LOVE
de Gaspar
Noé
2015
France
avec
Karl Glusman, Benoit Debie, Vincent Maraval, Gaspar Noé aka Aron Pages, Déborah
Révy, Aomi Muyock, Klara Kristin, Ugo Fox
Film
d’auteur érotique
135
minutes
Edité
en blu ray chez Wild side
Budget :
2 550 000 euros
Synopsis :
Paris
de nos jours, le lendemain du nouvel an…
Murphy,
un jeune homme brun, reçoit un appel de son ex belle-mère qui s’inquiète de la disparition
de sa fille Electra, les deux jeunes gens se sont connus à une fête d’étudiants
et leur liaison a duré deux années…
A la
fois passionnée et brutale, cette idylle entre Murphy et Electra coupa court du
fait de l’addiction de Murphy à l’opium et à diverses drogues et à ses
multiples conquêtes féminines adultérines…
Electra
séduit sous le nez de Murphy son directeur de galerie d’art, ce qui lui vaudra
les foudres de son copain et une violente dispute entre Gaspar, l’artiste, et
Murphy, particulièrement éméché, qui le conduira une nuit en garde en vue…
Omi,
la nouvelle épouse de Murphy, lui donnera un fils de deux ans, mais Murphy se
retrouve prisonnier de sa démence, de sa bipolarité créée par la drogue et le
sexe, il ne se remettra pas de sa rupture avec Electra et sera définitivement
malheureux de sa condition…
Le
film, par flashbacks ponctuels, remémore l’histoire d’amour entre Murphy et
Electra…
Mon
avis :
Gaspar
Noé offre à son public toujours des films incroyables, universels et très
denses… Que ce soit « Seul contre tous » en chronique sociale, « Irréversible »
en drame foudroyant ou « Enter the void » en peinture narcotique, Noé
s’applique sans cesse à recréer un monde qui lui est propre, mais toujours avec
une sincérité bouleversante, gage de son engagement à sortir un cinéma qui soit
hors du commun et éloigné de toutes normes…
Il s’attaque
ici à une histoire d’amour pure et comportant des séquences explicites de
copulation mais à aucun moment le film n’est choquant ou déviant, il est
transporté par une beauté et un sens du graphisme exceptionnels, cet
enchevêtrement de corps nus sert de levier à la picturalité de l’histoire, Noé
appelle un chat un chat, et il filme une scène de sexe avec du sexe, ici pas de
salamalecs ou d’hypocrisie, Noé montre, point barre…
Tous
les acteurs sont convaincants (Noé apparaît même en directeur de galerie d’art),
les mouvements de caméras sont prodigieux (le final sur la butte), « Love »,
contrairement à ce que l’on pourrait penser, est son film le moins « choc »
si on le compare à « Irréversible » ou « Seul contre tous »,
il est également plus accessible à un plus grand nombre de spectateurs car il
est exempt de gore ou de violence…
Très
fluide et d’une finesse imparable, « Love » est une histoire d’amour
brute de décoffrage mais reste très réaliste, les scènes de sexe ne sont pas
simulées et l’inventivité dont fait preuve Noé pour le déroulé du film force le
respect…
Il n’a
jamais voulu choquer mais juste retranscrire une histoire d’amour comme l’on connaît
souvent avec le schéma rencontre/amour fou/adultère/tromperie/rupture/refus de
la rupture, Gaspar Noé sait mieux que quiconque gérer ce postulat et sa « patte »
innée de technique de réalisation peut dès lors s’exploiter avec brio, le
budget étant par ailleurs, très conséquent…
« Love »
est une traversée dans le monde impénétrable de la passion, du sexe débridé et
de la luxure anodine et présente dans tous les jeunes couples…
Ce
serait se voiler la face que d’y voir de la vulgarité ou de la grossièreté, « Love »
c’est tout sauf cela…
On
se déconnecte complètement de la réalité pendant deux bonnes heures, « Love »
est avant tout une expérience belle et non traumatisante qui s’érige au rang de classique et se
bonifiera avec le temps…
Gaspar
Noé, une fois de plus, frappe très fort et gravit un nouveau sommet dans son
expérimentation du cinéma…
A
réserver à un public averti et conscient de ce vers quoi il s’engage, « Love »
est un pur chef d’œuvre !
Note :
10/10
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