LA
MALEDICTION DU PHARAON
de Lucio
Fulci
1982
Italie/Etats-Unis
aka Manhattan
Baby
Avec
Christopher Connelly, Giovanni Frezza, Carlo de Mejo, Lucio Fulci, Brigitta
Boccoli, Laura Lenzi (aka Martha Taylor), Cinzia de Ponti
Film
fantastique
89
minutes
Musique
de Fabio Frizzi
Produit
par Fulvia films
Maquillages
de Maurizio Trani
Edité
en DVD chez Neopublishing
Synopsis :
Un
site d’Egypte, au début des années quatre-vingts…
George
Hacker, un archéologue visite différents endroits, il est accompagné d’Emily,
sa femme, et de leur fille, la jeune Susie ; alors qu’Emily prend des
clichés photographiques, Susie disparaît subitement ; George, avec un de
ses collaborateurs, s’introduit dans un temple qui semble être un mausolée, les
deux hommes tombent dans un précipice et George perd la vue alors que son
collègue meurt empalé !
Susie
fait la connaissance d’une mystérieuse vieille femme qui lui donne un talisman…
De
retour à New York, les parents et leur fille retrouvent Tommy, le jeune fils,
qui était gardé par Jamie Lee, la baby sitter…
Après
avoir vu un éminent médecin, le diagnostic pour George est qu’il retrouvera la
vue d’ici quelques mois…
D’étranges
phénomènes vont se produire dans l’appartement, avec comme point d’orgue une
possession de Susie, bientôt les décès sont nombreux ; Luke, un collègue d’Emily,
un agent de sécurité tué dans un ascenseur et même Jamie Lee…
La
gamine, hospitalisée d’urgence, est en état de mort cérébrale !
Et
si le fameux talisman égyptien était la cause de toutes ces catastrophes ?
Mon
avis :
Lucio
Fulci est un éminent metteur en scène qui a travaillé et contribué à rendre ses
lettres de noblesse au cinéma fantastique italien avec d’immense chefs d’œuvre qui
ont fait date dans le genre, soyons honnêtes, « La malédiction du pharaon »
est un film mineur dans sa carrière, mais cela ne veut pas dire qu’il ait
échoué dans sa tâche, il a bricolé son film comme il a pu et avec les moyens qu’on
a bien voulu lui mettre à disposition…
Fulci
emprunte certaines thématiques chères au cinéma d’horreur avec notamment « L’exorciste »
et « Poltergeist », ces deux références sont flagrantes dans « La
malédiction du pharaon » mises à la sauce « grindhouse » avec l’exubérance
chère au Maestro…
Du
coup, certaines séquences sont un peu maladroites voire risibles (le passage
avec le masque, la scène de l’ascenseur) mais d’autres, par contre, sont très
efficaces (l’introduction avec les superbes décors de pyramides, l’attaque des
oiseaux, le sable dans la chambre et le final glaçant) et procurent
pertinemment la sensation de terreur voulue par Fulci…
C’est
surtout la splendide musique de l’immense Fabio Frizzi qui est pour les trois
quarts dans la réussite du film, d’ailleurs le score fait partie intégrante du
métrage et se décline de nombreuses fois pour appuyer et transcender les
séquences de peurs…
Comme
pour « La maison près du cimetière », Fulci axe l’intégralité de son
film sur les peurs enfantines, ce qui va lui servir de levier pour appuyer son
propos et la terreur qu’il veut infliger au spectateur, comme pour son
prédécesseur, c’est, ma foi, fort réussi, Fulci vise juste !
Il
met en équation les mêmes idées que pour « L’au-delà » ou « Frayeurs »
mais avec le côté exotique de l’Egypte, mais la malédiction n’est plus « la
porte de l’enfer » mais le parallélisme entre l’appartement et le temple
du début, l’effet de surprise fonctionne très bien et la réalisation nous
gratifie de passages assez durs (le visage massacré par les chouettes et autres
oiseaux n’est pas sans rappeler la séquence des araignées de « The beyond »),
il y a également des similitudes dans certains plans (la fillette blonde à l’hôpital
est en corrélation avec la gamine de « New York ripper ») et le thème
musical de « Manhattan baby » est épaulé par d’autres musiques comme
celles de « L’enfer des zombies », « L’au-delà » ou « Frayeurs »,
seule la musique du générique final est bien authentiquement celle de « Manhattan
baby »…
Christopher
Connelly joue juste ce qu’il faut et certains dialogues sont plutôt
schématiques mais on s’en fiche, l’intrigue, en elle-même, est suffisamment
captivante pour provoquer l’intérêt et sans être un chef d’œuvre, « La
malédiction du pharaon » propulse bien les idées de Fulci grâce à une
habileté dans le déroulement des plans…
Encore
une fois, on peut dire que Fulci est en forme et qu’il maitrise bien son
canevas scénaristique malgré quelques petits défauts mineurs…
« Manhattan
baby » est un film qui passe comme une flèche et que tout fan de cinéma
fantastique italien pourra savourer sans difficulté…
Le
DVD de Néopublishing est de qualité, bref foncez !
Note :
8/10
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