mardi 4 décembre 2012

L'ile de l'épouvante de Mario Bava, 1970


L’ILE DE L’EPOUVANTE

De Mario Bava

Italie

1970

avec Edwige Fenech

80 minutes

Policier machiavélique atmosphérique

Synopsis :

Des gens réunis sur une île se disputent la formule chimique d'une résine industrielle qui pourrait rapporter un pactole...

Le scientifique détenteur de ce précieux sésame est harcelé sans cesse, soit par des hommes cupides soit par des filles volages d'une vénalité hors normes et inconséquentes...

Les meurtres vont bon train sans que l'on sache précisément qui en est l'auteur, les soupçons pouvant se porter sur n'importe qui...

Les cadavres sont méticuleusement "rangés" dans une chambre froide afin de ne pas attirer la police, l'île étant bien éloignée du continent...

Jusqu'au jour où le fameux scientifique finit par être tué à coup de fusil !

Où se trouve le papier mentionnant la formule ?

Qui le possède ?

Et si ce n'était qu'une sombre mascarade ?

Tous les coups sont permis et ça risque de faire très mal !

Mon avis :

Film mineur dans la carrière magistrale du Maestro, « L’le de l’épouvante » reste néanmoins fort sympathique et parvient sans difficulté à susciter l’attention et l’intérêt du spectateur via un scénario alambiqué qui tient en haleine…

Les personnages sont tous plus abjects les uns que les autres et font preuve d’un cynisme à toute épreuve avec comme seul et unique intérêt : l’argent…

Bava accumule une succession de zooms parfois justifiés parfois intempestifs…

Mettant en exergue la beauté plastique et les corps superbes des femmes (le plus souvent en maillot de bain ou en tenue légère), il contrôle l’intrigue de A à Z et multiplie les trouvailles visuelles servant à renforcer une atmosphère anxiogène et délétère à souhait…

Prélude à « la Baie sanglante » tourné peu de temps après, « L’île de l’épouvante » est honnête dans sa réalisation et l’interprétation reste correcte avec un dénouement plutôt atypique qui bouscule les habitudes de ce genre de productions, et se distingue par sa singularité (à l’instar de « Rabid dogs »/ »Semaforo Rosso », autre métrage de Bava qui contient des similitudes scénaristiques avec celui là)…

Les cadavres défilent sans que l’on puisse discerner le tueur car chaque mort est filmé post meurtres ou en gros plan , ne donnant par conséquent aucun indice ou une lisibilité au spectateur/voyeur…

Pour certains, c’est un jeu de massacre réjouissant eu égard au caractère détestable des protagonistes, pour lesquels on peut aisément avoir une antipathie…

Un « whodunit » transalpin où Bava, comme à l’accoutumée, exploite les décors et les luminosités contrastées avec la façon qui lui est propre, axant tout, cette fois nullement sur le gothique –l’époque et le contexte ne s’y prêtent pas- mais sur le baroque bariolé, les bouteilles de whisky coulant à flots…

« L’île de l’épouvante » témoigne que c’est bien la preuve que Bava cherchait perpétuellement à se renouveler et à revigorer ses œuvres et son cinéma à chaque palier stylistique qu’il rencontrait…

C’est tout à son honneur !

A voir pour se rendre compte par soi même de l’inventivité et de l’originalité de ce maître incontesté du cinéma italien, à l’imagination visuelle débridée et sans cesse croissante…

Note : 8.5/10







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