MOI,
TONYA
de
Craig Gillespie
2017
Etats-Unis
avec
Margot Robbie, Sebastian Stan, Allison Janney, Mc Kenna Grace, Julianne
Nicholson
121
minutes
Biopic
Budget :
11 000 000 dollars
Box-
office mondial : quasiment 54 000 000 dollars
Oscar
de la meilleure actrice dans un second rôle en 2018
Synopsis :
Ville
de Portland, états unis, entre le début des années soixante- dix et le milieu des
années quatre- vingt-dix…
Tonya
Harding est entrainée très tôt au patinage artistique, dès l’âge de quatre ans,
sa mère la retire de l’école et lui fait subir des entrainements de huit heures
par jour, elle suit ses cours de manière intensive, au détriment d’une vie
normale de petite fille de son âge ;
sa mère a plusieurs maris et s’avère très acariâtre et méchante avec la
pauvre Tonya, l’alcool n’arrangeant en rien cette semi-éducation prodiguée par
sa génitrice, totalement givrée et rabaissant sans arrêt sa fille…
Les
années passent et Tonya, devenue adolescente, a trouvé un haut niveau de
patinage mais lors des compétitions, les juges ne la notent pas suffisamment
comme elle le voudrait ; vivant dans la pauvreté, Tonya doit coudre
elle-même ses tuniques et son accoutrement lui fait défaut par rapport aux
autres patineuses…
Tonya
rencontre son premier amour, Jeff Gilooly, qui deviendra son époux ; Jeff
boit et la frappe, leur vie de couple sera particulièrement mouvementée et
violente…
LaVonna
Golden, la mère de Tonya, fait toujours autant de crasses à sa fille et n’hésite
pas à monter des personnes contre elle (lors d’une compétition, elle paye un
homme dans le public pour insulter Tonya avant qu’elle ne rentre en scène sur
la glace !)…
Diane
Rowlinson, l’entraineuse de Tonya depuis ses débuts est licenciée par Tonya,
cette dernière commence à être connue mondialement lors des jeux olympiques de
Lillehammer en 1992, car elle est la seule patineuse au monde à réussir à
effectuer un triple Axel lors d’une de ses performances…
Shawn
Eckardt, un fidèle ami très corpulent de Jeff Gilooly, s’autoproclame garde du
corps de Tonya, mais il part dans des coups tordus et foireux, au grand dam de
Jeff, et le FBI ne tarde pas à surveiller les deux hommes !
Ce n’est
que lorsqu’en janvier 1994, que Jeff et Shawn élaborent un plan malhonnête (blesser
à la jambe la jeune Nancy Kerrigan, rivale de Tonya, pour qu’elle ne puisse pas
concurrencer Tonya) que la vie et la carrière de Tonya va basculer !
Les
médias s’emparent de l’affaire et Tonya deviendra, ni plus ni moins, la
personne la plus détestée des Etats-Unis !
Mon
avis :
Tourné
en trente et un jours, « Moi, Tonya » est un vrai tour de force
cinématographique, filmé de façon très réaliste, un peu comme les films « uppercut »
propres au cinéma indépendant d’outre Atlantique…
Margot
Robbie tient ici le meilleur rôle de sa carrière et l’actrice Allison Janney
qui joue sa mère a obtenu l’oscar du meilleur second rôle féminin, elle incarne
une marâtre absolument hallucinante de
méchanceté et d’ignominie qui pourrit littéralement la vie de sa fille…
Les
seconds rôles masculins sont, eux aussi, dirigés de main de maitre par Craig
Gillespie et Sebastian Stan, dans le rôle de Jeff, en mari violent, donne une
grande justesse à son personnage, un rôle, lui aussi, très difficile à jouer et
il s’en sort à merveille, à la fois glaçant et repère tout de même pour Tonya/Margot
Robbie, le film est tout de même un portrait de paumés complètement à la
ramasse, sans le sou et désaxés…
Les
séquences de patinages sont impressionnantes et la technique de filmage
utilisée est bluffante !
La musique
du film est un élément primordial dans l’empathie que l’on éprouve pour Tonya
et le choix des chansons est particulièrement judicieux, il booste totalement
le film et donne un aspect jubilatoire au spectateur, qui ne voit pas passer
les deux heures du film !
Très
grande réussite, « Moi, Tonya », outre qu’il respecte les codes des
biopics a un déroulement scénaristique qui tient la route, le film est très
riche et dense, avec des voix off, des titrages écrits entre les séquences, un
peu comme dans « Les affranchis » de Scorsese ou « Boogie nights »
auquel on pense beaucoup lors du visionnage…
Craig
Gillespie sait parfaitement doser les séquences d’émotion avec les séquences de
violence, il distille même un côté « trash » dans « Moi, Tonya »,
c’est du cinéma de très haut niveau, tout le monde, que ce soit les comédiens
ou l’équipe technique a mis la main à la pâte pour faire le film et le rendu
est vraiment convaincant…
Gillespie
n’élude rien de la vraie histoire de Tonya Harding, de son enfance jusqu’à sa
condamnation après l’agression de sa rivale Nancy Kerrigan, Gillespie montre
absolument TOUT et fait preuve d’un grand courage mais aussi d’une finesse dans
la retranscription de vie de Tonya, elle est montrée dans toutes les facettes
de sa vie, de sa petite enfance jusqu’à l’âge adulte, toutes les étapes de sa
vie sont retracées avec une grande rigueur et c’est cela qui fait la force du
film…
« Moi,
Tonya » est donc un très grand film à voir, aussi bien pour les curieux
que pour les gens qui avaient suivi son histoire à l’époque (ce fait divers fit
grand bruit dans les médias en 1994)…
Les
cinéphiles, quant à eux, se régaleront devant une mise en scène ciselée et le
jeu de la magnifique Margot Robbie, qui explose complètement dans ce rôle qui
sera déterminant pour sa carrière !
Un
pur chef d’œuvre et, pour une fois, un film qui sort de l’ordinaire, à total
contre-courant des autres œuvres sorties récemment…
Note :
9.5/10
Dédié
à Bro Pierre que je remercie de me l’avoir offert…
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