UN
ANGE POUR SATAN
de Camillo
Mastrocinque
1966
Italie
Avec Barbara Steele, Anthony Steffen,
Claudio Gora, Marina Berti, Ursula Davis, Maureen Melrose
Fantastique
gothique
88
minutes
Musique
de Francesco de Masi
aka An angelo per satana
Edité
en DVD chez Seven sept
Synopsis :
Un
petit village côtier d’Italie, au début du vingtième siècle…
Roberto
Merigi est mandaté par le comte de Montebruno pour restaurer une statue qui
était restée engloutie pendant deux cents ans… Juste après son arrivée, Roberto
apprend que les deux bateliers qui l’avaient fait accoster sont morts noyés…
Harriet
de Montebruno, la nièce du comte arrive dans leur luxueuse demeure et Roberto
tombe instantanément sous le charme de la belle, une superbe brune au regard
charismatique…Rita, la domestique, sort avec l’instituteur du village, Dario…
La
statue dont Roberto a la charge cache un douloureux secret et semble envoûter
Harriet qui, tour à tour, change de personnalité et devient par moments acariâtre
et agressive…
Harriet
fomente une malédiction et manipule tous les hommes qu’elle rencontre comme
Carlo, un gaillard très costaud qui n’hésite pas à employer la force lors de
rixes à répétition dans l’auberge du village…
Désormais,
Harriet se fait appeler Belinda, et tous les habitants la perçoivent comme une
sorcière, comme un signe du démon, elle est chassée de la bourgade par ces
derniers !
Roberto
va comprendre qui se cache derrière toute cette machination machiavélique et
diabolique, et le fait que la statue soit enfin restaurée est un prétexte
pécunier fomenté par le comte lui-même !
Mon
avis :
Réalisateur
talentueux mais peu prolixe si l’on le compare à ses homologues Antonio
Margheriti et Mario Bava, Camillo Mastrocinque est un metteur en scène très
doué et appliqué pour créer des ambiances dans ses films, il fait preuve d’un
grand raffinement et d’une rigueur absolue dans le déroulement de son scénario…
Par
conséquent, pratiquement aucun défaut n’est à déplorer dans « Un ange pour
satan », sublimé par la présence de la « déesse » Barbara Steele
qui illumine le film par son regard ténébreux et iconique, une nouvelle fois
elle apporte une gigantesque plus-value à son personnage…
La
bipolarité flagrante d’Harriet/Belinda est pour beaucoup dans la réussite d’une
trame dense et riche en rebondissements, les autres comédiens étant, eux aussi,
parfaits…
On
constate une certaine modernité dans le déroulé des événements et Mastrocinque
n’hésite pas à lorgner vers de le politiquement incorrect lors de séquences
époustouflantes (l’instituteur découvert pendu dans sa salle de classe, des
viols –ou du moins des tentatives-, Barbara Steele qui se touche la poitrine,
un jeu saphique entre elle et Rita, un gamin brûlé lors d’un incendie)…
« Un
ange pour Satan », par son noir et blanc, se démarque des œuvres colorées
et bariolées de Bava mais son postulat est très proche des films de ce dernier,
toujours avec cette rigueur et ce côté latin propre au cinéma italien, qui
culmina à son firmament à cette période de la fin des années soixante…
Inspiré
de l’œuvre de Mérimée, « La Vénus d’Ille », « Un ange pour Satan »
est un spectacle honnête à la mise en scène très carrée où chaque plan compte,
ici pas de superflu, on est pris dans une atmosphère riche et rapidement
envoûtante, les trois quarts de l’envoûtement étant surtout grâce à la Miss
Barbara Steele, elle est un atout de premier choix pour tous les réalisateurs
qui l’ont fait tourner, et chacune de ses apparitions bonifie indéniablement le
film…
La
révélation finale a lieu dans les dix dernières minutes et tout tient la route,
on ne s’y attendait pas du tout !
Bref,
une nouvelle fois le cinéma italien prouve qu’il est pourvu de cinéastes de
talent et il n’a pas à rougir de ses homologues britanniques qui y allaient
plein pot (on est en 1966) avec les films de la Hammer…
Si l’on
veut s’intéresser à l’ensemble du panel gothique transalpin, il est
indispensable de visionner « Un ange pour Satan »…
Note :
9/10
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