PASSEPORT
POUR DEUX TUEURS
de
Fernando di Leo
1972
Italie/Allemagne
avec
Mario Adorf, Henry Silva, Woody Strode, Femi Benussi, Adolfo Celi, Luciana
Paluzzi, Ulli Lommel
Polar
95 minutes
Blu
ray édité chez Elephant films
aka
L’empire du crime
aka
La Mala ordina
Synopsis :
Un chargement de drogue disparaît entre
l'Italie et New
York.
Luca Canali (Mario
Adorf) est soupçonné d'être l'auteur de ce vol et est traqué par
deux tueurs à gages, David Catania (Henry
Silva) et Frank Webster (Woody
Strode).
Mais les véritables auteurs du vol sont
également à la recherche de Canali pour l’empêcher de parler.
Quand la famille de Canali est assassinée sous
ses yeux, ce dernier cesse de fuir et entreprend sa vengeance.
(source : Wikipedia)
Mon
avis :
« Passeport
pour deux tueurs » est sans doute le meilleur film de di Leo, il a mis le
paquet et le film est terrible, on pourrait penser que le duo Henry Silva/Woody
Strode allait être les stars du film et bien pas du tout ! La star c’est Mario Adorf, et là il est
exceptionnel ; l’acteur tient sa plus belle composition dans le rôle d’un
proxénète qui va complètement péter les plombs lorsqu’on assassine sa femme et
sa fille (la scène est d’une cruauté hors normes !), dès lors plus rien ne
peut l’arrêter et di Leo part lui aussi en live avec une course poursuite de
plus de vingt minutes qui fera date dans l’histoire du cinéma : c’est de
la FOLIE, c’est INCROYABLE !
Menée
à fond les bananes, cette poursuite s’autorise toutes les transgressions, Mario
Adorf/Luca est acharné comme on a rarement vu dans un polar italien, di Leo
nous offre un cinéma jusqu’au-boutiste, c’est fabuleux et le spectateur se
régale et s’en prend plein les mirettes, ça n’arrête jamais !
Tous
les cinéphiles savent que « La mala ordina » est un film référence
pour Tarantino et qu’il s’est inspiré du duo de tueurs Silva/Strode pour le tandem Travolta/Samuel L. Jackson
dans « Pulp fiction », mais outre ce clin d’œil, « Passeport
pour deux tueurs », c’est du bonheur en barres ; une histoire très
violente, sexiste (comme dans tous les di Leo) avec des twists machiavéliques
mais di Leo pousse tous les codes qu’il avait instaurés à maxima, « L’empire
du crime » c’est un déchainement et un enchevêtrement de séquences classiques
pour un polar italien mais di Leo dépasse tous les autres grâce à une mise en scène
incroyable et des trouvailles techniques de dingues (beaucoup de plans serrés
notamment sur les trognes des protagonistes, Mario Adorf en tête !), c’est
phénoménal !
La
scène de la poursuite est une leçon de cinéma, filmée caméra sur l’épaule au
début puis Adorf assure lui- même ses cascades et joue un rôle très physique ;
di Leo ne fait aucun quartier et les
torgnoles vis-à-vis de la gente féminine vont bon train (dans les bonus
du blu ray, l’excellent critique René Marx dira même que « di Leo avait un
problème avec les femmes dans ses films », ce qui est tout à fait vrai),
mais passée cette réserve, on ne peut que saluer la qualité et le brio de la
mise en scène, on est pris dans le film du début à la fin et quelle fin !
« Passeport
pour deux tueurs » part d’une histoire basique (un proxénète soupçonné d’avoir
détourné le butin d’un mafiosi est traqué par deux tueurs à gage dépêché par la
mafia, mais d’autres gangsters veulent aussi sa peau car ils redoutent qu’il
les balance !), script connu et ordinaire MAIS quand c’est di Leo qui
prend les manettes de la réalisation, c’est une pure raclée !
Le
coffret triple blu ray « La trilogie du milieu » édité chez Elephant
films est un achat obligatoire, l’image est parfaite, idem pour les bonus, c’est
l’occasion pour redécouvrir ces trois films, purs chefs d’œuvre du genre…
On
peut dire que là on atteint des sommets en matière de polar italien, tout
cinéphile connaisseur se doit d’avoir vu impérativement cette trilogie qui
reste la Bible du polar transalpin ; beaucoup de réalisateurs se sont
tentés sur ce terrain mais il est rare qu’on ait atteint un tel niveau que
celui de Fernando di Leo, c’est exceptionnel !
Chef
d’œuvre total et rien n’a vieilli, le film est tonique à l’extrême et on se régale
au visionnage, on sort du film claqué et abasourdi mais heureux et avec le sentiment
d’avoir assisté à une taule complète…
Orgasmique !
Note :
10/10
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