FACE
d’Antonia
Bird
1997
Grande
Bretagne
Avec Robert Carlyle, Ray Winstone,
Damon Albarn, Phil Davis, Gerry Conlon, Lena Headey
Policier
110
minutes
Grand
prix du festival policier de Cognac 1998
Synopsis :
Périphérie
de Londres…
Ray
et Dave sont des policiers corrompus qui traquent des dealers et n’hésitent pas
à faire appel à la force si nécessaire lors de perquisitions musclées, Ray est
désabusé, il adore sa petite amie Connie mais a bien du mal à la satisfaire
sexuellement, étant parasité par son frère autiste, plus jeune que lui et qui
est un fervent amateur de littérature…
Pour
sortir de sa précarité mentale, Ray organise un casse gigantesque au sein d’un
entrepôt de convoyeurs de fonds, avec un camion bélier en pleine nuit…
Weasel,
Vince, Robbie et Julian dit Julie sont ses acolytes, le casse achevé, ils se
rendent compte que leur butin est bien maigre et le « partage » s’avère
compliqué, chacun réclamant une part gourmande…
Julie
se fait tabasser après avoir braqué Ray avec un fusil à pompe…
Ray
comprend qu’il y a une brebis galeuse, un traitre dans son équipe, ses parents
se font assassiner et Sarah, la fille de Dave, fréquente un jeune héroïnomane…
Dans
un accès de fureur, Ray et Dave tuent le toxicomane et retrouve la trace de l’argent
du casse volatilisé, il se trouve dans une cabine des vestiaires du
commissariat local…
Arrivés
sur place, ils neutralisent le policier agent d’accueil…
Une
fusillade sanglante éclate !
Mon
avis :
Antonia
Bird est une excellente réalisatrice qui sait contenir des ambiances atypiques
sur une trame classique (remember « Vorace »), ici elle s’attaque à
un polar de grande envergure tout en s’appuyant sur un concept de chronique
sociale, le résultat est appliqué et sidérant !
Carlyle
électrise le métrage de bout en bout et l’ensemble est passionnant, servi par
des acteurs impliqués naviguant dans une retranscription réaliste d’un casse
qui tourne mal, mais le film intègre réellement le casse pendant quelques
minutes dans l’histoire, ce qui est intéressant c’est surtout ce qui passe
AVANT et APRES le fameux casse…
La
musique est omniprésente et apporte beaucoup au film, cet aspect mélomane
renforce considérablement l’impact que le film a sur le spectateur, transporté
par une mise en scène aboutie et techniquement parfaite (l’introduction avec
montée de caméra lors de l’arrestation met directement dans l’ambiance)…
Peinture
d’un certain visage de l’outre-Manche ouvrière, « Face » renvoie à
des situations politiques (les manifestations pro kurdes récurrentes, la
jeunesse désoeuvrée, la police corrompue) mais ne néglige pas l’aspect
tragicomique de certaines séquences (un humour noir bienvenu lors du passage de
la mort du toxicomane)…
Les
personnages sont tous décalés, les femmes sont névrosées (sauf Connie) et les
hommes de sombres poltrons égoïstes et axés sur l’argent, tout ce petit monde
payera lourd pour ses forfaits, sauf, ironie du sort, Ray couvert par son
enveloppe de policier, qui lui sauvera la mise in extremis…
Amoral
et acide en même temps, « Face » n’oublie pas de nous réserver des
séquences d’action bien troussées (fusillades urbaines, bagarres, course
poursuites motorisées…) et on ne s’ennuie pas, balottés entre des dialogues
bien sentis et une tonicité proche des polars américains du meilleur acabit…
Un
excellent polar qui montre et démontre bien que la Grande Bretagne sait
produire et reproduire de bons films, loin des conventions précédentes et
proches d’un style populaire pas du tout prétentieux…
A
voir !
Note :
8.5/10
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