LES
HUIT SALOPARDS
de Quentin
Tarantino
2015
Etats-Unis
Avec
Samuel L. Jackson, Kurt Russell, Jennifer Jason Leigh, Channing Tatum, Walton
Goggins, James Parks, Dana Gourrier, Demian Bichir, Tim Roth, Michael Madsen,
Bruce Dern
Western
atmosphérique
Aka The
hateful eight
Musique
d’Ennio Morricone
167
minutes
Produit
par la Weinstein Company
Budget :
54 000 000 dollars
Recettes
mondiales : environ 156 000 000 dollars
Oscar
2016 de la meilleure musique de film
Edité
en blu ray chez M6 vidéo
Synopsis :
ATTENTION
SPOILERS IL EST IMPERATIF D’AVOIR VU LE FILM POUR LIRE CE QUI SUIT
Etats
unis, Wyoming et Colorado, quelques années après la guerre de Sécession, dans
un endroit montagneux et enneigé, isolé et en plein blizzard…
Le
major Marquis Warren, un homme noir, est accueilli en route dans la diligence
où se trouvent Daisy Domergue et John Ruth, un chasseur de primes, Ruth « teste »
Warren et l’abreuve de questions, l’ayant neutralisé au préalable en le forçant
à se débarrasser de ses colts ; Daisy doit être pendue et sa capture
rapportera 10 000 dollars à Ruth…
La
ville de destination est Red Rock…
Alors
que Warren dévoile une lettre qu’il a reçu de la part du président Abraham
Lincoln, Daisy crache dessus, énervé, Warren la frappe au visage et cette
dernière entraine Ruth dans sa chute de la diligence…
Un
troisième homme, Chris Mannix, en passe d’être promu shériff de Red Rock, fait
son apparition et les trois hommes (toujours avec Daisy) se réfugient dans la
taverne relais de diligence de Minnie Mink, ils y trouvent Oswaldo Mobray, un
bourreau, le général Sanford Smithers, un vieil homme avachi dans son fauteuil
Chesterfield et Joe Gage, un conducteur de troupeaux…
Une
atmosphère louche et glaciale imprègne le lieu…
Jody,
le frère de Daisy, a élaboré un plan machiavélique pour tenter de faire libérer
sa sœur et ce que Warren, John Ruth et Mannix ignorent, c’est qu’ils sont
tombés dans un guet-apens et que tous les hommes présents dans le relais sont
des complices de Jody !
Mon
avis :
Avec
« Les huit salopards » Tarantino signe simplement son meilleur film…
Tous
les codes scénaristiques tarantinesques sont ici déclinés, décuplés et bonifiés
pour qu’au final, le spectateur assiste à quasiment trois heures de pur bonheur !
« Les huit salopards » est l’héritier, dans la rigueur de l’histoire,
de « Pulp fiction » et Tarantino réalise ici une trame proche de son
film qui eut la palme d’or en 1994, du moins dans le découpage des plans et
dans ces flashbacks qui interviennent aux deux tiers du film…
C’est
cette inventivité qui fait toute la différence et Tarantino s’applique comme
personne pour faire se « recoller les morceaux » et ainsi nous
bluffer complètement, tout est lié, aussi bien le comportement des personnages
que le « timing » de la continuité des scènes…
Le
fond du film est atmosphérique et envoutant, la forme est parfois cocasse (les
dizaines de fois où l’on ferme la porte avec les morceaux de bois et les clous)
pour de grands moments de cinéma, quant au jeu des acteurs, encore une fois
chez Tarantino, il est savoureux même si ce dernier ne peut s’empêcher de faire
un clin d’œil graveleux et libidineux (avec la scène de la fellation en pleine
neige, à l’instar de la sodomie de Marcellus Wallace dans « Pulp fiction »
avec la « crampe »)…
Bourré
de clins d’œil cinéphiliques à ses précédents films, « Les huit salopards »,
c’est du grand Tarantino avec en plus-
value un « humour » déjanté qui se met en phase avec celui qui
visionne le film lorsqu’il le prend au second degré…
Vraiment
il y a tout dans ce film, de l’insolite de situations, des dialogues maitrisés
de façon imparable, un jeu d’acteurs dantesque (et oui il faut tenir une heure
et demie en huis clos avec un degré de température !), tout le monde
semble s’être amusé pendant le tournage (dixit Samuel L. Jackson himself) et la
musique d’Ennio Morricone est somptueuse, mettant le spectateur en immersion
dès l’entame du film…
La
jubilation à l’état pur avec également la touche « politically uncorrect »
inhérente chez Tarantino, lorsqu’on connaît son cinéma on sait que le bougre
prend souvent un malin plaisir à nous déstabiliser, ici ça ne loupe pas (le
café empoisonné, le mensonge sur la lettre de Lincoln, la pendaison sauvage de
Daisy, la référence à « Inglourious Basterds » avec le tir dans les
testicules), Tarantino se lâche dans le trashy mais sans être au détriment de l’intérêt
que l’on a pour l’histoire et pour connaître le dénouement…
Deux
heures cinquante où l’on ne voit pas le temps passer tant la densité et la
présence énorme de relief s’avèrent prégnantes dans « Les huit salopards »,
hypnotique et magnifié par cette neige et par le souffle du blizzard, que Tarantino
met en valeur par des cadrages lointains de montagnes et d’étendues magnifiques…
Jennifer
Jason Leigh, Kurt Russell et Samuel L. Jackson mais également tous les seconds
rôles et même le trio de femmes assassinées apportent des compositions
inoubliables et cette singularité, cette rigueur, ce sens de la mise en scène,
cette maitrise du propos font culminer « Les huit salopards » dans le
top 3 des meilleurs westerns de tous les temps pour la période post 2000…
Jouissif
à tous les niveaux, « Les huit salopards » est incroyable à visionner
et tous les cinéphiles prendront forcément un immense plaisir en le regardant…
Un
bijou, une pépite, un must have absolu, LE film qui manquait au cinéma
américain et que Tarantino nous offre sur un plateau…
Obligatoire !
Note :
10/10
Un film très décent que vous pouvez regarder ici vous-même https://fullfilmstream.net/ J'aime bien et surtout qu'il est entièrement gratuit
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