Aube
mortelle
Dans
le rosée du matin,
au
milieu de hautes graminées,
reines
des prés, ciguës et plantain,
le
soleil émergeant des sommets
mettait
en relief les fines toiles
tissées
la nuit par de nombreuses araignées
sous
un ciel constellé d’étoiles.
Des
scarabées grimpaient avec entrain.
subtiles
nuances de bleu, vert et mordoré,
même
spectre que l’arc en ciel après l’orage.
D’autres
minuscules insectes mangeaient, s’accouplaient
se
lutinaient, se défendaient ou attaquaient avec rage.
Même
vie en somme que chez les humains.
Mais
nous étions au mois de juin,
celui
où l’herbe est fauchée pour faire du foin
qui
nourrira les bêtes durant l’hiver.
Alors,
ces vies qui pullulaient
dans
ce frêle univers
allaient
brutalement s’éteindre,
broyées,
déchiquetées sans se plaindre
par
les lames des faucheuses meurtrières.
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