LES
DEUX ORPHELINES VAMPIRES
De
Jean Rollin
France
1995
(et non 1997 comme souvent indiqué par erreur)
avec
Alexandra Pic, Isabelle Teboul, Brigitte Lahaie, Jean Rollin et Tina Aumont
117
minutes
Fantastique
vampirique
édité
en blu ray chez Redemption Video
Synopsis :
Henriette
et Louise sont deux jeunes filles d’une vingtaine d’années vivant dans un
orphelinat, elles sont aveugles…
Leur
particularité est qu’elles recouvrent la vue uniquement la nuit, ainsi elles
font des escapades et se baladent dans des cimetières (notamment celui du père
Lachaise) afin de trouver des proies pour assouvir leur soif inextinguible de
sang fra is : ce sont des
VAMPIRES !
Les
tenancières religieuses de l’orphelinat leur trouvent un « tuteur »,
en la personne d’un sexagénaire ophtalmologiste, qui parait attentionné et aux
petits soins pour leurs moindres désirs, il ne se doute strictement de
rien !
Faisant
des sorties oniriques, Louise et Henriette, se proclamant adeptes de la magie,
rencontrent tour à tour une femme louve, une goule, une femme chauve souris et
une dresseuse de cirque !
Ces
dernières seront agressées voire tuées, toujours avec le même mode
opératoire !
L’ophtalmo
qui les héberge ne faillira pas à la règle et sera, lui aussi, occis !
Jusqu’à
un final tragipoétique laissant un goût amer et que l’on est pas près
d’oublier !
Mon
avis :
"Les
deux orphelines vampires" est un Rollin particulièrement attachant qui met
en exergue la "fausse innocence" de ses héroïnes, anges le jour et
démons vampires la nuit...
Idée
astucieuse de ce contre-pied diurne et nocturne faisant ainsi transcender les
inhibitions en exhibitions, les pulsions en catharsis...
Appliquées
et consciencieuses, Pic et Teboul irradient complètement la pellicule et
pléthore de monologues sont dits avec concentration et avec une diction
parfaite, l'interprétation a été travaillée et le film n'est pas bâclé...
Rollin
se fait plaisir et on le remarque dans un petit rôle (le vieil homme qui
enterre son chien), clin d'oeil à tout un bestiaire du cinéma fantastique de
naguère, véritable panorama de personnages tous plus baroques et représentatifs
les uns (en l'occurrence les unes) que les autres...
On
retrouve avec émotion Tina "Torso" Aumont dans une prestation éclair
de quelques minutes, peu de temps avant sa mort (la belle est partie en 1996)
dans une séquence sortie de nulle part, hors du temps et des conventions...
Horrifique
lors de certains plans et poétiquement mélancolique, le métrage dresse une
histoire hypra contemplative qui se suit avec plaisir et empathie, Rollin
affectionnant toujours les corps féminins et de ce côté là, nous ne sommes pas
en reste !
"Les
cimetières sont leurs maisons" et Louise et Henriette semblent s'y amuser
comme dans un luna park où elles peuvent ainsi retrouver leur
"liberté", étant enfermées toute la journée dans une cécité proche du
carcan...
Très
sympathique et vraiment très bien élaboré par un Rollin au firmament, "Les
deux orphelines vampires" est à la fois un film adulte et beau, en même
temps lyrique et intelligent, il ne cède pas à la facilité et possède un impact
encore de nos jours intact...
Il
se bonifiera avec les années et, n'en doutons pas, ne prendra pas une ride, eu
égard à son avant gardisme et à l'anticonformisme inhérent à Jean Rollin...
Note
9/10
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