COMME
DES CHIENS ENRAGES
de Mario
Imperoli
1976
Italie
avec
Paola Senatore, Jean-Pierre Sabagh, Annarita Grapputo, Cesare Barro, Luis La
Torre, Gloria Piedimonte, Paolo Carlini
95
minutes
Polar
ultra violent
Blu
ray sorti chez Le chat qui fume
aka Come
cani arrabiati
Synopsis :
ATTENTION
SPOILERS, IL EST IMPERATIF D’AVOIR VU LE FILM AVANT DE LIRE CE QUI SUIT
Rome,
Italie, milieu des années soixante-dix…
Tony
Ardenghi, étudiant, mène une double vie, avec Rico et Silvia, ils forment un
gang ; Avec des cagoules sur la tête , Tony et Rico effectuent un
casse dans un stade lors d’un match de football, ils dérobent l’argent de la
caisse, un policier présent sur place est abattu et les deux hommes parviennent
à prendre la fuite mais ils sont pourchassés par la police ; ils
kidnappent une passante, puis l’emmènent dans une maison bourgeoise située
au-dessus de la ville…
La
femme du policier abattu se suicide par défénestration, elle était enceinte de
quatre mois ! C’en est trop pour le commissaire Paolo Muzi, chargé de l’enquête
et devant mettre hors d’état de nuire ce « Gang des barbares », pour
se faire Muzi est accompagné de sa collègue Germana…
Les
nouvelles cibles de Tony, Rico et Silvia sont des prostituées qu’ils repèrent
dans un endroit bien précis, ils leur font croire qu’ils veulent une passe et
les emmènent à la périphérie de la ville, dans un parc isolé ; elles
seront violentées et tuées !
Tony
est le fils d’un homme politique influent, Enrico Ardenghi, qui n’y voit que du
feu dans les activités louches de son fils…
Paolo
Muzi, le policier, fréquente régulièrement les prostituées le vendredi soir, il
élabore un stratagème avec l’une d’elles pour coincer le gang de Tony…
Tony,
Rico et Silvia s’introduisent chez un notable et torturent sa femme avant de
les tuer tous les deux ; c’est alors que Tony loupe son tir et blesse Rico
d’une balle de chevrotine dans le ventre…
Pris
dans une course poursuite avec Muzi, Tony tombe en plein milieu d’une grande
manifestation populaire, pensant pouvoir forcer le passage, il se fera lyncher
et décèdera…
Mon
avis :
Mario
Imperoli est un cinéaste italien de films populaires assez méconnu et bien avec
ce « Comme des chiens enragés » (à ne pas confondre avec le « Rabid
dogs » de Mario Bava), il s’en sort avec aisance et prouve qu’il sait
manier la caméra avec virtuosité ; ce film est très bien réalisé et
Imperoli connaît son travail, il nous gratifie d’une violence inouïe et « Comme
des chiens enragés » est à réserver à un public aguerri et averti,
Imperoli y va carrément et ne lésine pas sur la brutalité, désamorcée cependant
par une musique assez jazz, il y a des similitudes avec « Orange mécanique »
de Kubrick, c’en est un peu la version latine, avec la touche polizzoteschi
inhérente aux productions de cette époque…
Les
dialogues (même si le film n’est pas en version française) sont hyper sexistes
(Marlène Schiappa va hurler !) et ça barde à deux cents à l’heure, le film
est très dynamique et le rythme ne faiblit à aucun moment, les plans sont
courts et directs, Imperoli ne s’embarrasse pas de fioritures scénaristiques…
« Comme
des chiens enragés » peut se cataloguer dans la catégorie des films
extrêmes, la violence y est calculée et les meurtres, viols et tortures qui
parsèment le film sont réalistes et peu ragoûtants (le suicide de la femme
enceinte, le meurtre des deux homosexuels, la torture du fusil enfoncé dans l’entrejambe),
Imperoli n’y est pas allé de main morte !
Il y
a un aspect politique également dans « Comme des chiens enragés »,
tous les politicards sont corrompus et les dessous de table avec de l’argent
public suffisent à arranger les choses avec des notables pourris jusqu’à la
moelle !
Beaucoup
de nudité avec des actrices toutes sublimes, c’est comme si Imperoli avait
multiplié des Edwige Fenech, les trois quarts du casting féminin n’hésitent pas
à dévoiler leurs attributs et « Comme des chiens enragés » est donc
un polar hyper sexué, outre sa violence, Imperoli nous donne également des
scènes posées avec les actrices, qui n’ont pas froid aux yeux !
Le
final du film, particulièrement impressionnant, est un peu l’équation du chien
qui se mord la queue, puisque Tony finit par être châtié par la foule de
syndicalistes qui le lynchent, alors que celui-ci bénéficiait de l’impunité via
le pouvoir de son géniteur, un homme politique influent ! la boucle est
bouclée !
Globalement,
« Comme des chiens enragés » est un excellent métrage, combinant
polar, film politique et un cocktail de sexe et de violence, mais toujours
réalisé avec le plus grand soin !
Rendons
hommage à l’éditeur « Le chat qui fume » qui édite ce film dans un
somptueux blu ray à l’image magnifique, l’occasion pour découvrir ce film sorti
de nulle part et qui ravira les amateurs et les cinéphiles férus de films extrêmes
italiens des années soixante-dix !
Vous
avez aimé « Big Racket» de Castellari, « The smuggler » de Fulci
et « Live like a cop die like a man » de Deodato ?, vous allez
adorer “Comme des chiens enragés” !
Note :
8/10
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