BENEDETTA
De Paul Verhoeven
2021
Belgique/France/Pays
bas
Avec
Virginie Efira, Lambert Wilson, Daphné Patakia, Charlotte Rampling, Olivier
Rabourdin, Clotilde Courau
127
minutes
Drame
historique
Présenté
au festival de Cannes
Budget :
19 830 000 euros
Recettes
mondiales au box-office : 2 808 084 dollars
Synopsis :
Au xviie siècle, Benedetta Carlini est une nonne italienne, abbesse d’un couvent
en Toscane.
Considérée comme mystique et vénérée par son
entourage religieux, elle est finalement arrêtée et jugée pour saphisme.
(source :
Wikipedia)
Mon
avis :
Sommité
très connue et appréciée des cinéphiles, Paul Verhoeven est un réalisateur
culte depuis ses premiers films des années soixante-dix, il n’a plus rien à
prouver et sa notoriété est garante des succès de ses films, tout ce qu’il
touche se transforme en or et ce « Benedetta » ne déroge pas à la
règle, Verhoeven signe ici un nouveau chef d’œuvre redorant un style dénigré au
septième art, le film érotique de nonnes…
Verhoeven
s’adjoint la participation de la belle Virginie Efira et cette dernière casse
la baraque, non seulement sur le plan sexué que sur le plan de son jeu dramatique ; les images sont magnifiques et Verhoeven
ponctue son film de passages oniriques lors des flashs de possession de Benedetta,
les seconds rôles sont dirigés de main de maitre et la jeune nonne Bartolomea
incarnée par Daphné Patakia dégage un charme certain qui va en complémentarité
du charme de Benedetta/Virginie Efira, les deux actrices sont tout à fait
crédibles dans leurs rôles de nonnes lesbiennes s’adonnant à des jeux érotiques
et, comme à son habitude, Verhoeven n’y va pas avec le dos de la cuillère
niveau scènes crues mais évite intelligemment de sombrer dans la pornographie,
il connait parfaitement les limites de son propos à adopter et sait où il faut
stopper certains passages pour ne pas tomber dans le graveleux, il privilégie
sur la qualité de narration au lieu du sensationnalisme et c’est tout à son
honneur…
« Benedetta »
narre le parcours religieux d’une nonne intégrée dans un couvent depuis son
enfance et qui parvient à produire des miracles en liaison avec Jésus Christ,
elle est « habitée » et passe mère supérieure à l’âge adulte eu égard
à son « don » qui impressionne toutes les autres religieuses, sa vie
au sein du couvent va basculer lorsqu’elle rencontre Bartolomea qui tombe
amoureuse d’elle et, bon gré mal gré, Benedetta acceptera cette « liaison
formellement interdite » considérée comme pêché absolu !
L’arrivée
du cardinal (Lambert Wilson, comme d’habitude excellent) va tout faire basculer
et, sans l’aide des villageois, elle faillit mourir sur le bûcher (des
séquences d’une rare violence avec le lynchage du cardinal par la foule)…
Quant
à Virginie Efira elle donne une prestation remarquable à tous les niveaux, elle
prouve une nouvelle fois ses talents d’actrice mais le rôle de Benedetta l’a
fait se surpasser, elle a dépassé les limites possibles pour une comédienne et
insuffle, par son aura et son physique parfait, une érotisation énorme de son
personnage qui va bien plus loin que précédemment (Sharon Stone dans « Basic
instinct » du même Verhoeven est égalée voire explosée, le père Verhoeven
sait y faire pour sublimer la beauté des actrices qu’il emploie !)…
Tiré
d’une histoire réelle, « Benedetta » fait s’inviter un élément
perturbateur dans l’histoire : la peste !
Mais,
ultime miracle de la part de Benedetta, le village sera épargné !
Si
l’on y regarde de plus près dans la filmographie de Paul Verhoeven, on peut
noter une filiation avec « La chair et le sang » tourné 36 années
plus tôt et autre film sur le moyen-âge et qui traite également du sujet de la
peste…
Avec
« Benedetta », Verhoeven tape donc une nouvelle fois dans le mille et
gratifie au cinéphile un de ses nouveaux chefs d’œuvre dont seul lui connait la
recette…
Film
essentiel et œuvre charnière dans la carrière de Virginie Efira, « Benedetta » nous dévoile la
palette des talents multiples de la belle, qui est dotée d’énormes capacités et
qui nous le prouve aujourd’hui !
Osé,
bandant, attractif et bourré de sensations, que ce soit pour les deux actrices
que pour le spectateur érotomane (on est clairement dans un « nunsploitation »
à la Bruno Mattei, le pognon en plus), « Benedetta », outre du grand
spectacle de qualité, atteint un niveau supérieur et cela se constate dès le
prologue (l’arrivée de Benedetta enfant au couvent) ; Verhoeven fait
clasher son film de fil en aiguille par le biais du sexe et du lesbianisme,
mais respecte toujours à la lettre son spectateur, il reste rigoureux dans sa
narration et visuellement le film est grandiose !
Le
final est bienveillant et les deux femmes (Benedetta et Bartolomea) s’en sortent
plutôt bien, Verhoeven a réussi un cocktail drame/érotisme et est parvenu à
nous rendre attachantes ses deux comédiennes, « Benedetta » c’est du
très boulot, mais avec Verhoeven aux manettes, il ne pouvait en être autrement !
Un
excellent film et une grande réussite, Verhoeven rajoute une nouvelle corde à
son arc : le film de nunsploitation et il ne s’est pas planté !
Note :
9/10
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