VIOLENT
COP
de Takeshi
Kitano
1989
Japon
avec
Takeshi Kitano, Maiko Kawakami, Hakuryu, Makoto Ashikawa, Shiro Sano
Polar
103
minutes
Sorti
en France en 1998
Edité
en DVD chez studiocanal
Synopsis :
Japon,
fin des années 80…
Azuma
est un policier qui applique la loi à sa manière, c'est-à-dire en dehors des
conventions établies par sa hiérarchie et parfois de façon désinvolte lorsqu’il
se rend au domicile d’un gamin qui a tabassé un clochard et le roue de coups
pour lui faire avouer son forfait, par exemple…
Azuma
distribue les gifles au moindre malfrat qui aura eu le malheur de croiser sa
route mais tout bascule lorsqu’ Iwaki, son collègue, est tué par le gang de
Kiyohiro, lors d’une course poursuite hallucinante sur plusieurs kilomètres
avec un tueur armé d’une simple batte de base ball, à bout de souffle Azuma ne
parviendra pas à le coincer !
Lorsque
sa sœur se fait kidnapper et violer à maintes reprises par des toxicomanes,
Azuma préfèrera risquer sa propre vie pour annihiler toute la pègre qui
gangrène la ville et n’ira pas par quatre chemins, son plan est diabolique et
méthodiquement élaboré : faire parler tous les indicateurs pour lui dire
où se trouve la planque des gangsters et dans un second temps, s’y rendre et
buter tout le monde !
Un
gigantesque bain de sang est amorcé…
Mon
avis :
Premier
film de Kitano, « Violent cop » est un polar d’une modernité dans sa
réalisation incroyable (si on ne connaît pas l’année de sortie, on pourrait
penser qu’il date des années post 2000 alors qu’il a été tourné en 1989 –la même
année que « The killer » de John Woo !)…
Kitano
offre un « dépucelage » pour lui et remplace au pied levé Fukasaku,
le metteur en scène initial du film mais Kitano appréhende énormément la mise
en scène, n’ayant aucune expérience en la matière et peu de films maitrisés
comme exemple pour trouver des « billes » donc Kitano se « blinde »
d’entrée de jeu et prévient toute l’équipe lors du premier jour de tournage
afin d’éviter toutes les éventuelles railleries à son sujet…
Et
il s’en sort à merveille ! Instaurant des principes novateurs pour le
cinéma policier japonais, il s’appuie sur une musique douce et catchy qui
atténue et désamorce la violence de son métrage, le rendant raffiné et
envoutant en même temps…
Le
personnage d’Azuma est proche de l’autisme « Asperger » et tous les
affres qui le hantent ressurgissent dans des éclairs de violences foudroyants
mais réalisés de manière virtuose et atypique…
La
technique de « Violent cop » est juste hallucinante via un timing de
successions scéniques préparées au millimètre (le passage du pont avec l’arrivée
à pied de Kitano au début, la course frénétique avec le gangster en live et en
temps réel !), il n’est pas aisé à tout le monde d’en faire autant et le
rendu est autant spectaculaire que bluffant !
Virevoltant
entre plusieurs styles (drame, policier, investigations et même gore), « Violent
cop » tend la perche à de nombreux autres réalisateurs et confirme le
génie de Kitano qui s’essaiera par la suite à d’autres genres plus sobres (« Hana
bi – feux d’artifices » ou « Aniki, mon frère ») toujours dans
le registre de confrontations entre des personnages torturés mais gravitant
dans une ambiance épurée et fascinante…
Pour
pouvoir appréhender la longue carrière filmographique de Kitano, il est
impératif de visionner « Violent cop », il y établit ici les prémices
de son cinéma, sa VISION du septième art, à la fois qualitative et digne du
plus grand intérêt…
« Violent
cop » ravira et contentera aussi bien les amateurs de polars noirs que les
férus de cinéma d’auteur attentifs aux découpages de scènes…
Une
très grande réussite, une des grandes références du cinéma japonais que je vous
invite à découvrir si vous êtes cinéphile ou simplement curieux.
Note :
9.5/10
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