samedi 31 décembre 2016

OXYGEN de Richard Shepard, 1999

OXYGEN
de Richard Shepard
1999
avec Maura Tierney, Adrien Brody, James Naughton, Laila Robins, Terry Kinney
Polar thriller
87 minutes
Edité en DVD chez TF1 vidéo
Synopsis :
Ville de New York, Etats-Unis, fin des années quatre- vingt dix…
Madeline Foster, une commandante de police, a du mal à décrocher avec son addiction à l’alcool, elle est mal dans sa peau à cause d’un travail éprouvant et se brûle les avant-bras avec des cigarettes, étant masochiste ; Tim Foster, son supérieur capitaine de police, est également son compagnon et l’aide lors d’une interpellation musclée…
Harry, un psychopathe d’une vingtaine d’années, kidnappe Frances Hannon, la femme d’un riche collectionneur d’œuvres d’art, en pleine rue…
Madeline est chargée de l’enquête ; la situation se complique lorsque la police comprend, grâce à une cassette vidéo envoyée par Harry à Clark Hannon, que Frances a été enterrée vivante dans un bois à plusieurs dizaines de kilomètres du lieu du rapt…
Tim Foster et Madeline tendent un piège à Harry lorsque celui-ci se rend dans un cimetière pour récupérer la rançon d’un million de dollars des mains de Clark Hannon…
L’opération tourne au vinaigre et s’ensuit une course poursuite entre Madeline et Harry, qui finit par être interpelé…
Dans les locaux de la police, Harry refuse de parler à qui que ce soit, sauf à Madeline !
Une relation étrange s’installe entre le psychopathe et la policière ; pendant ce temps, Frances perd de l’oxygène et risque à tout moment de mourir par asphyxie…
Mon avis :
Tourné quasiment une décennie après le mythique « Silence des agneaux », « Oxygen » est un polar sombre qui emprunte certains codes de son illustre prédécesseur, sans le plagier, comme cette pathologie et ce trauma que subit Madeline (excellente Maura Tierney) avec son alcoolisme qui n’est pas sans rappeler la psychose de Clarice Starling avec ses visions de brebis égorgées…
« Oxygen » est un métrage qui démarre à fond la caisse et qui met direct dans l’ambiance, le film sera sous tension permanente, que ce soit pour les héros ou pour le spectateur et Adrien Brody (dont c’est l’une des premières compositions au cinéma) est terrifiant dans son rôle de psychopathe ravagé qui nargue sans cesse la police et qui défie Madeline par le biais de plans libidineux, il est très intelligent, sur intelligent même et semble bluffer tout le monde avec une aisance et une désinvolture sidérantes…
Bourré d’action (la poursuite du début dans le métro, filmée caméra sur l’épaule rappelle celle de « French connection » de Friedkin) et doté d’une grande tonicité dans son montage, « Oxygen » est un film qui se suit très facilement  et qui tient en haleine mais seul bémol (et de taille !), la fin n’est pas du tout crédible !
Shepard veut nous faire avaler des couleuvres  grosses comme des boas et l’épilogue ne tient pas la route, plombé par une grandiloquence proche du ridicule et hors sujet par rapport à ce que nous avions vu auparavant…
La manipulation dont fait preuve Harry vis-à-vis des policiers n’est pas réaliste mais sert à dynamiser l’intrigue, qui commençait à s’essouffler ; reste de bons moments de polar des années 90 et une interprétation juste pour tout le monde (mention à Laila Robins en victime terrorisée qui hurle à tue- tête), Brody entame sa carrière par un personnage fulgurant et après avoir vu sa prestation, on comprend bien qu’il est un immense acteur et cinq années après il obtiendra un Oscar pour le film de Polanski « Le pianiste » ; dans « Oxygen » il dévoile la facette de son talent et son potentiel est énorme !
Pour en revenir au « Silence des agneaux », c’est dire si ce film a dû marquer Richard Shepard puisqu’il reprend presque plan par plan LA scène du film (SPOILER) lorsque les agents du FBI découvrent le chien dans le trou creusé avec en parallèle (joies du montage alterné) lorsque Madeline et son équipier rentrent dans la chambre du motel pour découvrir l’acolyte de Harry, mort allongé sur le lit (FIN DU SPOILER) qui rappelle celle de l’arrivée de Clarice Starling chez le psychopathe…
Ceci étant, et en faisant abstraction du final peu convaincant, « Oxygen » est une bonne tentative de revigorer le genre, à l’instar de films comme « Se7en » de Fincher ou « Copycat », et Shepard semble ne rien avoir laissé au hasard, usant de tous les procédés possibles pour mettre mal à l’aise celui qui visionne le film, cela lui vaudra une interdiction aux moins de seize ans…
Aux frontières entre le cinéma hollywoodien et le film indépendant, « Oxygen » met en valeur une héroïne solide malgré sa psychose et son alcoolisme et offre une confrontation entre elle et un tueur beau gosse hyper dangereux et pervers, le résultat est détonnant, hormis la carence scénaristique et l’improbabilité flagrante des dix dernières minutes…
A voir tout de même comme une performance sincère de la part de Shepard et aussi pour se faire une idée de ce que pouvait être le polar américain dans les années 90…

Note : 8/10




vendredi 30 décembre 2016

Tygra, la glace et le feu de Ralph Bakshi ,1983

TYGRA, LA GLACE ET LE FEU
de Ralph Bakshi
1983
Etats-Unis
avec Steve Sandor, Maggie Roswell, William Ostrander, Susan Tyrrell, Stephen Mendel
Film d’animation d’héroïc fantasy
79 minutes
aka Fire and ice
Réalisé en collaboration avec Frank Frazetta
Budget : 1 200 000 dollars
DVD sorti chez Opening vidéo
Synopsis :
Dans un pays imaginaire pendant une période hors du temps…
Deux contrées se font face, le royaume de feu dirigé par Jarol et le royaume de glace régi par Nekron et sa mère Juliana ; les deux territoires se font une guerre sans merci mais c’est surtout Nekron, le tyran, qui veut contrôler et anéantir Jarol ; pour cela il fomente un enlèvement de la princesse Tygra, la fille de Jarol, qui est kidnappée par des hommes singes, sbires de Nekron…
Nekron est le mal incarné face à Jarol et Tygra, des êtres plutôt pacifiques…
Tygra parvient à s’enfuir en ayant neutralisé les hommes singes et elle rencontre le guerrier Lam, un invincible combattant, ils luttent tous deux contre une faune hostile et des dangers incessants…
Après avoir châtié les hommes singes suite à leur échec, Nekron envoie son propre fils pour retrouver Tygra et Lam et pour les éradiquer définitivement…
Un autre guerrier, masqué celui- là, du nom de Darkwolf va prêter main forte à Lam et Tygra, le combat sera sans merci et son issue sera bienveillante…
Mon avis :
« Tygra, la glace et le feu » est un film d’animation assez atypique puisqu’il utilise un procédé assez rare dans le genre, appelé la rotoscopie, c'est-à-dire que les personnages sont filmés avec de vrais êtres humains (sans les décors) et que la technique reproduit l’image dessinée finale en se servant des vrais acteurs, ce qui renforce considérablement le réalisme des effets de visages ou les mouvements des bras ou des jambes…
Outre une technicité impressionnante et un sens de la rigueur dans le rendu sur pellicule proche du parfait, « Tygra, la glace et le feu » doit beaucoup à un scénario et une histoire bourrés d’action et d’émotion ; ce n’est pas un énième film d’héroïc fantasy manichéen et sans vigueur mais une œuvre flamboyante et majestueuse où une nature fantastique et des paysages oniriques se font la part belle…
L’histoire est intéressante, le rythme alerte et le spectateur se plonge dans un univers atmosphérique très beau et surpuissant lorsque les éléments se déchainent (en l’occurrence le feu et la glace, qui combattent sans cesse, aussi bien par le biais de Jarol et Nekron que par la fougue de leurs rencontres explosives, un peu comme un volcan lorsqu’il rentre dans la mer)…
Il y a aussi une très belle histoire d’amour entre Tygra et Lam qui clôt le film d’une sublime façon et qui restera dans toutes les mémoires…
A la durée assez courte (79 minutes), « Tygra, la glace et le feu » est un condensé de plusieurs films d’héroïc fantasty (« Conan le barbare », « Le seigneur des anneaux », par exemple) mais en version animée, ce qui permet à Ralph Bakshi et Frank Frazetta de se « lâcher » encore plus au niveau des moyens financiers employés pour les décors et le cadre du film…
Très habile dans sa mise en scène, « Tygra, la glace et le feu » est bien plus qu’un simple dessin animé d’heroïc fantasy, il redonne ses lettres de noblesse à tout un pan de l’imaginaire du fantastique au septième art et contentera tous les publics, aussi bien les geeks fans de « Lord of the rings » que les plus petits, c’est un film familial et très intelligent, avec un degré émotionnel très poussé…
Il fait un peu penser au film « Dark Crystal » sorti la même année, du moins les thématiques du bien et du mal se rapprochent et la flamboyance déployée est similaire…
Le double DVD sorti chez Opening en 2007 est encore trouvable et c’est une véritable pièce de collection, le packaging en digipack est très soigné tout comme la qualité de l’image du DVD…
Vous avez aimé « Conan le barbare », « Le hobbit » et « le seigneur des anneaux », vous êtes plutôt bon public ? Ruez- vous sur « Tygra, la glace et le feu », vous serez comblés !

Note : 8.5/10





jeudi 29 décembre 2016

Midnight express d'Alan Parker, 1978

MIDNIGHT EXPRESS
d’Alan Parker
1978
Etats-Unis/Grande Bretagne
avec Brad Davis, John Hurt, Paul Lynch, Irene Miracle, Randy Quaid, Bo Hopkins
Drame carcéral
121 minutes
Musique de Giorgio Moroder
Scénario d’Oliver Stone
Budget : 2 300 000 dollars
Box-office aux Etats-Unis : 35 000 000 dollars
Nombre d’entrées en France à sa sortie : presque 6 millions de spectateurs
Synopsis :
Turquie, début des années soixante-dix…
Billy Hayes, un jeune homme américain, veut faire transiter deux kilos de haschich pour les revendre à des amis et se faire un peu d’argent, sa vie va basculer lorsque des douaniers le fouillent avant qu’il monte dans l’avion et trouvent les barres de haschich que Hayers avait dissimulées sous ses vêtements, il est conduit en prison, sa peine étant de quatre années de détention…
Hayes a la visite de son père et d’un avocat obèse qui lui assure faire tout pour diminuer sa peine ; les mois défilent dans des conditions carcérales déplorables et inhumaines, Billy fait la connaissance de Max et Tex, deux autres hommes emprisonnés…
Les conditions et les relations politiques entre la Turquie et les Etats-Unis ne sont pas au beau fixe et un second procès a lieu, mais Hayes sera un « exemple » pour la Turquie qui, in fine, condamne le jeune homme à la prison à perpétuité !
Fou de rage, Billy comprend que sa seule survie se trouve dans la possibilité d’une évasion… Il a la visite de Susan, sa petite amie, cette dernière lui transmet un album photo où se trouvent à la dernière page, cachés, des billets de cent dollars…
Devant la police et le monde de la justice corrompus, Billy tente le tout pour le tout et essaie de s’évader une ultime fois…
Mon avis :
Tourné en cinquante- trois jours avec des délais très rudes, « Midnight express » est perçu par beaucoup de cinéphiles comme LE film ultime sur l’incarcération et il est vrai que le scénario écrit par Oliver Stone (alors novice au cinéma) se dote d’une histoire électrisante et réaliste qui ne fait pas dans la demi-mesure et qui insuffle au film un climat très dur, parfois difficile et éprouvant, même pour le plus aguerri des spectateurs…
A ce titre, la composition de Brad Davis est remarquable, l’acteur s’est tellement imprégné de son rôle qu’à la fin du tournage, le personnage de Billy Hayes lui laissera longtemps des séquelles…
Le film a été mis en scène à Malte et les prises de vues d’Istanbul ont été « rajoutées » pour faire la jonction entre les séquences, les décors sont sales, repoussants et font pénétrer le spectateur dans les tréfonds de taudis de prisons où le moins que l’on puisse dire est que l’hygiène n’est pas respectée, les prisonniers étant rabaissés à des animaux que les gardiens torturent comme bon leur semble, dans des conditions inhumaines, ce qui valut au film d’être taxé de « mensonger » par les autorités turques…
Il y a l’effet du mythe de Sisyphe dans la quête de Billy Hayes à sans cesse recommencer son évasion, il arrive près de son but… jusqu’à ce que tout dégringole au dernier moment, cette malchance qui le ronge perpétuellement est autant éprouvante pour lui que pour le spectateur, qui semble ne pas voir d’issue au film…
Des thématiques politiques sont récurrentes et l’acharnement de la justice turque sur ce jeune américain, bouc émissaire idéal face à un Nixon intransigeant vis-à-vis des palestiniens et de l’Islam, devient alors le « prétexte » pour qu’on se venge en « parallèle » sur lui par le biais d’une sentence disproportionnée…
Alan Parker donne à son film une mise en scène rigoureuse, méthodique, ponctuée de moments « chocs » qui restent inoubliables (la venue de Susan au parloir, l’effondrement de Billy et même le début hyper paranoïaque sur le tarmac de l’aéroport avec la fouille des douaniers), tout est étudié pour garder une grande tension et une attention du spectateur, qui se demande bien comment tout cela va s’achever…
Enorme succès au box –office et film très célèbre, « Midnight express » demeure une œuvre majeure du cinéma de la fin des années soixante-dix et sa dureté à être visionné ne doit pas empiéter sur les qualités formelles de sa réalisation ; outre le fait qu’il soit un classique, « Midnight express » possède une force encore intacte de nos jours et l’impact qu’il a pu avoir est inoxydable, la vigueur qu’il déploie restera ancrée dans toutes les mémoires…
Brad Davis, l’acteur principal, décédé du Sida, possède le charisme des plus grands (on peut même le comparer aisément à Marlon Brando) et sa « présence », sa manière de jouer ce personnage de Billy Hayes n’était pas donné à n’importe qui, il aurait vraiment mérité l’oscar du meilleur acteur…
« Midnight express » est un film essentiel, très difficile à voir, mais c’est dû au sujet qu’il traite, c’est avant tout l’histoire dramatique d’une aventure humaine (tout est relatif), qui laissera des séquelles à bon nombre de cinéphiles, c’est également un métrage à la mise en scène magistrale, comme un uppercut en pleine figure…
Indispensable !

Note : 10/10





mardi 27 décembre 2016

Hurlements 2 de Philippe Mora, 1985

HURLEMENTS 2
de Philippe Mora
1985
Etats-Unis
avec Christopher Lee, Annie Mac Enroe, Reb Brown, Sybill Danning, Marsha Hunt, Judd Omen, Ferdy Mayne
Fantastique
91 minutes
Edité en blu ray chez Arrow video
aka Howling 2, your sister is a werewolf
aka Horror
aka Stirba Werewolf bitch
Synopsis :
San Franciso, Etats Unis, milieu des années quatre vingts…
Stefan Crosscoe, un occultiste adepte de lycanthropie, traque les loups garous à travers le monde, il a étudié leurs comportements et connaît tous les signes pour les repérer facilement ; Ben White, un homme dont la sœur, Karen, était journaliste, va à l’enterrement de celle-ci, il est accompagné de Jenny Templeton, sa petite amie…
Crosscoe, sur les lieux de l’inhumation, interpelle Ben et Jenny, et les invite chez lui à visionner la vidéo de la mort de Karen ; elle était journaliste présentatrice d’un journal local et fut abattue sur le plateau alors qu’elle se métamorphosait en lycanthrope !
Crosscoe propose au couple de se rendre en Transylvanie pour retrouver et éradiquer Stirba, une prêtresse louve garou qui est accompagnée de Mariana et Vlad, deux autres loups garous…
Ben et Jenny acceptent, à peine arrivés, ils constatent un comportement suspect des villageois, ces derniers sont pour la plupart des loups garous !
Un combat va dès lors s’engager, surtout qu’un lourd secret lie Stefan avec Stirba, leur rencontre sera explosive et la lutte sera sans pitié !
Mon avis :
« Howling 2 » est la suite directe du premier opus de la saga culte qui fut initiée par Joe Dante, c’est aussi un petit film très sympathique bourré de charme et d’idées qui a longtemps été mésestimé et sous-estimé, ce qui est bien dommage car sous ses allures nanardesques se cache une entreprise sincère et très touchante de la part de Philippe Mora…
Certes, certaines séquences sont cocasses voire ridicules (Christopher Lee au concert punk, les orgies de loups garous avec une Sybill Danning peu farouche et des étreintes déplacées qui n’apportent rien au film, sinon de satisfaire les plus bas instincts du spectateur !), mais déjà un bon point : on ne s’ennuie jamais !
Il y a même un aspect très atmosphérique voire exotique dès que les protagonistes arrivent en Transylvanie, le film alors décolle totalement et se pourvoit de moments particulièrement insolites dus à l’architecture des bâtiments où évoluent Ben et Jenny, il y a une recherche graphique indéniable et les scènes nocturnes sont très envoutantes…
On prend un réel plaisir en visionnant ce film, typique des productions des années quatre-vingts et au charme prégnant, de plus les scènes gore sont nombreuses et bien amenées par rapport à l’histoire, les fans de fantastique lycanthrope seront comblés par le savoir- faire de Philippe Mora et même les acteurs ont mis la main à la pâte en croyant dur comme fer dans leurs rôles (Reb Brown, à la carrure athlétique, se dote d’émotions, on le reverra dans le « Robowar » de Bruno Mattei trois ans plus tard et Christopher Lee n’a pourtant pas à avoir honte de sa prestation, sa classe, son aura fonctionnent à plein régime et il est crédible en chasseur expérimenté de loups garous)…
Certains passages restent gravés dans toutes les mémoires comme la cire qui part des oreilles du nain et qui lui fait exploser les orbites ou le final avec le gamin d’Halloween, et même les figurants bohémiens du village tchèque parviennent à dégager une empathie pour le spectateur, assistant à quelque chose de magique voire de carrément irréel (ça fait un bien fou un film qui sort des clichés habituels, là au moins on est servis niveau dépaysement !)…
Philippe Mora a même la bonne idée de pimenter l’intrigue avec un côté satanique lors des incantations de Stirba, on se croirait presque dans une messe noire ( !), ce qui fait marrer dans le film c’est que certains maquillages des têtes de loups garou sont un peu sommaires, du coup il y en a qui ressemblent aux créatures de la « Planète des singes » (LOL) c’est furtif mais quand on s’en rend compte ça déclenche l’hilarité !
Vraiment très agréable à regarder, « Hurlements 2 » s’est même bonifié avec le temps et le fait de le revoir sur un support optimal (le blu ray sorti chez Arrow vidéo) renforce le bonheur et la joie provoqués, l’édition est impeccable avec des tas de bonus et elle rend honneur au travail de Philippe Mora et de son équipe…
Sans être un chef d’œuvre du genre, « Hurlements 2 » décline, avec une grande originalité et une assurance dans la mise en scène, une variation du mythe du loup-garou et tous les fans de ce genre ou même les simples aficionados de films d’horreur des années 80 trouveront plaisir à la visionner, « Howling 2 » c’est du bonheur en barres !
Pas de prétention, pas d’arrogance, mais un film qui met en confiance dès le début et dont on ne peut que se délecter !

Note : 8/10





lundi 26 décembre 2016

Carnage de Tony Maylam, 1981

CARNAGE
de Tony Maylam
1981
Etats-Unis
avec Brian Matthews, Leah Ayres, Brian Backer, Larry Joshua, Jason Alexander, Carrick Glenn
91 minutes
aka The Burning
Slasher gore
Maquillages de Tom Savini
Produit par la Weinstein Company
Blu ray édité chez Rimini
Budget : 1 500 000 dollars
Synopsis :
Camp de Black Foot, Etats Unis, fin des années soixante-dix…
Cropsy est un moniteur d’un camp de vacances, les jeunes qu’il encadre le détestent et un soir, alors qu’il est endormi, une farce tourne mal et le pauvre moniteur est brulé au dernier degré, il est emmené d’urgence à l’hôpital de la ville, les séquelles de ses brulures semblent irréversibles et les adolescents coupables de ce forfait le laissent pour mort…
Cinq années plus tard, les mêmes adolescents qui avaient brulé Cropsy, sont maintenant des moniteurs à leur tour, ils encadrent des jeunes d’une colonie de vacances située à la périphérie de New York, à côté d’une forêt et d’un lac où ils ont prévu de faire des balades en canoë…
Todd est amoureux de Michelle, une jeune et très belle monitrice ; Glazer terrorise Dave, un autre membre de la colonie alors qu’Alfred, un libidineux personnage, reluque les jeunes filles nues sous la douche ou mate les ébats des plus grands lors de leurs étreintes forestières…
Tout semblerait aller à peu près correctement jusqu’à ce que, après avoir égorgé une prostituée, Cropsy, atrocement défiguré, parvienne à retrouver le camp de vacances où se trouvent ses anciens assaillants !
Déterminé et empreint d’une barbarie sans nom, Cropsy, méthodique et pugnace, va tuer quasiment tout le monde !
Seuls trois personnes lui tiennent tête et dans un baraquement isolé dans la forêt, un duel sans merci va avoir lieu !
Comme supports pour ses meurtres, Cropsy se munit d’un gros sécateur et d’un lance-flammes !
Après une dizaine de meurtres et une hécatombe d’une sauvagerie terrible, Michelle finit par donner par l’alerte, mais il est peut- être déjà trop tard !
Mon avis :
Considéré à juste titre comme un des meilleurs slashers de l’époque du début des années 80, ce « Carnage/The burning » n’usurpe pas sa réputation et, encore aujourd’hui, l’impact et la peur dégagés par ce métrage très efficace n’ont pas pris de rides, ceci étant surtout dû à une mise en place des personnages très rigoureuse et une montée dans l’angoisse très progressive…
L’histoire en elle-même et son prologue mettent vraiment mal à l’aise et Tony Maylam a l’art pour mettre en scène des séquences assez flippantes, le tout dans des décors naturels, ce qui accentue le malaise et la sensation d’errance et de perdition, aussi bien pour les protagonistes de l’histoire que pour le spectateur, pris en tenaille entre l’envie que les jeunes retrouvent leur camp initial et que le tueur soit neutralisé…
A noter un passage du film particulièrement soigné lorsque le canoë s’approche du radeau et également le leitmotiv de la comptine lors de la veillée nocturne à se glacer le sang d’effroi et parfaitement intégrée au moment où il faut de l’histoire…
Tourné quasiment en même temps que le premier « Vendredi 13 » (quelques mois les séparent), « Carnage/The burning » peut se définir comme un archétype du genre, il respecte à la lettre les codes du slasher tout en les bonifiant et allait servir « d’exemple » à une flopée d’autres films sortis bien après…
Les effets spéciaux « cousus mains » de Tom Savini sont pour beaucoup dans la réussite de ce film, qui lorgne par moments vers le grindhouse (le visage brûlé de Cropsy que l’on aperçoit à la fin évoque vraiment le bestiaire du grindhouse) tout comme les corps superbes des jeunes filles souvent topless accentuent le côté populaire du film, sans s’avérer extrême tout de même (on est dans le même niveau horrifique qu’un slasher classique)…
De plus, tous les acteurs du film sont d’illustres inconnus, ce qui renforce la crédibilité du film et permet ainsi au spectateur de ne se douter à aucun moment de qui sera tué en premier ; quant à la scène du meurtre crapuleux de la prostituée, elle n’est pas sans rappeler celle du meurtre dans « Maniac », Savini déployant ici tout son art et son arsenal d’effets craspecs…
D’autant plus que « Carnage/The burning » est une véritable redécouverte avec le magnifique combo digipack Blu ray/DVD sorti chez Rimini éditions il y a peu de temps et qui s’avère indispensable pour tous les nostalgiques de l’époque bénie des dieux où les films d’horreur ne connaissaient pas encore les CGI comme actuellement, et bénéficiaient de « vrais » effets gore comme seuls les grands maitres des SFX savaient produire…
En résumé, « Carnage/The burning » est vraiment le haut du panier en la matière et permet de mettre en lumière nombre de thématiques qui seront reprises par la suite, mais là la qualité est vraiment au rendez-vous et la rigueur est de mise…
Un slasher à voir vraiment, qui contentera les cinéphiles exigeants et également les fans friands de gore qui veulent capter l’essence, la génèse de ce style, qui atteint ici son zénith…

Note : 8.5/10





lundi 19 décembre 2016

Top Metal 2016

TOP METAL 2016

1/ TESTAMENT : The brotherhood of snake
2/ METALLICA : Hardwired and self destruct
3/ MEGADETH : Dystopia
4/ PRIMAL FEAR : Rulebreaker
5/ SUICIDAL TENDENCIES : World gone mad
6/ OBSCURA : Akroasis
7/ DREAM THEATER : The astonishing
8/ RAGE : The devil will rise again
9/ VADER : The empire
10/ RUNNING WILD : Rapid foray
11/ SODOM : decision day
12/ DESTRUCTION : Under attack
13/ DEATH ANGEL : The Evil divide
14/ HAMMERFALL : Built to last
15/ ANTHRAX : To all kings
16/ KORN : The serenity of suffering
Séances de rattrapage avec le dernier MESHUGGAH et le GOJIRA
Meilleur packaging : METALLICA : Hardwired and self destruct
Plus belle pochette : DREAM THEATER : The astonishing
Meilleure chanson ; Dystopia de MEGADETH et The Pale king de TESTAMENT
Déception de l’année : SCAR SYMMETRY n’a pas sorti de nouvel album
Souhait pour 2017 : un nouvel album de SCAR SYMMETRY et un blu ray live d’ANNIHILATOR ainsi que THE ASTONISHING en live en blu ray
Plus grosse attente pour 2017 : le nouvel album de KREATOR « Gods of violence »

METAL IS FOREVER  IN METAL WE TRUST !!!!!!!!!!!!!!



dimanche 18 décembre 2016

La soeur d'Ursula d'Enzo Milioni, 1978

LA SŒUR D’URSULA
d’Enzo Milioni
1978
avec Barbara Magnolfi, Stefania d’Amario, Vanni Materassi, Marc Porel, Anna Zinnemann, Antiniska Nemour
95 minutes
Giallo
aka La sorella di Ursula
Blu ray édité chez le Chat qui fume
Synopsis :
Un village côtier italien, au bord de la mer thyrénéenne, fin des années soixante-dix…
Ursula et Dagmar Beyne, deux sœurs venues d’Autriche, effectuent  quelques jours de repos et veulent profiter de leurs vacances pour se détendre ; Dagmar dite « Daggie » veille sur sa sœur Ursula, une jeune femme qui souffre d’une névrose et qui est victime de crises psychotiques récurrentes ; la jeune femme est asociale et jalouse inconsciemment sa sœur qui a un franc succès auprès des hommes et qui utilise son charme volcanique pour assouvir sa libido très demandeuse…
Robeto Delleri, le gérant de l’hôtel où séjourne les deux jeunes femmes, semble être de toutes les attentions vis-à-vis d’elles et les convie souvent à assister à un show musical, chaque soir, animé par Stella Shining, une chanteuse de pop…
Filippo Andrei, un jeune homme brun à la beauté ténébreuse, essaie de séduire Ursula mais cette dernière, eu égard à sa pathologie, refuse ses avances…
C’est alors qu’un maniaque sexuel trucide une prostituée de manière sauvage, il pratique une « mise en scène » avant chacun de ses crimes et terrorise les filles volages, dont il fait des proies et des victimes idéales…
Un couple de jeunes adolescents est lui aussi sauvagement assassiné, dans les combles de l’hôtel, la police piétine et les soupçons vont vers Delleri, le responsable du gite…
Dagmar révèle alors à Filippo qu’un lourd secret familial est la cause de la maladie mentale d’Ursula, son père étant devenu impuissant a fini par se suicider…
Mon avis :
Totalement inédit en France, « La sœur d’Ursula » est un giallo très atypique qui se démarque des autres par la crudité appuyée des scènes de sexe (Milioni a mis le paquet et nous gratifie de moult séquences quasiment pornographiques !), de plus « La sœur d’Ursula » lorgne de manière frontale sur le « film de demeures » et l’architecture de l’hôtel et de ses multiples recoins est mise en valeur de façon très rigoureuse, ce lieu fait partie intégrante de l’histoire…
L’intrigue avec le binôme des deux sœurs, toutes deux antinomiques (l’une réservée et bipolaire, l’autre ouverte sur le monde et à la limite de la nymphomanie) forme un duo qui donne de multiples interrogations au spectateur et brouille les pistes (Daggie semble vouloir « protéger » Ursula mais adopte une attitude qui la perturbe sans arrêt)…
Le modus operandi du tueur est très original avec l’ombre de ce qui semble être son sexe en érection et qui apparaît régulièrement avant chaque meurtre, meurtre qui préfigure quatre années avant ceux que Fulci a mis en exergue dans son « Eventreur de New York », du moins la sauvagerie employée fait penser au film du Maestro…
Enzo Milioni s’est particulièrement appliqué dans les cadrages de son film, il adopte un style atypique et avant-gardiste proche des techniques utilisées dans le cinéma d’auteur ; la plastique des actrices est sidérante et seule la belle Barbara Magnolfi a refusé de dévoiler sa nudité, quant aux autres comédiennes elles se sont montrées peu avare de leurs charmes (à peine le film démarré, déjà à la troisième minute, on a droit à une scène de nudité intégrale, et ça n’arrête pas !), ce qui fait de « La sœur d’Ursula » un film proche de l’extrême et qui n’est pas à montrer à tous les publics…
Ce côté grivois n’est pas pour autant gratuit et permet de servir de levier pour rehausser l’intrigue où Enzo Milioni nous balade complètement, il parvient à éclater les codes giallesques pour se concentrer sur un scénario très habile et alambiqué axé sur la névrose d’une femme, en l’occurrence Ursula (Barbara Magnolfi tient ici LE rôle de sa carrière, la jeune femme est remarquable et très crédible)…
Au fur et à mesure, la mosaïque scénaristique se reconstitue jusqu’à un final effrayant et qui floue tout le monde, les interrogations multiples trouvent enfin des réponses et la terreur est au rendez-vous de manière imparable !
Exhumé miraculeusement par les éditions du Chat qui fume, « La sœur d’Ursula », outre ses qualités innovantes indéniables, est l’exemple typique de la recherche de renouveler un genre qui semblait en perte de vitesse (on est en 1978) à l’orée des années quatre- vingts, Enzo Milioni moins connu que ses illustres homologues Lenzi, Martino et autres Dallamano s’est plutôt bien débrouillé et s’en sort honorablement, avec « La sœur d’Ursula » il n’a copié personne et signe un des avatars les plus extrêmes du genre, que tout cinéphile fanatique de gialli se doit d’avoir visionné, ne serait- ce que pour sa REELLE originalité et son application visuelle, sa recherche de se démarquer des codifications instaurées auparavant…
« La sœur d’Ursula » est un film très intéressant qui ravira les cinéphiles curieux et ouverts à toutes les nouveautés…

Note : 9/10




samedi 17 décembre 2016

Ozone de Matt Devlen, 1986

OZONE
de Matt Devlen
1986
Etats-Unis
avec Scott Davis, Blue Thompson, Janice Williams, Barbara Dow, Lorraine Dowdy
94 minutes
aka Attack of redneck mutants
Film de zombies
DVD édité chez Crocofilms
Synopsis :
Poolville, une bourgade des Etats-Unis, milieu des années quatre-vingts…
Arlène Wells, une jeune femme sillonne les campagnes, elle effectue des recherches sur la couche d’ozone en milieu rural, on est en plein été et la chaleur est intenable ; un jeune homme est caché dans le coffre de sa voiture, elle le découvre et après lui avoir demandé un billet de cent dollars, elle accepte finalement de le véhiculer ; le jeune homme lui apprend qu’il est le fils d’un riche industriel qui a établi des malversations agricoles qui ont déréglé la nature environnante…
C’est alors que tous les paysans, les « rednecks » de la contrée avoisinante, se mutent en monstres cannibales !
Ils ont été victimes d’un trou dans l’atmosphère et ont été contaminés par l’ozone qui s’est propagée au sol !
Dotés d’une force herculéenne et avides de chair humaine, ces zombies terrorisent tout le monde et rentrent de force dans les habitations pour tuer tous les gens à des kilomètres à la ronde…
La petite amie d’un redneck doit donner un récital de chant dans une épicerie devenue salle de concert pour l’occasion, c’est alors que trois zombis irradiés déboulent !
Mon avis :
Tourné dans des conditions hyper précaires, « Ozone » souffre totalement des limites imposées par le cinéma underground et ne tire quasiment aucun avantage de ce genre, amplifié par un style « splatter gore » qui fait peine à voir…
Tout y est approximatif, mal fichu et le rythme est très lent (le premier zombi arrive au bout de vingt minutes !) ; les séquences gerbantes sont légion et les SFX carrément dégueux (un mix entre « Nightmare city » et « Brain dead » mais sans le talent ni la qualité)…
Matt Devlen a conçu son métrage comme un film de vacances ou un tournage entre potes, le résultat n’est donc pas à la hauteur si on le compare aux films de zombies existants connus du public, l’amateurisme absolu d’ »Ozone » joue des tours à son réalisateur et le dessert pour le consacrer comme l’un des plus mauvais films du genre…
Doté d’une réputation culte mensongère (si ce film est « culte » alors n’importe quel autre l’est aussi !), il faut arrêter avec ça, « Ozone » est vraiment nul, le scénario est inexistant, les comédiens ne sont pas dirigés et tout est torché à la one again, baignant dans l’anarchie la plus totale !
« Ozone » fait passer les bouzes d’Andreas Schnaas ou Olaf Inttenbach pour « Citizen Kane », les puristes fanatiques de Fulci ou Romero n’y reconnaitront pas leurs petits et passeront allègrement leur chemin face à cette misère filmique qui, en plus d’être grotesque, ne parvient jamais à décoller par sa lenteur et son amateurisme consternant de débilité…
Une idéologie sexiste prégnante tout le long n’arrange rien à la répugnance qui se dégage de ce film et il faut éviter de le visionner en étant barbouillé…
A part deux ou trois scènes d’agressions des zombies très sanglantes, « Ozone » ne présente aucun intérêt et s’avère vraiment dispensable par sa nullité…
Quand on sort de la projection, on a qu’une envie : se remater des « VRAIS » films  de zombies comme « Frayeurs », « Nightmare city » ou même « Virus cannibale » !
« Ozone » c’est l’Emmaüs du film gore, à occulter ou sinon à visionner pour se faire une idée de l’amateurisme underground d’outre Atlantique fait de bric et de broc et tourné en quelques jours avec le budget d’un paquet de cigarettes…
A fuir malgré la qualité relative de l’édition DVD sortie chez Crocofilms…

Note : 3/10




vendredi 9 décembre 2016

Apocalypse dans l'océan rouge de Lamberto Bava, 1984

APOCALYPSE DANS L’OCEAN ROUGE
de Lamberto Bava (aka John M. Old Jr)
1984
France/Italie
avec Valentine Monnier, Michael Sopkiw, Dagmar Lassender
Fantastique/Animal attack
89 minutes
Edité en DVD chez Astro (édition allemande)
aka Monster Shark
Participation au film de Max Pécas
Synopsis :
Une ville côtière des Etats-Unis, au début des années quatre-vingts…
Une jeune océanographe au corps superbe travaille dans un parc d’attractions nautique, elle s’est spécialisée dans l’étude du comportement des dauphins…
Un jeune aventurier débarqué fraichement devient un de ses plus fidèles amis ; lors d’une manifestation intempestive de panique des dauphins, des plaisanciers sont attaqués par ce qui semble être un monstre marin doté d’immenses tentacules, un croisement entre un poulpe géant et un requin qui, de plus, possède un appétit féroce et terrorise tous les nageurs…
Les décès se multiplient et la jeune océanographe se sert d’un logiciel informatique pour repérer le parcours du monstre…
Lors d’un raid marin, un équipage entier est tué avec son embarcation qui chavire !
Les autorités locales décident de faire appel à un commando d’élite de l’armée pour neutraliser puis mettre hors d’état de nuire le monstre…
Les soldats se mettent en place et, une nuit, après avoir retrouvé la trace du mutant, provoquent un incendie pour l’attirer vers la berge…
Mon avis :
Que s’est-il passé dans la tête de Lamberto Bava ?
Pourtant très honnête metteur en scène de films bis voire cultes (la bilogie des « Démons », le splendide « Baiser macabre », chef d’œuvre du genre et bien d’autres films dignes du plus grand intérêt), ici c’est le foutoir total, aussi bien au niveau du scénario, des décors, de l’interprétation (exécrable) et même des effets spéciaux pour un monstre de pacotille construit en carton et animé de façon ultra rudimentaire…
Total WTF movie, « Apocalypse dans l’océan rouge » ruine son potentiel dès les dix premières minutes avec un prologue pompé grossièrement sur « La mort au large » de Castellari, autre fleuron du nanar sorti trois années auparavant…
Le découpage des plans séquences n’a ni queue ni tête et est indigne d’un film du fils de Mario Bava, on assiste impuissant à un pur foutoir cinématographique où la connerie ne semble jamais s’arrêter (les soldats ne trouvent rien de mieux pour « tuer » la créature que de vider des jerricanes d’essence dans la mer pour provoquer un incendie - !-), « Apocalypse dans l’océan rouge » est un festival de débilités ridicules ponctué par des défilés de pin ups en maillot de bain qui exhibent leurs guiboles, OK mais ça ne suffit pas à faire la qualité d’un film…
Le père Lamberto y va à la rame pendant une heure et demie et se débrouille pour « meubler » son « histoire » au scénario écrit sur une feuille de papier à cigarettes, on se demande encore comment il a pu bâcler à ce point son film, qui aurait pu être une déclinaison transalpine intéressante d’un mix entre « Leviathan » et « Les dents de la mer »…
On est dans la période cachetonesque de Lamberto (cacheton pour l’oseille et cacheton pour le lexomyl qu’il a manifestement du prendre à haute dose !)…
Michael Sopkiw et Valentine Monnier, les deux comédiens réchappés de l’inénarrable « 2019 après la chute de New-York » ont toujours une interprétation aussi plate qu’inconsistante et on a même droit au baiser final ( !), on croit rêver !
En définitive, « Apocalypse dans l’océan rouge » est un pur nanar, naufrage à la fois pour les protagonistes du film que pour la mise en scène (le terme est usurpé !)…
Il faut le voir pour le croire et on comprend aisément pourquoi aucun éditeur français  de DVD n’a osé sortir cette bouse dans l’hexagone…
Le summum du film bâclé…

Note : 3/10





Neuf mois ferme d'Albert Dupontel, 2013

NEUF MOIS FERME
d’Albert Dupontel
2013
France
avec Sandrine Kiberlain, Albert Dupontel
Comédie déjantée
82 minutes
Synopsis :
France, 2013…
Une jeune et talentueuse magistrate passe la nuit de la saint-Sylvestre avec ses collègues et boit de façon exagérée ; dans la nuit, elle sort du tribunal où se trouvent les fêtards et rencontre un marginal avec qui elle fait l’amour, elle ne se rappelle de rien…
Quelques mois plus tard, elle se rend compte qu’elle est enceinte…
Un dangereux psychopathe assassine et cambriole des quidams à leur domicile, il a pour modus operandi de leur arracher les yeux et de les manger après, il est le « globophage »…
De fil en aiguille, il semblerait que ce soit lui qui soit le père du bébé de la juge…
Parvenant à s’introduire chez elle, il fait tout pour lui éviter de se séparer du bébé, cette dernière refusant de le garder et faisant un déni de grossesse…
Tombant finalement mutuellement amoureux l’un de l’autre, le couple prépare un plan pour innocenter le marginal et d’un commun accord, ils décident de garder le bébé…
Mais l’enquête est rouverte et tout semble corroborer vers la culpabilité du marginal…
Jusqu’à ce qu’une révélation stupéfiante fasse changer la situation de manière irréversible !
Mon avis :
Acteur et comique culte et doué d’un très grand talent, Albert Dupontel signe avec « Neuf mois ferme » une nouvelle réalisation pour le cinéma, soyons nets, son métrage est une grande réussite, alternant des séquences hilarantes avec une histoire très originale et jamais vue au septième art, Dupontel réalise un tour de force, une prouesse scénaristique avec des passages d’anthologie où le spectateur rit aux éclats…
Frénétique et entrainant, « Neuf mois ferme » bénéficie d’un montage hyper speed où les gags s’enchainent non- stop, habile dans la réalisation, tout est configuré pour que le spectateur ne s’ennuie jamais ; Sandrine Kiberlain, dans un rôle à contre-emploi forme un couple iconoclaste avec le déjanté Albert Dupontel, les répliques, les situations font mouche à chaque fois, on prend un plaisir immense à visionner « Neuf mois ferme »…
On est même en plein délire avec le passage du septuagénaire et son déambulateur qui se lève en pleine nuit pour aller aux toilettes, Dupontel (à la fois réalisateur et scénariste du film) semble avoir littéralement pété les plombs avec « Neuf mois ferme » et communique sa jubilation au spectateur qui passe un franc moment de rigolade…
Conseillé en période de sinistrose, « Neuf mois ferme » est une œuvre très sympathique, insensée parfois et qui déchaine tout un arsenal de séquences jouissives d’une drôlerie gigantesque…
On peut voir et revoir ce film sans problème, le rire sera toujours au rendez-vous et Dupontel a été survolté dans sa mise en scène…
Petit à petit, « Neuf mois ferme » s’est hissé au rang de classique du film comique français…

Note : 9/10