LA SOIF DU MAL
aka Touch of evil
de Orson Welles
Etats Unis
1957
avec Charlton Heston, Janet Leigh, Orson
Welles, Marlène Dietrich, Zsa Zsa Gabor
Polar très noir révolutionnaire
106 minutes
Musique de Henry Mancini
Synopsis :
Une ville juste à la frontière américano
mexicaine, dans les années 50...
Hank Quinlan, un inspecteur de police est
chargé de retrouver le coupable d'un attentat à la bombe...
Vargas, un diplomate travaillant au consul et
sa femme Susan se retrouvent mêlés à l'enquête...
Quinlan est un ancien alcoolique qui a pour
habitude d'aller chez Tania, une bohémienne cartomancienne...
De fil en aiguille, Vargas laisse son épouse
se réfugier dans un motel perdu appelé le Mirador...
Grandy s'avère être le coupable idéal selon
les investigations de Quinlan mais Vargas découvre qu'il s'agit d'un coup
monté, Quinlan "fabriquant" des preuves pour l'inculper...
Une course contre la montre est dès lors
engagée, alors que Susan est en danger au motel, des voyous du clan Grandy
l'ayant droguée et agressée !
Vargas sauvera t-il son épouse ?
Quinlan sera t-il stoppé dans sa course folle
?
La justice et la vérité triompheront elles de
la fourberie et de la machination ?
Mon avis :
Dès le début du film avec un plan séquence
hors normes, le spectateur mesure le niveau et l'immense talent de Welles qui
signe ici un véritable tour de force cinématographique, leçon de cinéma à
chaque plan et chef d'oeuvre intemporel ultra maîtrisé, revigorant le film noir
américain avec brio et fascination...
Pratiquement sans cesse tourné la nuit et
doté d'un dynamisme et d'un mouvement perpétuel calibré au millimètre près,
"La soif du mal" dispose d'une grâce, d'un sens de l'intrigue jamais
vus auparavant...
Tous les acteurs sont monumentaux et même les
petits rôles s'avèrent légendaires (comme Marlène Dietrich à la beauté sublimée
ou le veilleur de nuit qui relève de l'autisme), la caméra virevolte en
tourbillonnant avec maestria, Welles insufflant une dimension mythique et
mystique à son histoire, faisant une articulation avec un scénario imparable et
presque chirurgical...
Le titre du film se justifie doublement, à la
fois pour le rapport à l'alcool de Quinlan mais aussi pour sa perversité
maladive à faire condamner des innocents, comme "assoiffé" par ce mal
qui le ronge au plus profond, comme une pathologie névrotique (certains
passages font penser à un cauchemar en live, notamment le mort qui surplombe
les barreaux du lit ou le visage de la femme aveugle), Welles ne ménage
personne et prend un malin plaisir certain à déstabiliser le spectateur afin de
mieux (des)servir le propos d'une intrigue à la cadence infernale...
A la mise en scène ciselée à l'extrême et à
la mise en images flamboyante et divine, "La soif du mal" est le
témoignage d'un renouveau pour le polar des années 50 d'outre Atlantique et il
est indispensable de l'avoir visionné pour comprendre et réfléchir sur
l'influence qu'il a pu donner sur le septième art, impactant tout un pan des
réalisateurs hollywoodiens et sublimé par une modernité encore inégalée à ce
jour...
Note : 10/10
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