MERANTAU
Indonésie
De Gareth Evans
2009
Action/aventures
107 minutes
avec Iko Uwais, Sisca Jessica,
Christine Hakim, Donny Alamsyah
Synopsis :
Yuda,
un adepte du Pencak Silat, décide d’effectuer son Merantau afin de suivre la
tradition locale. Le Merantau consiste à quitter son village natal et sa
famille pour essayer de faire ses preuves et gagner sa vie à la ville. C’est
Jakarta, qui va accueillir Yuda et il décide d’y enseigner le Silat pour se
faire de l’argent … La mégalopole bouillonnante et impressionnante concentre
tous les vices du pays. Alors que les difficultés ainsi que les mauvaises
rencontres s’accumulent, il fait la connaissance d’Astri, une danseuse de bar à
filles qui est persécutée par des proxénètes étrangers
(source HK video.com)
Mon avis :
Honnête dans son traitement,
« Merantau » (prononcer « Mérane tau ») se suit certes sans
déplaisir mais souffre cependant d’une trame beaucoup trop classique…
Les combats plutôt bien réglés et
abondants, souvent téléphonés et prétexte à booster le métrage, sont lisibles
et leur ensemble se révèle précis et de qualité !
Les personnages restent tout de même
assez stéréotypés (le héros qui débarque de nulle part et qui devient justicier
malgré lui, la prostituée victime violentée, le gamin innocent, le souteneur –
pourriture finie qui sera puni quoiqu’il arrive…), bref on assiste à un
postulat proche du réchauffé !
Mais l’habileté de la mise en scène
peut faire oublier ces quelques défauts, en n’étant pas trop exigeant et en y
voyant avant tout le côté positif de « Merantau », à savoir de très
beaux paysages (le début est magnifique, avec un plan large extraordinaire de
Yuda quittant sa terre natale !)…
Il y a un côté moderne dans le film,
un peu comme si Evans avait cherché à revigorer un genre déjà quelque peu
moribond et sevré aux habituels Yakayo quelque peu kitsch ou en perte de
vitesse dans les productions antérieures d’actioners de combat !
Le personnage de la mère protectrice
est attachant et certains plans répétés mais nullement redondants donnent un
charme au film (les tuyaux de béton dans lequel Yuda dort, le final avec les
préfabriqués en métal, où la violence se déchaine d’une manière furibarde et
chaotique !)…
Ne versant pas dans le misérabilisme
malgré une certaine pauvreté récurrente (le peuple indonésien des bas fonds
vivant principalement dans des conditions précaires, la mendicité, les
difficultés à joindre les deux bouts…), « Merantau » est une galerie
de personnages très bien établie et fonctionne à 100 à l’heure, prenant le parti
pris courageux d’innover !
Et c’est tout à son honneur !
Cette modernité finira même par
servir de façon positive un métrage qui partait perdu d’avance, le spectateur
s’attendant à un énième actioner suranné et fade…
En conclusion,
« Merantau » est un film très sympathique et attachant, sans être un
chef d’œuvre il permet de se détendre devant des séquences d’actions
excellemment ficelées et une trame certes classique et peut être « déjà
vue » mais exploitée de façon rigoureuse artistiquement parlant et
divertissante grâce au spectacle qu’elle délivre…
Note : 8/10
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