LE
MORT DANS LE FILET
de Fritz
Böttger
1960
Allemagne
aka L’ile
du sadique
aka
Horrors of spider island
aka It’s hot in paradise
aka Ein toter hing im netz
avec Alexander d’Arcy, Rainer
Brandt, Walter Faber, Helga Franck, Harald Maresch, Helga Neuner, Dorothee
Parker, Gerry Sammer
Nanar
fantastique
Post
synchronisé par, notamment, Jean Amadou
77
minutes
Synopsis :
New
York, 1960…
Gary,
un propriétaire de cabaret où se produisent des spectacles dansants, fait
passer une audition à plusieurs postulantes, Georgia, Ann, Gladys, May, Nelly,
Kate, Babs et Linda, les jeunes femmes doivent se montrer peu avares de
dévoiler leurs charmes et sont sommées d’exhiber leurs magnifiques jambes à
Gary, elles sont toutes embauchées pour un voyage à Singapour…
Hélas,
leur avion se crashe en pleine mer !
Les
survivants échouent sur un radeau pneumatique et arrivent sur une île perdue en
plein milieu de l’océan…
Assoiffées,
les filles finissent par trouver une source le long d’une falaise et découvrent
une cabane…
Elles
y trouvent, horrifiées, un homme mort accroché à une gigantesque toile !
Gary
s’échappe un soir et est mordu par une grosse araignée mutante…
Deux
hommes, Bobby et Mike Blackwood, qui ravitaillaient l’homme mort de la cabane,
tombent nez à nez avec les filles chaudes comme la braise…
Gary,
devenu mutant hideux et agressif, cherche par tous les moyens à tuer tous ceux
qui l’approcheront…
D’abord
terrifiées, les filles s’organisent pour survivre et résister à leur agresseur
alors que Bobby et Mike essaient de les charmer à des fins libidineuses…
Mon
avis :
Tourné
en Yougoslavie en deux mois, « Le mort dans le filet » est l’un des
films les plus « à la rue » de toute l’histoire du cinéma !
Bourré
d’incohérences (l’avion se crashe en pleine mer, mais comme par hasard il y a
des rescapés qui, en plus, trouvent un canot pneumatique !), des erreurs
scénaristiques à la pelle (les deux braves gars qui arrivent avec des caisses
de whisky !), des bagarres dignes de catch féminin uniquement pour
dévoiler les seins nus des filles, un trucage pour l’araignée complètement
rudimentaire fait avec des bouts de carton et de ficelle, « Le mort dans
la filet » est un pur nanar incroyable de culot, Böttger torche son
métrage à l’arrache et il y croit ferme !
Des
moyens financiers faméliques (le contrôleur aérien tout seul à son poste, les
mêmes décors qui reviennent de façon récurrente, beaucoup de plans nocturnes
pour masquer la pauvreté de l’ensemble, une action molle et anémiée) font de ce
« Mort dans le filet » un des sommets du genre nanar assumé et
décomplexé, ce qui finit par le rendre touchant…
A la
fois lunaire et obscur, « Le mort dans le filet » est l’un des plus
gros OFNIS (objet filmique non identifié) des années 60 et le spectateur sort
du visionnage hagard et perplexe mais de bonne humeur (on se poile grave avec
ce film !), les cinéphages cinéphiles ouverts sur tous les cinémas se
régaleront sans nul doute avec ce petit bijou iconoclaste et barré, à la limite
de la déviance cinématographique (un érotisme prégnant ne quitte jamais la
pellicule et ce, dès l’entame, avec l’hallucinante « audition » racoleuse
et blindée en effets d’exhibitions pour appâter le chaland et maintenir son
attention pour la suite)…
Si
le but de Böttger était de faire peur, et bien c’est raté !
Par
contre, on se délectera de rigolade avec une approche du film fantastique aussi
ridicule que fascinante, il y a ce petit quelque chose dans « Le mort dans
le filet » qui fait qu’on s’en souvient longtemps après l’avoir vu, peut
être grâce à cette densité de fascination qui opère sans cesse et cette aura
revigorante qui fait se distinguer ce film de tous les autres…
Une
sortie DVD en France serait inespérée pour redécouvrir ce monument extrêmement
rare, Artus films me parait être le prétendant idéal pour l’éditer…
Ancré
par son charme et sa fougue dans la mémoire cinéphilique des connaisseurs, « Le
mort dans le filet » est un film unique en son genre, il ne ressemble à
aucun autre et je vous invite à le visionner si l’occasion se présente…
Un
régal !
Note :
8.5/10
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire