LE
SPECTRE DU CHAT
de John
Gilling
1961
Grande
Bretagne
avec Barbara Shelley, André Morell,
William Lucas, Conrad Phillips, Freda Jackson
Film
fantastique
79
minutes
Produit
officieusement par la Hammer films
aka The shadow of the cat
Synopsis :
Un
village de Grande Bretagne, au début du vingtième siècle…
Louise
Venable, une vieille dame issue d’une famille très riche et qui a la main mise
sur un magot colossal, est assassinée sauvagement par son mari, avec la
complicité du servant Andrew et de la gouvernante Clara ; lors du meurtre,
la chatte de Louise, Tabitha, est témoin de la mort de sa maitresse…
Tabitha
va se retrouver sur tous les lieux, les jours suivants, où se trouveront les
meurtriers ; lorsque l’officier de police mène l’enquête sur la
disparition de Madame Venable, Jacob et Walter Venable subiront une malédiction
personnalisée par le chat…
Lorsque
Beth, la nièce de Louise, se prend d’affection pour le félin, les autres
protagonistes n’ont qu’un seul but, tuer Tabitha !
Clara,
dans une crise de démence, décède alors que Walter, poursuivant Tabitha dans
une forêt, se tue lui-aussi, en s’enfonçant dans des sables mouvants…
Lorsque
la police commence à comprendre qu’il s’agit d’un assassinat et non d’une
simple disparition, Latimer veut absolument se débarrasser de la chatte Tabitha ; devenu fou, il suit la chatte le long du toit
du manoir et meurt, chutant de plusieurs mètres…
Ces
morts violentes ont été commanditées par le biais de Tabitha, laissent penser
que l’âme défunte de Louise Venable a pris possession de l’animal dans le but d’une
vengeance !
Mon
avis :
Jamais
à cours d’imagination pour transfigurer les codes du gothique et du
fantastique, la Hammer films produit officieusement ce « Shadow of the cat »
(« Le spectre du chat » dans l’hexagone) car la firme n’est pas
créditée au générique ; il s’agit ici d’un film de malédiction avec … un
chat ! ce qui pourra sembler quelque peu ridicule (comme si les protagonistes
étaient morts de trouille et devenaient fous en voyant cet inoffensif matou !),
mais heureusement la mise en scène virtuose du grand John Gilling sauve
largement les meubles et l’ensemble est très plaisant à suivre, avec en plus-
value la magnifique Barbara Shelley, figure iconique du gothique british…
« Le
spectre du chat » possède une ambiance complètement anxiogène due en
majeure partie au jeu des acteurs, tous hystériques et persuadés dans leur
paranoïa que le responsable de tous leurs tracas est ce maudit chat ; dès
lors, tous les prétextes sont bons pour attraper le félin et l’occire, Gilling
donne une grande dynamique à des plans séquences très travaillés, avec
notamment une vue subjective du chat ou ce passage incroyable de la forêt
lorsqu’un des assaillants meurt enseveli dans des sables mouvants (trucage
particulièrement réaliste !)…
Le
mari Venable et ses complices vont amèrement regretter d’avoir assassiné la
pauvre vieille dame dans des objectifs de récupérer l’héritage, ça va barder
pour eux, notre copain le matou va appliquer la vengeance de sa maitresse qui s’impose !
Le
noir et blanc du film irradie la pellicule et lui donne tout son charme, le
film n’aurait pas eu autant d’impact en couleurs, il y a même des airs de Bava
(« le Masque du démon » surtout) et une énorme influence de Roger
Corman dans « Le spectre du chat »…
Fulci
reprendra la thématique du matou maléfique dans son honnête « Black cat »
tourné vingt ans plus tard, mais « Le spectre du chat » reste un
archétype hammérien de se projeter dans toutes les possibilités pour exploiter
le bestiaire du cinéma fantastique (ici, pour une fois, pas de Dracula, de
Frankenstein ou de momie mais un animal bien précis, un chat) ; hyper
atypique si on le compare aux autres films de la firme d’outre-Manche, « Le
spectre du chat » est une réussite car John Gilling croit à fond en son
entreprise et met tout son cœur dans la réalisation, rendant atmosphérique une
histoire où un réalisateur lambda se serait gamellé, Gilling sait ce qu’il fait
et son film fait illusion, on est pris dedans du début à la fin !
Elephant
films a vraiment assuré en l’incluant dans son coffret car « Le spectre du
chat » est un Hammer vraiment rare et occulté par beaucoup, Elephant films
redonne honneur à ce métrage méconnu dans une édition DVD (et oui c’est le seul
film à ne pas bénéficier d’un transfert HD !), mais le tout est
suffisamment regardable pour que l’on ne boude pas son plaisir…
Véritable
témoignage de la diversité absolue dont faisait preuve la Hammer, « Le
spectre du chat » est une oeuvre à réhabiliter sans faute, tous les
cinéphiles y trouveront leur compte et pourront ainsi se faire une idée de la
largesse du panel offert par la Hammer…
Immanquable !
Note
: 9/10
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