LE
LAUREAT
de Mike
Nichols
1967
Etats-Unis
Avec Dustin Hoffman, Anne Bancroft,
Katharine Ross, Buck Henry, William Daniels, Murray Hamilton
Comédie
dramatique
106
minutes
Aka The
graduate
Oscar
du meilleur réalisateur
Musique
de Simon et Garfunkel
Budget :
3 000 000 dollars
Recettes
au box- office américain : 40 000 000 dollars
Synopsis :
Etats-Unis,
Los Angeles, fin des années soixante…
Benjamin
Braddock est un étudiant qui vient d’obtenir un haut diplôme, il se rend chez
ses parents pour assister à une fête donnée en son honneur ; Madame
Robinson, une femme d’une cinquantaine d’années, s’éprend de lui et alors qu’elle
est ramenée par Benjamin à son domicile, elle le force à boire et lui dévoile
son corps dans la chambre de sa fille, Elaine…
Benjamin
est décontenancé et le mari de Madame Robinson surgit dans la maison, cela s’est
joué in extremis, à quelques minutes près, il aurait surpris sa femme nue avec
Benjamin !
De
fil en aiguille, Madame Robinson et Benjamin sont amenés à se revoir et leur
relation devient quotidienne, le plus souvent dans un luxueux hôtel de la ville,
leurs ébats sexuels sont passionnés et vigoureux, au nez et à la barbe de l’époux
Robinson…
Mais
Benjamin tombe fou amoureux d’Elaine, la fille, qui elle-même, n’est pas
insensible au charme du jeune homme et va très vite éprouver une passion pour
lui…
Le
jour où Elaine apprend que Benjamin a eu une liaison avec sa mère, tout devient
plus compliqué et leur relation rompt, rendant malheureux Benjamin…
Mon
avis :
Sur
une trame classique voire conventionnelle (on a déjà vu moult fois des
histoires d’amour impossible au cinéma hollywoodien), « Le lauréat »
est un film sidérant au niveau de la technique qu’emploie Mike Nichols pour
mettre en images ses séquences, si l’on ne devait retenir qu’une chose dans son
métrage, à coup sûr c’est le côté graphique…
Et c’est
sans doute pour cela que « Le lauréat » est devenu un classique
instantané du cinéma d’outre Atlantique et un succès au box- office ; l’histoire
est relativement schématique mais la forme et la mise en forme ont de quoi
surprendre n’importe quel cinéphile, et les exemples se déclinent à la pelle,
des dizaines (peut être une soixantaine) de trouvailles techniques émaillent le
film (la séquence des cintres, la table basse où se reflète le couple, le début
en plan fixe dans l’aéroport que Tarantino reprendra dans « Jackie Brown »,
Hoffman en homme grenouille filmé en plan subjectif, la sortie d’Elaine de l’université
de Berkeley qui se fond entre les deux statues…)…
Dustin
Hoffman (qui est doublé en français par Patrick Dewaere) accèdera à une
notoriété planétaire avec « Le lauréat » et après ce début fracassant
deviendra l’acteur que l’on sait ; Anne Bancroft en cougar névrosée (elle
le dit elle-même) est parfaite, quant à Katharine Ross, elle a peut- être le
rôle le plus difficile et s’en sort à merveille…
Baignant
dans un climat pré Hippie, « Le lauréat » aborde de nombreuses
thématiques comme le refoulement sexuel, la timidité maladive ainsi que la manipulation à
travers la pérennité d’un couple et les rapports conflictuels amoureux…
Il y
a une modernité dans la manière de filmer, d’appréhender les plans qui fait de
ce film une œuvre unique en son genre ; outre le jeu des acteurs, il se
dégage une grâce, une aura dans le découpage des scènes qui rend « Le
lauréat » attachant même hypnotique…
La
musique somptueuse de Simon and Garfunkel, avec son thème lacrymal, décuple le
côté émotionnel du film et provoque quelque chose de difficile à décrire, comme
une élégie (un peu comme à la fin de « Philadelphia » avec Tom Hanks)…
Déchirant
et prenant, « Le lauréat » opte pour un dernier quart d’heure
iconoclaste et délirant (le périple de Benjamin pour retrouver Elaine, alors
que celle-ci se marie !), avec au final une sensation rassérénante et l’impression
d’avoir passé un excellent moment de cinéma…
Tout
cinéphile ne peut passer à côté de ce film, il y prendra forcément et
irrémédiablement du plaisir, d’ailleurs Mike Nichols fut récompensé par un
Oscar, qu’il n’a pas volé…
Sympathique,
touchant, parfois triste, parfois gai, « Le lauréat » est devenu un
classique et je vous encourage fortement à le visionner si ce n’est pas déjà
fait…
Du
haut-niveau !
Note :
10/10
Dédicacé
à Frédéric
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