LE
VAMPIRE ET LE SANG DES VIERGES
d’Harald
Reinl
1967
Allemagne
avec
Lex Barker, Karin Dor, Christopher Lee, Christiane Rucker, Carl Lange
Film
fantastique gothique
80
minutes
Inédit
en DVD en France
d’après Edgar Allan Poe
aka Die schlagengrube und das Pendul
aka Castle of walking dead
Synopsis :
Un
village d’Europe, du temps de l’inquisition…
Le
comte Regula est condamné à la peine capitale par un juge, son bourreau se rend
dans le cachot où il croupit et lui annonce qu’il sera écartelé, la guillotine
étant une souffrance trop infime pour ce que Regula a commis, l’assassinat d’une
douzaine de vierges du village à qui il a vidé le sang…
Regula
est donc écartelé en place publique…
Trente-
cinq ans plus tard, Roger, un avocat rend visite à un de ses clients qui est
unijambiste, dans la même ville où fut tué Regula, il rencontre la baronne
Liliane de Brabant, une très belle jeune femme…
Roger
doit se rendre au château de Regula, le prêtre Fabien, un homme hédoniste, lui
propose de l’accompagner ; de fil en aiguille, la baronne Liliane de
Brabant et son amie Babette sont attaquées par de mystérieux hommes cagoulés,
Roger et Fabien les sauvent in extremis et leur donnent refuge dans leur
diligence…
Le
cocher meurt d’un arrêt cardiaque lorsqu’ils traversent de nuit une forêt où se
trouvent des membres humains aux arbres ainsi que des pendus ( !)…
Finalement,
Roger, Fabien, Liliane et Babette arrivent au château de Regula…
Anathol,
le valet de Regula, va leur délivrer un terrible secret et va les torturer dans
les caveaux du château !
Alors
que Regula arrive, les quatre personnes comprennent qu’elles n’en réchapperont
pas vivantes…
Mon
avis :
Extrêmement
sympathique, ce « Vampire et le sang des vierges » (quel titre !)
est simplement une déclinaison germanique des codes vampiriques instaurés par
ses prédécesseurs, les films de la Hammer et ceux de Mario Bava ou Riccardo
Freda ; Harald Reinl n’est pas un réalisateur novice puisqu’on lui doit
les films de la légende allemande des « Nibelungen », il connaît donc
parfaitement l’imagerie fantastique au cinéma et sait rendre compte du
caractère gothique et s’en sort merveilleusement bien…
Lex
Barker (sosie de l’acteur de X, Christophe Clark) et la splendide Karin Dor (ex
James Bond girl) forment donc un couple très beau et le personnage de Fabien, faux
prêtre et vrai brigand, donne un aspect bourru au film et est très bavard (ah
la pintade aux morilles et autres facéties), Christopher Lee possède un rôle
mis au second plan, Harald Reinl ne semble l’avoir embauché que pour le « gimmick »
du personnage (Dracula n’est pas n’importe qui !)…
Reinl
nous gratifie de bestioles horribles (petites mygales, serpents, rats,
vautours) et donne des couleurs pastel que n’aurait pas renié Mario Bava (le
passage avec les nuages rouges, la séquence de la forêt), bref on est en plein
dans l’âge d’or du gothique teuton avec des peintures proches de celles de
Jérome Bosch, servant à parfaire les décors du château, l’effet est sidérant !
On
ne croit pas une seconde à l’épilogue un peu nunuche du film où les « gentils
s’en sortent bien » mais peu importe, le plaisir est au rendez-vous et le
postulat se suit avec grande délectation, la durée courte du film ne changeant
rien à la jubilation qu’il procure…
Bon
enfant et très réussi, « Le vampire et le sang des vierges » est un
archétype candide du film gothique européen et possède des séquences
inoubliables, des trognes patibulaires mais presque et un ton insouciant qui
fait bien plaisir à voir, Reinl ne se casse pas la tête et décline un hommage à
sa sauce aux films de la Hammer…
Tourné
la même année que « Le bal des vampires », « Le vampire et le
sang des vierges » reste mineur par rapport à l’immense film de Polanski
mais demeure cependant un must have pour tous les adeptes de gothique
vampirique, d’autant plus qu’il est rare et n’est jamais sorti en DVD en France…
Il n’y
est, en définitive, jamais question de vampirisme au sens frontal du terme
(personne ne suce le sang) mais plutôt de caveaux, de tortures et bourreaux (un
peu comme pour « La marque du diable » en beaucoup moins violent)
mais il est sûr et certain que « Le vampire et le sang des vierges »
contentera nombre d’aficionados du genre…
A
noter une musique hyper tonitruante qui risquera d’agacer ou de décontenancer
certains spectateurs, pour les autres, le film passe comme une lettre à la
Poste…
Un
DVD chez Artus films serait idéal et bienvenu !
A découvrir
et à réhabiliter, « Le vampire et le sang des vierges », outre sa
sincérité évidente, reste l’exemple typique du film fantastique germanique de
la fin des années soixante…
Note :
9/10
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