BIG FISH
De Tim Burton
Etats Unis
2003
avec Albert Finney, Ewan Mac Gregor, Jessica Lange, Marion Cotillard, Helena Bonham Carter
125 minutes
Synopsis :
Un père mourant et en phase terminale de sa pathologie incurable retrace des événements de sa vie à son fils…
Il y a eu nombre de conflits entre les deux hommes mais l’inventivité dont fait preuve le vieil homme, mélangeant réalité, imaginaire et onirisme dans ses histoires va finir par intéresser voire obnubiler sa progéniture, plutôt réfractaire à ses exubérances verbales…
Il sera question de la jeunesse du père, de sa rencontre avec une sorcière, avec un géant, de son passage dans une ville imaginaire, de ses prestations dans un cirque, de son départ à la guerre, de son amour fou avec celle qui deviendra sa femme…
Bref, tout est passé en relief et aux rayons X, avec toujours cet aspect fantasque et improbable, mais rendu plausible et possible par la qualité narrative du père, laissant à son fils un sentiment impérissable et retissant les liens fraternels…
Mon avis :
Réalisateur atypique mais réellement doué (il n’a plus à faire ses preuves !) Tim Burton signe avec « Big Fish » un film ultra soigné, jamais plombé de redondances et proprement impressionnant !
Tout y est : onirisme (mais pas outrancier), mise en scène parfaite, jeu d’acteurs exemplaire et perfectible, décors majestueux et sens de la narration mettant en parallèle réel, romance et imaginaire…
Au final, le spectateur capte très bien le message délivré par Burton, qui cherche à resserrer les leviers et les approches fraternels entre un père exubérant et son fils blasé par le comportement de ce dernier…
Et ça fonctionne !
On est réellement émus et le final nous arrache des larmes, tout en étant à aucun moment mièvre ou racoleur !
C’est le talent de Burton qui nous plonge dans cet univers improbable, peuplé d’une galerie de personnages imaginaires, débridés et attachants en même temps…
Burton est peut être alors à sa quintessence stylistique, à la limite du baroque mais il se sert de ce bestiaire cinématographique comme d’un tremplin pour affirmer une thèse bien réelle celle-ci : les conflits entre un père et son fils…
Le rêve au service de la réalité, l’échappatoire du quotidien via l’imagination au service de la dureté des relations père/fils…
Chacun pourra même y faire et y voir des « transferts » avec sa propre vie car qui n’a jamais au moins une fois dans sa vie eu un clash avec son père ?
Retranscrivant avec fluidité cette approche et ce postulat maintes fois ressassé au cinéma, Burton parvient à y insuffler sa patte et son talent stylistique, et ça fait mouche !
Nombre de symboliques, nombre de plans placés là jamais par hasard et cet enchaînement de séquences entre réel et imaginaire confèrent à plonger le spectateur dans un spectacle extatique, presque cathartique, à la limite de l’osmose, nous faisant ainsi perdre pied entre la réalité du quotidien et l’échappatoire vers les rêves…
Ne ressemblant à nul autre métrage « Big Fish » assène un sentiment rassérénant et apaisant et donne une autre vision de l’au-delà, sorte d’endroit où tout le monde se retrouve, où tous les gens qui ont eu une place importante dans l’existence du défunt lui donne un ultime rendez vous…
Un film extraordinaire, à tous points de vue, aussi bien visuellement que sémantiquement…
Il faut le pénétrer et s’y baigner corps et âmes pour comprendre la démarche de Burton qui témoigne de son expérience personnelle, venant lui aussi de perdre un être cher…
C’est son « film thérapie » en quelque sorte…
Note : 10/10
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