de Robert Young
1972
Grande Bretagne
avec Adrienne Corri, Anthony Higgins, Lynne Frederick, Thorley Walters, John Moulder Brown, David Prowse, Domini Blythe, Laurence Payne
Film fantastique vampirique
87 minutes
Produit par la Hammer films
aka Vampire circus
Synopsis :
Une contrée de l’Europe de l’Est, au dix-neuvième siècle…
Le Comte Mitterhaus est un très dangereux vampire qui vit dans un château, il est craint de toute la population avoisinante ; lorsqu’Anna, une jeune femme, s’introduit dans son antre avec sa fille, le mari d’Anna, le professeur Albert Miller veut la sauver des griffes de Mitterhaus ; hélas, à son arrivée il trouve sa fille morte et décide d’appliquer une vengeance manu militari avec l’aide de quelques villageois ! Anna est devenue possédée par le comte, Miller plante un pieu dans le torse de celui-ci et les villageois incendient le château, laissant Mitterhaus pour mort, ils châtient Anna en la fouettant à mort…
Une décade et demie s’écoule, la peste a envahi le village et les habitants sont mis en quarantaine, ils ne peuvent s’échapper d’un périmètre précis et tous ceux qui souhaitent trouver une aide médicale sont abattus par les habitants des villages voisins ; le docteur Kersch et son fils Anton parviennent à s’échapper et Kersch passe la « frontière », espérant trouver de l’aide pour soigner la population qui meurt à petit feu…
C’est alors qu’arrive un cirque itinérant composé d’une femme tzigane à la poitrine opulente, d’un nain facétieux et grimé et d’Emil, un solide gaillard ; le cirque possède des fauves dont un tigre et une panthère noire ; les villageois sont subjugués par ce cirque et assistent à ses représentations chaque soir…
Dora, une jeune fille du village, le bourgmestre et sa fille Rosa sont en fait les descendants des tortionnaires du Comte Mitterhaus ; le comte a envoyé les forains du cirque pour effectuer une vengeance et annihiler tous ceux qui voulaient sa mort !
Mon avis :
Prenant la thématique initiale du vampirisme, « Le cirque des vampires » est bien un Hammer très insolite, qui bifurque sur un thème rarement abordé au cinéma : le cirque et les forains ; c’est cette idée très originale qui servira de levier à l’histoire pour reprendre le thème du vampire, mais cette fois, le Comte Mitterhaus apparaît peu (une fois au début et une fois à l’issue) donc, ce semi-Dracula « délègue » ses forfaits aux forains qui vont s’en donner à cœur joie pour le « venger », lui, laissé pour mort après le massacre initié par les villageois fous de rage (un début pré générique à fond les bananes et très sanglant !)…
Beaucoup d’érotisme, beaucoup de violence dans ce « Cirque des vampires », il s’agit d’un premier film d’un metteur en scène qui n’avait réalisé que des courts-métrages ou des documentaires et il s’en sort plutôt bien, se « moulant » dans le style que la Hammer films voulait et respectant bien les codes de la firme avec une touche atypique, comme dans « Capitaine Kronos contre les vampires », par exemple ; on est plus près de Capitaine Kronos que des « Maitresses de Dracula » avec « Le cirque des vampires », c’est toute la période seventies qui est mise en lumière ici…
Bourré de scènes novatrices, « Le cirque des vampires » frappe avant tout le spectateur parce qu’il ose en permanence (des enfants pour victimes, très mal vu par la censure, le film fut coupé à maintes reprises pour son exploitation aux Etats-Unis !), la séquence de la danse tribale avec la femme léopard complètement nue, le fait que le comte Mitterhaus ait des penchants pédophiles, les scènes d’inceste entre les jeunes frères et sœurs, bref tous ces éléments en font presqu‘un film extrême, heureusement désamorcé par l’idée que la Hammer devait rentrer dans ses deniers et ne pouvait pas faire tout partir en live, donc il y a de nombreux hors champs dans les meurtres mais ils sont tout de même suggérés et inhérents à l’histoire, qu’on le veuille ou non…
« Le cirque des vampires » est donc un film freestyle mais néanmoins bien mis en scène avec la dose qu’il faut d’érotisme et d’exotisme, le fait que la population soit envahie par la peste rajoute dans l’horreur (les maquillages des pestiférés sont bien cradingues !) et le personnage du comte Mitterhaus est la clef de voûte du film même si on le voit peu, il symbolise un Golem, une divinité qui coordonne sa malédiction pour faire le mal autour de lui (comme le vampire de « Twins of evil » qui influence les deux jeunes jumelles à distance)…
Sous la forme de la roulotte et du chapiteau d’un cirque, les horreurs vont s’amplifier et se décupler et c’est les soit-disants « méchants » du début qui vont en faire les frais…
L’idée astucieuse de la « réincarnation » d’Anna par la tzigane, lorsqu’on voit son visage superposé sur celui de la foraine, donne une indication sur la source des méfaits à venir et ainsi on identifie vite que le cirque représente un danger pour le village ; déjà le titre du film suffit pour nous le faire comprendre…
Tout à fait honnête, « Le cirque des vampires » passe facilement aux yeux des cinéphiles et s’avère être un régal, les paysages naturels forestiers, les bâtisses et la crypte lors du final donnent une dimension fascinante à un film insolite et vintage, véritable pan d’une partie des films de la Hammer tourné post 1970…
Bref, « Le cirque des vampires » n’a rien à envier à ses prédécesseurs hammériens et ne souffre d’aucune carence, aussi bien scénaristique qu’esthétique, c’est un film à voir et, sans être un monument, il reste sans prétention et facile à visionner…
Elephant films nous le sort dans des conditions visuelles optimales avec un blu ray magnifique donc il n’y a plus d’hésitation à avoir, foncez !
Note : 9/10
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