LE
FANTOME DE L’OPERA
de Terence
Fisher
1962
Grande-Bretagne
avec Michael Gough, Herbert Lom,
Heather Sears, Edward de Souza, Thorley Walters, Ian Wilson, Michael Ripper
84
minutes
Film
fantastique
Produit
par la Hammer films
Blu
ray édité chez Elephant films
aka The Phantom of the opera
d’après
le roman de Gaston Leroux
Musique
d’Edwin Astley
Synopsis :
Londres,
au tout début du vingtième siècle…
Lors
d’une représentation à l’opéra de la ville, le spectacle est troublé par la
mort d’un technicien retrouvé pendu à une corde pendant le final de la partie
de chant…
La
cantatrice refuse catégoriquement de continuer à chanter dans cet opéra ;
Lord Ambrose d’Arcy, le directeur et Harry Cobtree, le directeur artistique,
doivent recruter de nouvelles vocalistes féminines ; c’est alors que
postule Christina Charles, la jeune femme fait illusion et est engagée sur le
champ...
Christina,
dans sa loge, entend une voix mystérieuse qui lui parle, comme si se trouvait
un fantôme au sein du bâtiment !
Très
vite, Harry Cobtree, après lui avoir fait la cour, tombe amoureux de Christina
et cette dernière cède à ses avances ; Christina est enlevée !
Harry
Cobtree mène une enquête pour comprendre les raisons du rapt de Christina ;
durant ses pérégrinations, il apprend que Lord Ambrose d’Arcy est un salopard
de la pire espèce, il a racketté et trompé un compositeur, Erik Petrie, et lui
a marchandé inégalement l’intégralité de ses symphonies…
Alors
que Petrie, par vengeance, a voulu détruire les partitions en les brûlant, il a
été gravement blessé avec de l’acide nitrique et a survécu dans une bouche d’égout
de la Tamise !
Petrie
a créé tout un sous- sol, sous l’opéra, c’est en fait lui le fameux fantôme !
Cobtree
parvient à reconstituer cette mosaïque et part délivrer Christina ; c’est
à ce moment que Lord Ambrose d’Arcy est agressé par Petrie qui, fou de rage et
dans un désir de vengeance, se rend au bureau du directeur !
Mon
avis :
Adaptation
à la sauce hammérienne du célèbre roman de Gaston Leroux, « Le fantôme de
l’opéra » était un projet hyper casse gueule pour Terence Fisher, il bénéficia
d’un budget colossal et les studios Universal mirent les bouchées doubles pour
la production du film qui se révéla un fiasco au box-office et pourtant c’est
un injuste retour de bâton car ce « Fantôme de l’opéra » est une œuvre
magnifique, très dense et colossale dans la réalisation…
Fisher
y est allé très fort et déploie son talent dans des séquences hyper bien
coordonnées, la technique est sidérante de perfection (notamment lors des
passages à l’opéra, justement, et sur sa scène, mais aussi lorsque
Cobtree/Edward de Souza passe par la Tamise jusqu’à la bouche d’égout pour
retrouver et sauver la belle Christina –quel passage ! -)…
On
est passionné du début à la fin, « Le fantôme de l’opéra » est un
régal intemporel servi d’une dose de magie et de modernité stylistique (le
flashback lorsqu’on comprend l’origine du fantôme avec Petrie qui vient pour
brûler les partitions), et le blu ray d’Elephant films sublime totalement le
charme du film, on se prend un pied monumental pendant une heure vingt- quatre !
C’est
là qu’on voit que Terence Fisher était peut- être le plus grand, le meilleur
réalisateur que la Hammer ait eu, il a une application, un sens de la rigueur
et une détermination imparables qui donnent instantanément un charme absolu à
ses films…
Des
libertés sont prises avec la mythe du « Fantôme de l’opéra » mais ce
n’est pas grave, le plaisir du cinéma est bel et bien là et on déguste le film
comme il se doit, tout est coordonné à la perfection, les acteurs y croient à
fond et le personnage de Lord Ambrose d’Arcy incarné par Michael Gough est un
modèle de salopard, c’est LUI le méchant du film, bien plus que le fantôme de l’opéra
lui-même, d’ailleurs c’est Ambrose d’Arcy la cause de tous les malheurs que l’on
voit dans le film !
Il y
a des passages inoubliables et un suspense de folie (l’attaque au couteau avec
le nain dans les égouts, la façon dont le début est filmé, le final
apocalyptique), l’histoire d’amour entre Christina et Harry n’est pas du tout
sotte et colle parfaitement à l’ambiance du film, franchement je vois
difficilement ce qu’il y aurait à redire sur la mise en scène…
Et
la musique d’Edwin Astley, quel monument ! elle est à tomber par terre !
Les cinéphiles et/ou les mélomanes seront comblés !
« Le
fantôme de l’opéra » version Hammer films est un vrai bonheur, encore une
fois la firme d’outre-Manche revisite tous les classiques du bestiaire
horrifique et rares sont les déceptions, « Le fantôme de l’opéra »
est, une nouvelle fois, une très grande réussite et un film à réhabiliter
absolument, il est impensable qu’il se soit fait casser de la sorte par les
critiques à sa sortie et qu’en salles il fût un échec (cela valut même à
Terence Fisher d’être congédié –momentanément heureusement- par la Hammer !)…
Indispensable
si l’on veut mesurer l’étendue du talent et l’ouverture d’esprit de la Hammer
et de Fisher, « Le fantôme de l’opéra » est un film magnifique et
flamboyant, unique en son genre et indélébile dans la mémoire de tout cinéphile…
Maintenant
qu’Elephant films l’a sorti dans cette sublime édition, plus personne n’a d’excuse
pour le rater !
Un
monument qui compte énormément dans le parcours de Fisher et de la Hammer films…
Note : 9.5/10
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