L’ILE
DE L’EPOUVANTE
De
Mario Bava
Italie
1970
avec
Edwige Fenech
80
minutes
Policier
machiavélique atmosphérique
Synopsis :
Des
gens réunis sur une île se disputent la formule chimique d'une résine
industrielle qui pourrait rapporter un pactole...
Le
scientifique détenteur de ce précieux sésame est harcelé sans cesse, soit par
des hommes cupides soit par des filles volages d'une vénalité hors normes et
inconséquentes...
Les
meurtres vont bon train sans que l'on sache précisément qui en est l'auteur,
les soupçons pouvant se porter sur n'importe qui...
Les
cadavres sont méticuleusement "rangés" dans une chambre froide afin
de ne pas attirer la police, l'île étant bien éloignée du continent...
Jusqu'au
jour où le fameux scientifique finit par être tué à coup de fusil !
Où
se trouve le papier mentionnant la formule ?
Qui
le possède ?
Et
si ce n'était qu'une sombre mascarade ?
Tous
les coups sont permis et ça risque de faire très mal !
Mon
avis :
Film
mineur dans la carrière magistrale du Maestro, « L’le de
l’épouvante » reste néanmoins fort sympathique et parvient sans difficulté
à susciter l’attention et l’intérêt du spectateur via un scénario alambiqué qui
tient en haleine…
Les
personnages sont tous plus abjects les uns que les autres et font preuve d’un
cynisme à toute épreuve avec comme seul et unique intérêt : l’argent…
Bava
accumule une succession de zooms parfois justifiés parfois intempestifs…
Mettant
en exergue la beauté plastique et les corps superbes des femmes (le plus
souvent en maillot de bain ou en tenue légère), il contrôle l’intrigue de A à Z
et multiplie les trouvailles visuelles servant à renforcer une atmosphère
anxiogène et délétère à souhait…
Prélude
à « la Baie sanglante » tourné peu de temps après, « L’île de
l’épouvante » est honnête dans sa réalisation et l’interprétation reste
correcte avec un dénouement plutôt atypique qui bouscule les habitudes de ce
genre de productions, et se distingue par sa singularité (à l’instar de
« Rabid dogs »/ »Semaforo Rosso », autre métrage de Bava
qui contient des similitudes scénaristiques avec celui là)…
Les
cadavres défilent sans que l’on puisse discerner le tueur car chaque mort est
filmé post meurtres ou en gros plan , ne donnant par conséquent aucun
indice ou une lisibilité au spectateur/voyeur…
Pour
certains, c’est un jeu de massacre réjouissant eu égard au caractère détestable
des protagonistes, pour lesquels on peut aisément avoir une antipathie…
Un
« whodunit » transalpin où Bava, comme à l’accoutumée, exploite les
décors et les luminosités contrastées avec la façon qui lui est propre, axant
tout, cette fois nullement sur le gothique –l’époque et le contexte ne s’y
prêtent pas- mais sur le baroque bariolé, les bouteilles de whisky coulant à
flots…
« L’île
de l’épouvante » témoigne que c’est bien la preuve que Bava cherchait
perpétuellement à se renouveler et à revigorer ses œuvres et son cinéma à
chaque palier stylistique qu’il rencontrait…
C’est
tout à son honneur !
A
voir pour se rendre compte par soi même de l’inventivité et de l’originalité de
ce maître incontesté du cinéma italien, à l’imagination visuelle débridée et
sans cesse croissante…
Note :
8.5/10
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