TENEBRES
de Dario Argento
aka Shadows aka
Unsane aka Tenebre
Italie
1982
avec Anthony Franciosa, Daria Nicolodi, John
Saxon, Giulano Gemma, Christian Borromeo, Ania Pieroni
Policier horrifique
105 minutes
Synopsis :
Peter Neal est un écrivain à succès catalogué
dans les polars...
Il se rend à Rome pour promotionner son
dernier opus "Tenebre"...
Il se retrouve harcelé puis menacé par un
mystérieux tueur en série qui reproduit à l'identique les meurtres décrits dans
son livre...
Devant l'inefficacité de la police, Neal,
avec l'aide de son assistante, décide de mener l'enquête de son côté !
Mon avis :
ATTENTION GROS SPOILERS IL EST IMPERATIF
D'AVOIR DEJA VU LE FILM AVANT DE LIRE CE QUI SUIT !!!!!!!
Se basant sur une situation vécue par Argento
himself, "Ténèbres" est dans la monochromie le meilleur film de ce
dernier !
Accumulant un scénar tortueux, des passages
hypra gore et une interprétation infaillible, "Ténèbres" pousse très
loin dans le côté pathologique du tueur, ce dernier profitant d'un levier pour
rendre possible un catharsis qu'il croit dédouané...
Surfant sur une enquête balbutiante, il fait
ressortir ses pulsions sordides et anxiogènes pour faire porter le chapeau au
premier meurtrier mais la raison et la logique finiront par le rattraper !
Il faut plusieurs visionnages pour tout piger
tant la complexité du métrage s'avère pointue (comme les lames du tueur !)...
Utilisant la caméra Louma, Argento fluidifie
les meurtres les rendant presque cristallins eu égard à une stylisation de ceux
ci via des mouvements paramétrés au millimètre près...
Aucune seconde, aucun plan n'est laissé au
hasard, se succédant en divers rééquilibrages sur le scénario avec un
dénouement infernal et d'une maîtrise complète, la perfection est atteinte et
Argento repousse les limites d'un genre en déclin (le giallo)...
Il y a un côté très intéressant dans la
personnalité de Peter Neal (son passé, sa vie amoureuse et sa culpabilité
insoupçonnée, le fait qu'il soit témoin -ou acteur- d'un traumatisme post
pubère) et l'ambiguïté de son parcours amène beaucoup de questionnements,
faisant gamberger le spectateur pour qu'au final, Argento retombe sur ses
pattes (car tout est crédible et étudié pour)...
Antinomique et symétrique à
"Suspiria" (qui était son film Bavaien, coloré, bariolé et
polychrome) et se rapprochant plus dans la texture de "Profondo
Rosso" par l'aspect glacé, froid et d'une blancheur raide,
"Ténèbres" anime les facettes du Maestro comme la palette d'un
peintre qui joue avec les couleurs et les expérimentations...
Selon mon humble avis "Ténèbres"
est un pur chef d'oeuvre et produit un impact saisissant et implacable, c'est
un "film-piège" qui laisse des séquelles, atmosphérique, violent et
montrant une névrose, comme peu d'autres métrages ont pu le faire au cinéma...
Note : 10 / 10
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