DJANGO
de Sergio Corbucci
Italie 1966
87 minutes
avec Franco Nero
Western
Assistant réalisateur : Ruggero Deodato
Synopsis :
Django est un mystérieux pistolero qui
sillonne la frontière américano-mexicaine traînant avec lui un cercueil...
Alors qu'il sauve une femme assaillie par les
coups de fouet de soldats mexicains sadiques, il débarque dans le saloon de
Nathaniel, au sein d'une bourgade désertée par ses habitants...
La ville est sous le joug d'un despote qui
terrorise et rançonne la population et les (ou plutôt "le")
commerce...
Très vite la tension monte, car les mexicains
prennent d'affection Django suite à une fusillade gigantesque où ce dernier
abat la quasi totalité des hommes du tyran...
Ces derniers sont visiblement reconnaissables
car ils arborent une cagoule rouge sur la tête !
Il sera question d'or, de trahison, de fille
et de violence jusqu'à une issue incroyable faisant accéder Django au rang de
mythe...
Mon avis :
"Django" est un western atypique et
n'atteint pas la singularité d'une autre oeuvre de Corbucci "le Grand
silence" tourné deux ans plus tard...
D'ailleurs il serait erroné de vouloir
comparer à tout prix ces deux films tant l'atmosphère y est différente...
"Django" parait plus bâclé avec un
scénario hyper simpliste mais doté néanmoins de quelques trouvailles (le fusil
mitrailleur, les mains fracassés, la bagarre dans le saloon)...
Bref, tous les ingrédients savamment
distillés depuis des lustres sont bel et bien présents et on aurait tort de
bouder son plaisir car le rythme très soutenu contribue à rehausser
l'efficacité du métrage, particulièrement violent...
Corbucci a opté pour la difficulté et s'en
sort plutôt bien, grâce aux charismes de ses acteurs (Franco Nero en tête, yeux
bleu délavés, barbe naissante et vigueur quand il s'agit de sortir le colt) et
la fille sensuelle presque iconique, symbolisant la féminité et l'espoir d'un
arrêt de la violence...
La boue au sol est omniprésente et on
pourrait la comparer à des excréments jonchant le parterre et dans lequel
semblent s'embourber les trois quarts de ceux qui y foulent le pied...
Les fameuses "cagoules" évoquent
également le Klu Klux Klan et il est tout à fait faisable de comparer le tyran
à Hitler ou à tout autre illuminé, ce dernier s'amusant et se délectant à
fusiller de pauvres mexicains lors d'un jeu de massacre proche de celui du
commandant du Troisième Reich dans "la Liste de Schindler" de
Spielberg : tout ceci est barbare et pas anodin, contribuant à accentuer le
levier de violence et d'infamie inhérents aux (très) "méchants" du
film !
Django, pourtant marginal dans le panorama du
western italien, redonne une sensation de pureté cristalline jusqu'alors
rarement exploitée et Franco Nero décroche là son plus beau rôle, lui collant à
la peau et accédant au rang de mythe du western populaire...
On attend de voir ce que Tarantino va
exploiter de cette pépite puisque son "Django Unchained" sort
prochainement...
Revigorant, frais et crû, ce
"Django" de 1966 est à voir
impérativement afin de capter le travail de certains réalisateurs qui voulaient
ressusciter un genre qui arrivait à son déclin, ce qui est tout à fait
honorable...
Note : 9/10
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