

95 minutes

Blu ray édité chez Elephant films

aka L’empire du crime

aka La Mala ordina

Synopsis :

Un chargement de drogue disparaît entre l'Italie et New York.

Luca Canali (Mario Adorf) est soupçonné d'être l'auteur de ce vol et est traqué par deux tueurs à gages, David Catania (Henry Silva) et Frank Webster (Woody Strode).

Mais les véritables auteurs du vol sont également à la recherche de Canali pour l’empêcher de parler.

Quand la famille de Canali est assassinée sous ses yeux, ce dernier cesse de fuir et entreprend sa vengeance.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

« Passeport pour deux tueurs » est sans doute le meilleur film de di Leo, il a mis le paquet et le film est terrible, on pourrait penser que le duo Henry Silva/Woody Strode allait être les stars du film et bien pas du tout !  La star c’est Mario Adorf, et là il est exceptionnel ; l’acteur tient sa plus belle composition dans le rôle d’un proxénète qui va complètement péter les plombs lorsqu’on assassine sa femme et sa fille (la scène est d’une cruauté hors normes !), dès lors plus rien ne peut l’arrêter et di Leo part lui aussi en live avec une course poursuite de plus de vingt minutes qui fera date dans l’histoire du cinéma : c’est de la FOLIE, c’est INCROYABLE !

Menée à fond les bananes, cette poursuite s’autorise toutes les transgressions, Mario Adorf/Luca est acharné comme on a rarement vu dans un polar italien, di Leo nous offre un cinéma jusqu’au-boutiste, c’est fabuleux et le spectateur se régale et s’en prend plein les mirettes, ça n’arrête jamais !

Tous les cinéphiles savent que « La mala ordina » est un film référence pour Tarantino et qu’il s’est inspiré du duo de tueurs Silva/Strode  pour le tandem Travolta/Samuel L. Jackson dans « Pulp fiction », mais outre ce clin d’œil, « Passeport pour deux tueurs », c’est du bonheur en barres ; une histoire très violente, sexiste (comme dans tous les di Leo) avec des twists machiavéliques mais di Leo pousse tous les codes qu’il avait instaurés à maxima, « L’empire du crime » c’est un déchainement et un enchevêtrement de séquences classiques pour un polar italien mais di Leo dépasse tous les autres grâce à une mise en scène incroyable et des trouvailles techniques de dingues (beaucoup de plans serrés notamment sur les trognes des protagonistes, Mario Adorf en tête !), c’est phénoménal !

La scène de la poursuite est une leçon de cinéma, filmée caméra sur l’épaule au début puis Adorf assure lui- même ses cascades et joue un rôle très physique ; di Leo ne fait aucun quartier et les  torgnoles vis-à-vis de la gente féminine vont bon train (dans les bonus du blu ray, l’excellent critique René Marx dira même que « di Leo avait un problème avec les femmes dans ses films », ce qui est tout à fait vrai), mais passée cette réserve, on ne peut que saluer la qualité et le brio de la mise en scène, on est pris dans le film du début à la fin et quelle fin !

« Passeport pour deux tueurs » part d’une histoire basique (un proxénète soupçonné d’avoir détourné le butin d’un mafiosi est traqué par deux tueurs à gage dépêché par la mafia, mais d’autres gangsters veulent aussi sa peau car ils redoutent qu’il les balance !), script connu et ordinaire MAIS quand c’est di Leo qui prend les manettes de la réalisation, c’est une pure raclée !

Le coffret triple blu ray « La trilogie du milieu » édité chez Elephant films est un achat obligatoire, l’image est parfaite, idem pour les bonus, c’est l’occasion pour redécouvrir ces trois films, purs chefs d’œuvre du genre…

On peut dire que là on atteint des sommets en matière de polar italien, tout cinéphile connaisseur se doit d’avoir vu impérativement cette trilogie qui reste la Bible du polar transalpin ; beaucoup de réalisateurs se sont tentés sur ce terrain mais il est rare qu’on ait atteint un tel niveau que celui de Fernando di Leo, c’est exceptionnel !

Chef d’œuvre total et rien n’a vieilli, le film est tonique à l’extrême et on se régale au visionnage, on sort du film claqué et abasourdi mais heureux et avec le sentiment d’avoir assisté à une taule complète…

Orgasmique !

Note : 10/10







lundi 12 avril 2021

Nez de chien de Victor Vicas, 1974

 

NEZ DE CHIEN

de Victor Vicas

1974

France

Episode des Brigades du tigre

Avec Jean-Claude Bouillon, Pierre Maguelon, Jean-Paul Tribout, François Maistre, Gérard Lecaillon, Robert Audran, Yvon Lec

Série policière

55 minutes

DVD édité chez AB productions

Musique de Claude Bolling

Scénario, adaptation et dialogues de Claude Desailly

Synopsis :

Valentin et les brigades mobiles sont sur les dents car un des derniers membres de la bande à Bonnot, Louis Lacombe, est dans la nature ; ce dernier entretient une relation épistolaire avec Valentin où il le nargue en permanence !

Lacombe, surnommé « Nez de chien », tente de se réfugier chez Guillaume, un maitre imprimeur connu de tous pour ses penchants anarchistes, mais Guillaume refuse de l’héberger…

Lacombe/Nez de chien commet alors des attentats et même un meurtre, il tue de sang froid un contrôleur dans un train, nommé Tardi, et parvient à s’enfuir !

De son côté, Pujol mène une enquête sur la famille de Tardi et, de fil en aiguille, il retrouve une photo de Nez de chien !

Celle-ci est diffusée dans la presse et le tenancier de l’hôtel où loge Lacombe, le reconnaît formellement….

Il prévient Valentin, Pujol et Terrasson mais à leur arrivée dans la chambre d’hôtel, Lacombe a disparu ! Pujol trouve un arsenal avec notamment des revolvers et des grenades !

Plus tard, un colis suspect est réceptionné aux bureaux des Brigades, il s’agissait d’une bombe avec un détonateur…

Une jeune femme demande à être reçue par Valentin, elle prétend connaître des informations sur Lacombe…

A peine celle-ci partie, Valentin demande à Pujol de la prendre en filature, mais la filature échoue !

Le lendemain, la même jeune femme propose de boire un thé avec Valentin, puis, le soir Valentin l’invite à diner, pensant obtenir des révélations clefs sur Lacombe…

Lorsque la jeune femme quitte Valentin, elle prend un fiacre et indique au cocher qu’elle lui dira l’endroit où aller un peu plus tard…

Le cocher n’est autre que Pujol !

Pujol prévient Valentin quelques heures plus tard !

Il a vu Lacombe rentrer chez la jeune femme, puis celle-ci partir…

Pujol fait le guet, Terrasson et Valentin arrivent ; ils vont enfin pouvoir coincer Lacombe, resté dans la chambre…

Mon avis :

« Nez de chien » est un épisode phénoménal des « Brigades du tigre », tous les rebondissements sont excellents et l’acteur Gérard Lecaillon est fabuleux dans le rôle titre, il était jeune à l’époque mais sa prestation est inoubliable, tous les fans des « Brigades » se souviennent très bien et il laissa une empreinte indélébile !

Un twist incroyable (que volontairement je ne vous ai pas dévoilé) va faire basculer toute l’intrigue et là, c’est du GRAND ART, Victor Vicas et Claude Desailly se sont littéralement surpassés, c’est une tuerie totale !

Le fait que Nez de Chien corresponde avec Valentin avec des missives rajoute du piment et du mystère sur sa personnalité et rien ne semble pouvoir l’arrêter dans ses forfaits…

Le dernier quart d’heure est démentiel, digne des plus grands films policiers de l’époque, la réalisation est parfaite, le climat lourd et oppressant, « Nez de chien » est un pur coup de maitre et l’angoisse se fait prégnante jusqu’au dénouement avec le gimmick du réveil (ceux qui l’ont vu comprendront)…

« Nez de chien » est un des cinq plus grands épisodes des Brigades du tigre, c’est aussi une des meilleures compositions pour un acteur autre que Valentin, Pujol et Terrasson, Gérard Lecaillon est sidérant et incroyable, il est à fond dans son rôle, comme envoûté par le personnage de Nez de chien…

Le piège de la grange abandonnée, la filature qui échoue, le stratagème du cocher, tout ça nous tient en haleine jusqu’à la fameuse révélation qui fait tout basculer, on ne s’y attendait pas et on se prend ça en pleine face !

« Nez de chien » est un travail collectif dans sa réussite, acteurs, scénariste, réalisateur, Claude Bolling à la musique et tous les techniciens qui y ont participé…

Je vous laisse savourer cet épisode monumental et savoureux à l’extrême, c’est une grande pièce maitresse de la télévision française des années 70, à voir et à revoir toujours avec la même délectation, de plus l’épisode n’a pas vieilli, la modernité et la dynamique employées par Victor Vicas sont restées intactes !

Un épisode en or, du pur caviar…

Note : 10/10