A
BEAUTIFUL DAY
de Lynne
Ramsay
2017
France/Royaume
uni
avec Joaquin Phoenix, Ekaterina
Samsonov, Judith Anna Roberts, Leigh Dunham, Alessandro Nivola, John Doman
Etude de mœurs/drame/thriller
85 minutes
aka You were never really here
Prix
du meilleur scénario, prix du meilleur acteur, Festival de Cannes 2017
Synopsis :
New
York, Etats-Unis, de nos jours…
Joe
est un homme qui fut ancien combattant en Irak, il a un physique très costaud
et vit avec sa mère…
Joe,
pour arrondir ses fins de mois ou simplement pouvoir subvenir à ses besoins
quotidiens est souvent missionné pour faire des actions violentes afin de
retrouver des jeunes filles kidnappées et intégrées dans des réseaux pédophiles…
Pour
appuyer ses actions, il se sert principalement d’un marteau pour se défendre ou
pour attaquer...
Joe
semble clairement souffrir d’une pathologie post traumatique due à la guerre qu’il
a vécu en tant que combattant, il est renfermé, parle très peu et commet des
actes très bizarres, comme faire glisser un couteau dans sa bouche, on dirait
presque que Joe est suicidaire ou du moins qu’il a des pulsions suicidaires, ce
qui le rattache à sa vie, c’est sa mère, il mène une existence morne et sans
réel horizon…
Lorsque
Nina Votto la fille du sénateur Votto, est kidnappée et intégrée dans un réseau
pédophile, Joe est appelé pour la retrouver et la sauver…
Il
parvient à l’extirper de l’endroit où elle se trouvait…
Des
hommes de main des pédophiles se font passer pour des policiers et récupèrent
Nina, ils frappent violemment Joe…
Puis
des hommes s’introduisent chez Joe et tue sa mère d’une balle en plein œil !
Joe
se voit lors d’un rêve inhumer sa mère dans un lac, puis il y voit une fillette
qui ressemble fortement à la petite Nina…
Joe
perd pied avec la réalité et se voit dans des mises en scènes du quotidien…
Il
est dans un bar avec Nina et se tire une balle en pleine tête, puis, en fait c’était
un rêve !
Nina
se lève et l’invite à sortir du bar, elle lui dit « quelle belle journée »
« what a beautiful day »…
Joe
semble avoir retrouvé une REDEMPTION par le biais de Nina, l’homme revit malgré
les drames terribles qu’il a vécus…
Mon
avis :
Alors
là c’est la gifle ! « A beautiful day » est un film qui ne
ressemble à aucun autre et, autant vous prévenir tout de suite, il est parfois
affiché ou vendu comme un film de castagne par les producteurs et distributeurs
peu scrupuleux alors qu’il n’en est RIEN !
Ceux
qui s’attendaient à un film à la Jason Statham ou à la Taken en seront pour
leurs frais ! « A beautiful day », c’est pas du tout ça, je
dirais même que c’est un film d’auteur, avec une sensibilité hors normes (il
est réalisé par une femme), ce film est d’une PUDEUR, d’une recherche technique
qui vont décontenancer tous les bourrins mais qui régalera les cinéphiles OPEN
et hypersensibles !
Joaquin
Phoenix est méconnaissable, il est impeccable dans son rôle de vétéran meurtri
et désabusé par la vie ; son seul repère c’est sa mère et il vit par
dépit, il subit son quotidien et endosse la panoplie de sauveur justicier pour
sauver des fillettes de la griffe des pires pédophiles qui sévissent dans la
ville…
Ses
armes, ce n’est pas des flingues mais un simple marteau ; Lynne Ramsay
filme les combats en totale originalité, elle place sa caméra à contre-courant
total de ce que l’on était habitué à voir dans les précédents films de bagarres
(elle filme le miroir au plafond, elle cale les protagonistes de façon
totalement décalée et novatrice…), Ramsay opte et choisit pour l’insolite et le
renouveau, mais son propos n’est pas du tout d’appuyer sur la violence, sa thématique
de scénario est ailleurs !
L’onirisme
est ultra-présent dans « A beautiful day », il y a des passages qui
pourront déconcerter (la scène du lac, la fin au bar avec Nina), tout est
épuré, pudique à l’extrême et Lynne Ramsay n’a pas volé son prix à Cannes pour
le meilleur scénario, « A beautiful day » c’est du jamais vu !
Beaucoup
ont vu des points communs avec « Taxi driver » de Scorsese, ce qui n’est
pas faux, Nina remplace Iris et Joe remplace Travis, mais la forme est encore
bien différente avec « A beautiful day », c’est un très beau film,
sobre, simple, même léger paradoxalement…
On
le visionne comme si on assistait à un rêve éveillé et le talent, que ce soit
Joaquin Phoenix ou les autres acteurs, la musique du film faite d’instruments
bizarres, les décors de New York et l’atypisme total dont fait preuve Lynne
Ramsay, font du film un vrai chef d’œuvre moderne, ancré dans son époque, à la
fois rude et sensible, froid et rassurant…
« A
beautiful day » est une date dans l’histoire du cinéma récent et restera
gravé à jamais dans les meilleurs polars d’auteurs des années deux mille dix…
Une
vraie claque à savourer pour les cinéphiles les plus ouverts, les fans de
polars et de bagarres que l’on voit pulluler dans le cinéma de loisirs
bourrins, c’est même pas la peine de le visionner, vous passerez complètement à
côté de ce très grand film !
Note :
9.5/10
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