HORSEHEAD
de Romain
Basset
2014
France
Avec
Lilly Fleur Pointeaux, Catriona mac Coll, Murray Head, Philippe Nahon, Vernon
Dobtcheff, Gala Besson, Fu’ad Ait Aattou
Fantastique
d’avant garde
92
minutes
Produit
par Jean Michel Montanary
Effets
spéciaux de Jacques Olivier Molon
Casting
de Delphine Gorget
Musique
de Benjamin Shielden
Synopsis :
Jessica,
une jeune femme, doit se rendre à Argenton sur Creuse après que sa mère Catelyn
lui ait annoncé le décès de sa grand-mère ; Catelyn est tyrannique avec sa
fille et une relation conflictuelle s’est toujours installée entre les deux
femmes…
Jim,
le beau-père, est un homme gentil et conciliant qui essaie de calmer le jeu…
Jessica
a des troubles du sommeil où elle rêve d’un monstre avec une tête de cheval qui
la harcèle, elle utilise une technique qu’on lui a appris : le rêve
conscient, qui lui permet de surmonter ses cauchemars…
Entre
rêve et réalité, Jessica doit percer un terrible secret qui ronge sa mère
depuis plusieurs décennies…
Jim
se rend à l’église de la ville, le prêtre lui explique qu’une chose horrible s’y
est déroulée…
Les
cauchemars récurrents hantent toujours Jessica avec comme leitmotiv incessant
le monstre gigantesque à la tête de cheval…
George,
le grand -père qui vit avec Catelyn, semble lui aussi impuissant face aux
délires bipolaires qui sont légion dans la maisonnée…
Jusqu’à
ce que Jessica comprenne et apprenne la vérité sur le terrible secret que lui
cachait sa mère !
Mon
avis :
ALORS
LA CHAPEAU !
Enfin
un film fantastique français qui sort des sentiers battus, « Horsehead »
est un film en avance sur son temps, toute l’équipe s’est appliquée aussi bien
sur la forme que sur le fond pour porter une histoire novatrice qui rafraichit
les codes du cinéma d’horreur…
Il y
a du Bunuel, du Argento, du Hammer dans la mise en scène de Romain Basset dont
c’est le premier long-métrage, cinéphile aguerri, Romain Basset rend un hommage
appuyé au cinéma qu’il aime mais n’en pompe jamais les codifications, il
conserve toujours une originalité hors du commun et maitrise déjà la technique
de façon prodigieuse (dès les premières secondes, on comprend que l’on a affaire à une technique visuelle solide –la vue
aérienne du train-)…
Lilly
Fleur Pointeaux dégage une aura incroyable, sa juvénilité et son charme en font
la clef de voûte du film, elle est l’héroïne et l’actrice a été choisie après
un casting trié sur le volet car la jeune femme devait combiner des qualités de
jeu mais aussi des cascades très physiques ou un sens de savoir rester en apnée
(les scènes aquatiques sont magnifiques), quant aux autres rôles, Catriona mac
Coll en mégère et Murray Head en beau-père conciliant mais dépassé, tout
fonctionne à merveille !
On
sent bien une confiance mutuelle metteur en scène/comédiens et Romain Basset
dirige parfaitement ses personnages, malgré le peu de moyens financiers, Basset
exploite tout ce qui se trouve à sa portée (un peu comme Bava utilisait les
décors de ses films comme personnage principal), « Horsehead » est
une incontestable réussite, prenant du début à la fin, le film redonne honneur
à ses prédécesseurs (certaines séquences rappellent le « Suspiria »
de Argento, d’autres lorgnent vers le gothique de la Hammer –le loup-)…
L’aspect
onirique est essentiel dans « Horsehead »,
multipliant les séquences de catharsis par le biais de saynètes effrayantes et
fascinantes en même temps ; l’accumulation de révélations dans le dernier
quart d’heure s’avère foudroyante et le spectateur a les poils qui se dressent
lors de la scène finale, Romain Basset avec juste un seul film invente une
manière d’appréhender le cinéma, il ne voulait pas être prétentieux mais très
appliqué pour mettre en images son film et c’est tout à son honneur…
Très
imaginatif et bourré d’idées, « Horsehead » est une œuvre à marquer d’une
pierre blanche dans le genre du cinéma fantastique hexagonal, peu de
réalisateurs ont poussé aussi loin l’expérimentation et la recherche graphique
que celui-ci, « Martyrs » de Pascal Laugier, peut- être mais Romain
Basset donne une esthétique et des trouvailles visuelles encore plus fortes…
Témoignage
de l’amour cinéphilique de tout un pan du cinéma fantastique, « Horsehead »
est sincère et touchant dans tout ce qu’il apporte au genre, c’est une heure et
demie remplie d’une atmosphère jusqu’alors inédite, transcendée par des
personnages (Lilly Fleur Pointeaux et Catriona Mac Coll) qui exercent par leur
charisme une fascination indéniable…
Enorme
coup de maître pour Romain Basset, à qui on peut d’ores et déjà prédire une
immense carrière !
Je
suis fier d’avoir contribué au financement de « Horsehead », les
mauvaises langues le pensaient casse- gueule et bien, ils ravaleront leur
salive : « Horsehead » préfigure un nouveau style de film de
genre français, unique et singulier, qui ravira et comblera les amoureux du
cinéma insolite…
Un
métrage qui fera date et qui se bonifiera encore plus avec le temps, en avance
sur son époque d’au moins dix ans…
Il
fallait oser et y croire, et bien le résultat est fabuleux !
Note :
10/10
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire