L’EMPREINTE
DE FRANKENSTEIN
de Freddie
Francis
1964
Grande-Bretagne
avec Peter Cushing, Peter
Woodthorpe, Kiwi Kingston, Duncan Lamont, Sandor Eles, Katy Wild
Film fantastique
84 minutes
Production Hammer films
aka The evil of Frankenstein
Box-office en France : 694 778 entrées
Synopsis :
Ville
de Karlstadt et ses environs, au dix-neuvième siècle…
Le
baron Frankenstein mandate un vagabond pour subtiliser un cadavre entreposé
dans une cabane ; Frankenstein retire le cœur encore frais du macchabée et
est sur le point de concrétiser son expérience, il est aidé par son assistant
Hans…
Mais
un ecclésiastique rentre chez Frankenstein et saccage tout son laboratoire !
Hans
et Frankenstein sont contraints de s’exiler à Karlstadt d’où ils furent chassés
une dizaine d’années auparavant ; ils arrivent dans la bourgade alors que
se déroule une fête foraine et un carnaval ; ainsi, Frankenstein et Hans s’affublent
d’un masque pour ne pas être reconnus ; dans une auberge, Frankenstein
reconnait le bourgmestre et le chef de la police qui lui avait volé des choses
précieuses et notamment une bague ; fou de rage, Frankenstein se rue sur
le bourgmestre et provoque une esclandre !
Zoltan,
l’hypnotiseur de la fête foraine, cache temporairement Hans et Frankenstein et
ceux-ci parviennent à regagner le château, en ruines et dévalisé, où vécut
Frankenstein…
Le
baron y a gardé sa créature et une idée lui vint à l’esprit : faire appel
à Zoltan pour hypnotiser et ramener à la vie la créature…
Zoltan
accepte mais tout ne va pas se passer comme prévu par Frankenstein, Zoltan se
servant de manière insidieuse de la force colossale de la créature à des fins
personnelles et vénales !
Mon
avis:
Troisième
segment des “Frankenstein” de la Hammer,
cette fois ci réalisé par Freddie Francis (Terence Fisher ayant décliné la
réalisation, blessé lors d’un accident de voiture), « L’empreinte de
Frankenstein » n’en demeure pas moins très intéressant car le personnage
central du film n’est pas la créature elle-même (il aura fallu pas moins de
deux cents croquis pour l’établir) mais le Baron Frankenstein incarné
magistralement par Cushing et là, l’acteur a mis le paquet !
Ça démarre
à fond la caisse avec un pré-générique qui met direct dans l’ambiance et l’action
ira crescendo au fil du déroulement du film ; peut- être que Cushing n’aura
jamais été autant habité par son rôle que dans celui-là, il a des yeux de fou,
se bagarre, bondit, ce rôle est autant physique que verbal pour lui, il
instaure désormais son personnage clef de voûte de la Hammer, tout comme Van
Helsing dans les films vampiriques qu’il tourna par la suite…
Le
personnage de la mendiante muette (bouleversante Katy Wild) place même « L’empreinte
de Frankenstein » au même niveau que les films de James Whale avec un côté
touchant et totalement émotionnel (la créature guidée par la jeune femme
rappelle "La fiancée de Frankenstein »), le second rôle de
Zoltan, le charlatan hypnotiseur, sert de levier pour faire se diversifier l’intrigue
qui prend un virage à 360 degrés avec les meurtres « commandés à distance »,
c’est une brillante idée scénaristique et tout tient la route dans l’histoire…
On
est en plein dans la période faste, dans l’âge d’or de la Hammer avec « L’empreinte
de Frankenstein » et ça se voit, tous les codes modernes sont déclinés de
façon juste et le spectateur en prend plein les mirettes, Freddie Francis était
l’assistant de Terence Fisher, tout ce qui lui a été enseigné pour une mise en
scène réapparait à la perfection et il délivre un travail particulièrement
appliqué et rigoureux…
« L’empreinte
de Frankenstein » est un must absolu, il redonne de la nouveauté au mythe
et surtout il ne trahit jamais l’atmosphère des précédents films, quoiqu’en
disent les détracteurs sur le maquillage du monstre, c’est à appréhender au
second plan, l’intérêt est mis beaucoup plus en avant sur le Baron Frankenstein
et sa vie, ses antécédents, que sur le prétexte de la créature, le scénario est
prioritairement mis sur Cushing…
Et
surtout la petite muette, un personnage marginal qui fait fonctionner le côté « différent »
voulu par Freddie Francis, il a gagné son pari et nous émerveille par sa mise
en scène…
« L’empreinte
de Frankenstein » est un pilier dans la continuité des films du mythe et
la Hammer peut se vanter d’en avoir redonné vigueur et singularité, ne se
contentant pas de resservir un énième Frankenstein basique, cette fois les
coutumes volent en éclats et le rendu est sublime !
Elephant
films a une nouvelle fois fait un excellent travail et l’image du blu ray est
magnifique, tout comme les bonus avec Nicolas Stanzick, qui dissèque comme
personne le film et le place dans son contexte, une mine d’or d’informations !
« L’empreinte
de Frankenstein » est un chef d’œuvre essentiel si l’on veut bien
comprendre le sens que voulait donner la Hammer aux films qu’elle produisait, c’est
effectivement avec des films comme celui-ci que l’on peut juger de la qualité
et de l’implication de la Hammer pour le cinéma fantastique mondial…
Immanquable !
Note : 9.5/10
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