LE CHAT NOIR
De Lucio Fulci
1981
Italie/Grande Bretagne
Avec Mimsy Farmer, Patrick Magee, David
Warbeck, Al Cliver, Dagmar Lassander, Daniela Doria, Bruno Corazzari
Fantastique/horreur
92 minutes
aka The black cat
aka Il gato negro
Musique de Pino Donaggio
D’après la nouvelle d’Edgar Poe
Synopsis :
Un village de Grande-Bretagne, début des
années quatre-vingts…
Robert Miles, un sexagénaire, est réputé pour
pratiquer la magie noire, il vit dans une luxueuse demeure et est connu de tous
les habitants qui se méfient de lui, il a pour lubie de visiter le cimetière
communal et de tenter une communication avec les défunts, insérant un
microphone sur les tombes lors de cérémonies nocturnes…
Jill Travers, une touriste photographe
américaine, rentre de manière fortuite dans un caveau souterrain, elle y
découvre un squelette, le sergent Wilson, un policier, la sort de là et lui
conseille de ne pas trop traîner dans ces endroits…
Des meurtres très violents sont perpétrés
dans le village, une jeune fille, Maureen Gayson, est découverte tuée asphyxiée
alors qu’elle batifolait avec son boy-friend ; sa mère Lilian meurt dans
un incendie domestique provoqué sans la moindre explication…
L’inspecteur Gorley, dépêché de Scotland
Yard, vient prêter main forte à Wilson et fait la connaissance de Jill, qui va l’aider dans l’enquête en prenant
des photos…
Il semblerait qu’un chat noir, animal de
compagnie de Miles, soit le pilier central de tous ces carnages, Miles
communiquant avec des forces mystérieuses par le biais du chat…
Une chose est certaine, tous les éléments
concordent vers le chat qui en vient même à griffer brutalement Gorley après
que celui-ci ait embrassé Jill…
Mon avis :
Tourné entre « L’au-delà » et
« La maison près du cimetière », « Le chat noir » s’inspire
librement d’une nouvelle d’Edgar Allan Poe et Fulci parvient facilement à
trouver sa place, acclimatant son style reconnaissable entre mille pour
décliner une histoire qui tient la route, il évite de tomber dans le ridicule
grâce à son talent et à la mise en forme très graphique qu’il emploie (des
dizaines de gros plans fixes sur les regards des personnages, une caméra tantôt
au ras du sol tantôt surélevée et pléthore de visions subjectives) renforçant
l’efficacité du film…
Les comédiens sont convaincants (Mimsy Farmer
et Patrick Magee en tête) et Fulci réemploie David Warbeck (vu dans « The
beyond ») pour un rôle secondaire mais qui trouve bien sa place dans le
scénario, Al Cliver vu dans « L’enfer des zombies » tient une
prestation anecdotique en brigadier mais n’oublions pas que le personnage
central c’est ce fameux chat noir qui attise toutes les attentions, nouveau
venu dans le bestiaire des « animal attack » qui florissaient au
cinéma bis transalpin de l’époque…
L’atmosphère baroque chère à Fulci est bel et
bien prégnante dans « Le chat noir » qui donne la part du lion à des
effets gore assez craspecs mais surtout la musique de Pino Donaggio qui est
magnifique, elle est pour les deux tiers dans la réussite du métrage, à la fois
entêtante et angoissante, presque lyrique, le score est sublime…
Malgré qu’il soit mineur dans la prolifique
carrière de Fulci, ce « Chat noir » reste tout de même une réussite,
pas impérissable mais d’un traitement honnête, il fait partie dans le temps des
« bonnes années » pour Fulci qui allait partir en descente plus tard…
Les paysages de Grande-Bretagne sont
magnifiques et les rendus nocturnes (nombreux) accentuent bien l’angoisse
provoquée et voulue par Fulci…
Bref, que du bon et surtout une tentative
réussie qui prouve bien l’adaptabilité propre au cinéma italien à mettre en
scène des classiques de la littérature gothique (il suffit de se remémorer la
trilogie d’Antonio Margheriti, tournée quelques années auparavant)…
A découvrir pour les fans d’histoires tordues
et d’ambiances glauques…
Note : 9/10
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