CHRISTINE
de
John Carpenter
1983
Etats-Unis
avec Harry Dean Stanton, Keith
Gordon, John Stockwell, Alexandra Paul, William Ostrander, Robert Prosky
Film
fantastique culte
106
minutes
d’après
le roman de Stephen King
Budget :
10 000 000 dollars
Recettes
au box- office américain : 21 000 000 dollars
Synopsis :
Etats
Unis, fin des années cinquante…
Une
usine de productions automobiles construit des voitures du modèle Plymouth
Furie ; un des employés est blessé par le capot d’une des voitures, un
autre rentre dans l’habitacle et y jette une cendre de son cigare : il
décède probablement d’un arrêt cardiaque !
Un
peu plus d’une vingtaine d’années plus tard, Arnold dit « Arnie »
Cunningham est un lycéen complexé au physique chétif, il est le souffre-douleur
de ses camarades, le jeune garçon étudie la mécanique ; alors qu’une
bagarre tourne mal, son ami Dennis Guilder vient le défendre ; Buddy
Repperton, un voyou jure d’avoir la peau d’Arnie…
Leigh
Cabot, une superbe jeune fille nouvellement arrivée au lycée, fait tourner
toutes les têtes des garçons, Dennis essaye de la brancher…
Lors
d’une virée en voiture avec Dennis, Arnie découvre la carcasse de la Plymouth
Furie 1958, il est hypnotisé par le charme de cette voiture et l’achète fissa
300 dollars à son propriétaire afin de la restaurer…
Il
stocke la voiture dans le garage de Will Darnell et en quelques semaines il la
remet à neuf…
Cette
voiture est en fait maléfique et possédée par un esprit diabolique, Arnie
change du tout au tout dès qu’il l’a en sa possession et devient plus sûr de
lui et agressif…
Il
nomme sa voiture Christine et perd pied avec la réalité ; un jour
Christine est vandalisée par Buddy Repperton et sa bande de voyous…
Arnie
prend alors le taureau par les cornes et annihile tous ceux qui ont fait du
« mal » à sa voiture…
Mon
avis :
Film
tourné l’année suivante de « The thing », « Christine » est
un film essentiel pour comprendre et analyser la carrière filmique de
Carpenter, il y développe via le roman de Stephen King des thématiques
récurrentes au cinéma fantastique de façon très originale ; Carpenter
remet au gout du jour le mythe de Docteur Jekyll et Mister Hyde par le
personnage d’Arnie, tour à tour ado inhibé qui deviendra une véritable brute
galvanisée par l’aura de sa voiture, qu’il considère comme une personne à part
entière, un peu comme une entité avec qui il fusionne et qui ne fait qu’un seul
avec elle…
La
vie estudiantine est passée au second plan dans le film (malgré une scène à la
« Class 1984 » pas piquée des hannetons), John Carpenter se concentre
sur la voiture baptisée Christine, elle polarise toutes les attentions et c’est
elle LA star du film, elle apparaît pratiquement dans chaque plan, réveillant
la terreur et la mort par les vrombissements de son moteur et sa rapidité à
agir lorsqu’il faut « venger » ceux qui ont nui à son propriétaire…
C’est
bien là toute l’originalité du film, le tueur en série est une VOITURE, plus un
BOOGEYMAN ou un ALIEN, du coup le réalisme de cette automobile nous vaut des
scènes fantastiques comme la résurrection de pare chocs abimés ou des portières
et des pare brises qui se reforment (Carpenter a utilisé un montage à l’envers
avec un « gonflage » des pièces de la voiture, le résultat est
bluffant et particulièrement habile)…
Quasiment
une trentaine de modèles ont été utilisés pour le film, que ce soit les
poursuites, les scènes de casse ou le final avec le bulldozer ; d’une
technique irréprochable, « Christine » se suit parfaitement et le jeu
des acteurs n’est pas laissé en reste, Carpenter donnant crédibilité aux
protagonistes, tous très impliqués dans l’histoire…
Et
n’oublions pas la musique, partie intégrante de ce film, elle colle
complètement aux scènes et sait apparaître juste quand il le faut, Carpenter
réalise ici un coup de maitre et prouve la symbiose qu’il sait produire entre
l’image et le son, entre la partition musicale et sa réalisation, du travail
d’orfèvre !
« Christine »
demeure encore de nos jours un des meilleurs films de Carpenter et accéda
automatiquement au rang de film culte, bien ancré dans les productions des
années 80 et restant fidèle au style de Stephen King, John Carpenter, par son
talent, ne pouvait pas trahir le roman et le rendu est accessible également
même pour ceux qui n’ont pas lu le livre…
Keith
Gordon dans le rôle d’Arnie fait d’abord penser à Mac Fly de « Retour vers
le futur » pour se muter en un psychopathe aux antipodes de son personnage
de départ, les seconds rôles sont également authentiques comme le garagiste
bourru et pète sec ou le flic incarné par Harry Dean Stanton aux apparitions
fulgurantes ; quant aux jeunes acteurs du film, ils sont crédibles malgré
des dialogues en dessous de la ceinture pas forcément bienvenus…
Dans
sa globalité, « Christine » est un véritable plaisir à visionner et
prouve une énième fois tout le respect que John Carpenter a pour son public, à lui
fournir la jubilation à chacune de ses œuvres, il connaît son travail et
l’effectue avec rigueur et empathie afin de nous faire savourer ce qu’il
produit…
Bref,
encore une fois un MUST de Carpenter qui n’a pas vieilli malgré les années, on
se régale en le regardant et cette déclinaison du style de Big John force
obligatoirement le respect, on ne peut que s’agenouiller devant tant de
maitrise…
Un
film essentiel pour tout cinéphile…
Note :
10/10
Dédicacé
à Fabrice
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