MIDNIGHT
EXPRESS
d’Alan
Parker
1978
Etats-Unis/Grande Bretagne
avec
Brad Davis, John Hurt, Paul Lynch, Irene Miracle, Randy Quaid, Bo Hopkins
Drame
carcéral
121
minutes
Musique
de Giorgio Moroder
Scénario
d’Oliver Stone
Budget :
2 300 000 dollars
Box-office
aux Etats-Unis : 35 000 000 dollars
Nombre
d’entrées en France à sa sortie : presque 6 millions de spectateurs
Synopsis :
Turquie,
début des années soixante-dix…
Billy
Hayes, un jeune homme américain, veut faire transiter deux kilos de haschich
pour les revendre à des amis et se faire un peu d’argent, sa vie va basculer
lorsque des douaniers le fouillent avant qu’il monte dans l’avion et trouvent
les barres de haschich que Hayers avait dissimulées sous ses vêtements, il est
conduit en prison, sa peine étant de quatre années de détention…
Hayes
a la visite de son père et d’un avocat obèse qui lui assure faire tout pour
diminuer sa peine ; les mois défilent dans des conditions carcérales
déplorables et inhumaines, Billy fait la connaissance de Max et Tex, deux
autres hommes emprisonnés…
Les
conditions et les relations politiques entre la Turquie et les Etats-Unis ne
sont pas au beau fixe et un second procès a lieu, mais Hayes sera un « exemple »
pour la Turquie qui, in fine, condamne le jeune homme à la prison à perpétuité !
Fou
de rage, Billy comprend que sa seule survie se trouve dans la possibilité d’une
évasion… Il a la visite de Susan, sa petite amie, cette dernière lui transmet
un album photo où se trouvent à la dernière page, cachés, des billets de cent
dollars…
Devant
la police et le monde de la justice corrompus, Billy tente le tout pour le tout
et essaie de s’évader une ultime fois…
Mon
avis :
Tourné
en cinquante- trois jours avec des délais très rudes, « Midnight express »
est perçu par beaucoup de cinéphiles comme LE film ultime sur l’incarcération
et il est vrai que le scénario écrit par Oliver Stone (alors novice au cinéma)
se dote d’une histoire électrisante et réaliste qui ne fait pas dans la demi-mesure
et qui insuffle au film un climat très dur, parfois difficile et éprouvant,
même pour le plus aguerri des spectateurs…
A ce
titre, la composition de Brad Davis est remarquable, l’acteur s’est tellement
imprégné de son rôle qu’à la fin du tournage, le personnage de Billy Hayes lui
laissera longtemps des séquelles…
Le
film a été mis en scène à Malte et les prises de vues d’Istanbul ont été « rajoutées »
pour faire la jonction entre les séquences, les décors sont sales, repoussants
et font pénétrer le spectateur dans les tréfonds de taudis de prisons où le
moins que l’on puisse dire est que l’hygiène n’est pas respectée, les
prisonniers étant rabaissés à des animaux que les gardiens torturent comme bon
leur semble, dans des conditions inhumaines, ce qui valut au film d’être taxé
de « mensonger » par les autorités turques…
Il y
a l’effet du mythe de Sisyphe dans la quête de Billy Hayes à sans cesse
recommencer son évasion, il arrive près de son but… jusqu’à ce que tout
dégringole au dernier moment, cette malchance qui le ronge perpétuellement est
autant éprouvante pour lui que pour le spectateur, qui semble ne pas voir d’issue
au film…
Des
thématiques politiques sont récurrentes et l’acharnement de la justice turque
sur ce jeune américain, bouc émissaire idéal face à un Nixon intransigeant vis-à-vis
des palestiniens et de l’Islam, devient alors le « prétexte » pour qu’on
se venge en « parallèle » sur lui par le biais d’une sentence
disproportionnée…
Alan
Parker donne à son film une mise en scène rigoureuse, méthodique, ponctuée de
moments « chocs » qui restent inoubliables (la venue de Susan au
parloir, l’effondrement de Billy et même le début hyper paranoïaque sur le
tarmac de l’aéroport avec la fouille des douaniers), tout est étudié pour
garder une grande tension et une attention du spectateur, qui se demande bien
comment tout cela va s’achever…
Enorme
succès au box –office et film très célèbre, « Midnight express »
demeure une œuvre majeure du cinéma de la fin des années soixante-dix et sa
dureté à être visionné ne doit pas empiéter sur les qualités formelles de sa
réalisation ; outre le fait qu’il soit un classique, « Midnight
express » possède une force encore intacte de nos jours et l’impact qu’il
a pu avoir est inoxydable, la vigueur qu’il déploie restera ancrée dans toutes
les mémoires…
Brad
Davis, l’acteur principal, décédé du Sida, possède le charisme des plus grands
(on peut même le comparer aisément à Marlon Brando) et sa « présence »,
sa manière de jouer ce personnage de Billy Hayes n’était pas donné à n’importe
qui, il aurait vraiment mérité l’oscar du meilleur acteur…
« Midnight
express » est un film essentiel, très difficile à voir, mais c’est dû au
sujet qu’il traite, c’est avant tout l’histoire dramatique d’une aventure
humaine (tout est relatif), qui laissera des séquelles à bon nombre de
cinéphiles, c’est également un métrage à la mise en scène magistrale, comme un
uppercut en pleine figure…
Indispensable !
Note :
10/10
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