LE
SEPTIEME SCEAU
d'Ingmar
Bergman
Suède
1957
avec
Max Von Sydow, Gunnar Bjornstrand, Bibi Andersson, Nils Poppe
Fantastique
métaphysique
94
minutes
Synopsis
:
Au
14ème siècle dans une province suédoise située au bord de mer...
Antonius,
un chevalier et Jöns son écuyer trouvent villégiature sur une plage après avoir
combattu leurs assaillants lors des croisades...
Un
mystérieux personnage, de grande taille et au visage orné d'un masque blanc se
présente auprès d'Antonius comme étant la mort...
Il
propose à ce dernier de jouer à une partie d'échecs qui symbolisera l'échéance
du décès, le vainqueur de ce jeu funeste retardera ainsi son trépas, sachant
que le pays est rongé par la peste...
Dans
un second temps, des saltimbanques membres d'une troupe de théâtre sillonne la
contrée, avec insouciance et gaieté de vivre (ils viennent d'avoir un bébé de
huit mois)...
Un
forgeron victime d'adultère cherche à retrouver un des acteurs qui l'aurait
trompé avec sa femme, Olga...
De
fil en aiguille, les pérégrinations et les rencontres, fortuites ou non, faites
par Antonius vont le faire douter du message de la mort...
Mais
cette dernière se rappelle à lui un soir où il se retrouve dans un château où
il n'était pas allé depuis une décennie...
Une
"danse" macabre et ésotérique s'amorce et ramène Antonius face à ses
propres démons, ses doutes et ses torpeurs...
Mon
avis :
Sans
doute le film le plus ambitieux de son auteur, "Le septième sceau"
poursuit une trajectoire emplie de métaphores sur l'existence, la fascination
religieuse et la crainte de la mort...
Mort
omniprésente dans le métrage que ce soit sous forme physique ou latente (la
peste), Bergman transgresse les réalités par le biais de séquences imagées ou
de sursauts graphiques de toute beauté (comme cet écureuil symbolisant la
réincarnation lors de la chute de l'arbre)...
Bergman
est l'émetteur et le spectateur le récepteur mais les ondes se brouillent de
temps à autre, parasitées par un hermétisme aussi bien scénaristique que dans
la mise en images, particulièrement érudite...
Bref,
il faut s'accrocher mais au final, celà s'avère payant puisque "le
septième sceau" est un régal !
A la
mise en scène atypique et flamboyante, le film regorge de trouvailles
révolutionnaires pour l'époque et l'on est quasi sûr qu'il influencera bon
nombre d'autres cinéastes (je pense à Mario Bava puisque le passage du cheval
sur la plage dans la nuit a été repris dans "le Corps et le fouet" et
dans "Duel au couteau")...
Doté
d'un lyrisme et en même temps d'une modernité graphique, joué par des acteurs
"habités" par leurs rôles, à défaut d'être accessible au plus grand
nombre, " le septième sceau" fait voler en éclats les conventions du
cinéma de l'époque, instaurant de nouveaux codes cinématographiques que peu
d'autres metteurs en scènes ne pourront franchir...
Bergman
"foudroie" le cinéma d'alors et son film fut salué de toutes parts
comme annonciateur d'un nouveau style, à mi chemin entre le drame, le film
fantastique et l'onirisme pur...
En
outre, "Le septième sceau" a le double mérite de faire s'intéresser à
une oeuvre artistique peu commune et de donner une forte leçon de cinéma aussi
bien au spectateur lambda qu'aux puristes esthètes avides de films d'auteur...
Proprement
unique, un film qu'il faut avoir visionné pour idéaliser clairement ce qu'est
le haut niveau au septième art...
Note
: 10/10
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire