samedi 19 décembre 2015

Le bal des maudits d'Edward Dmytryk, 1958

LE BAL DES MAUDITS
d’Edward Dmytryk
1958
Etats-Unis
Aka The young lions
Avec Marlon Brando, Dean Martin, Montgomery Clift, Lee van Cleef, Dora Doll, Maximilian Schell, Hope Lange
Fresque historique
167 minutes
Produit par la Twentieth Century Fox
Budget : 2 625 700 dollars
Synopsis :
Une zone montagneuse de Bavière, Paris, New York, Londres, le désert de Tunisie, entre 1939 et 1945…
Christian Diestl, un officier de la Wehrmacht, se prépare à entrer en guerre, ancien moniteur de ski, il fait la connaissance d’une jeune femme dont il tombe amoureux lors d’un bal… Michael Whiteacre, un artiste crooner américain, passe la visite médicale militaire, il fait la connaissance de Noah Ackerman, un autre militaire d’origine juive…
Se prenant d’affection pour ce dernier et touché par sa timidité, il le présente à diverses de ses connaissances féminines dont Hope Plowman, une femme blonde…
D’abord réticente aux avances de Noah, Hope finit par devenir folle amoureuse de lui…
La guerre éclate !
Christian est envoyé au Maghreb et doit combattre des touaregs alors que Michael et Noah sont cantonnés dans un régiment où Noah se fait voler puis tabasser par des soldats antisémites…
Christian rencontre une femme prétentieuse qui est l’épouse d’un de ses supérieurs, ce dernier, atrocement blessé et au visage bandé se suicide avec une baïonnette lors d’un subterfuge dans l’hôpital militaire où il était soigné…
Le film suit le destin croisé de ces trois hommes avec comme fil conducteur la guerre, l’oppression nazie et les diverses histoires d’amour rencontrés par ceux-ci…
Le final se trouve lors de la libération d’un camp de concentration…
Mon avis :
Monumental dans sa réalisation et à tous points de vues dans la reconstitution (les décors notamment), « Le bal des maudits » est un immense film de guerre, on peut le comparer à des films comme « Le jour le plus long » ou « Lawrence d’Arabie » tant les moyens déployés sont à la hauteur d’une rigueur absolue, aussi bien pour le jeu des acteurs, le scénario ou le dynamisme de la mise en scène…
Du cinéma de très haut niveau, élitiste et rigoureux, avec un Marlon Brando comme pilier central qui, à lui seul, justifie la raison qu’on s’attarde à visionner le film, il tire son épingle du jeu de façon admirable face à un Dean Martin ou un Montgomery Clift empêtré dans des histoires d’amour nunuches (la scène où il raccompagne Hope chez elle a beaucoup vieilli et dégagerait presque de la niaiserie tant elle est mielleuse et dépassée)…
On a le plaisir de voir Lee Van Cleef jeune dans un rôle de commandant de chambrée et les seconds rôles restent très bons, rendant le film crédible et agréable à suivre, mais je reste scotché sur Brando qui, par son charisme et sa manière de jouer, explose tous les autres, il ne se comporte pas comme tout le monde, c’est cet aspect marginal qui fait toute la différence et le singularise ! Alors que Noah se fout à genoux pour une femme, Brando, lui, la repousse et lui claque la porte au nez, quelle scène ! quel jeu ! C’est le plus grand rôle de ce dieu vivant dans un film de guerre, il est immense dans sa composition !
Le début avec la neige, l’échauffourée avec la barricade, le passage de la photo au Sacré cœur gomment l’aspect « cucu » des autres histoires d’amour car Brando rehausse et hisse le film à un sommet de jeu et de qualité, c’est LUI qui fait que le film se démarque des autres films de guerre de l’époque, éclatant tous les stéréotypes que l’on connaissait…
Sa présence autistique et bipolarisée amène vers un changement de perception du film de guerre ou de la fresque historique, ce qu’il dégage est proche de la MAGIE…
« Le bal des maudits » est un immense chef d’œuvre où culmine la quintessence de Brando, qui parvient à s’adapter et à adapter une profondeur dans son personnage qui laisse les autres comédiens sur des compositions anecdotiques par rapport aux siennes…
Dmytryk a su exploiter cela pour, au final, ériger son œuvre au rang de classique du cinéma de guerre…
A visionner attentivement…
Note : 10/10

Spécialement pour Pierre






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